Brief.me : anti-infobésité

Le monde numérique offre aux internautes et aux journalistes des possibilités infinis. Les créateurs de Newsletter l’ont bien compris et c’est par centaine que s’est multiplier ces sites internet jeunes et modernes rien qu’en France. Le lecteur est alors submergé par les informations. Brief.me propose de vous envoyez les actualités par mail chaque soir, tout en la hiérarchisant.

 

Le Concept

Sans tri ni aucun ombre de hiérarchisation, l’information circule massivement dans le flux du net de manière infernale, presque pathétique. Le lecteur en a marre et désire pouvoir sainement se renseigner sur l’actualité. Brief.me permet alors de soigner les victimes de ce fléau numérique du 21e siècle en proposant une newsletter payante et quotidienne traitant de l’information généraliste. On pourrait parler d’un OVNI médiatique entre les applis, blogs et autres sites de la presse version 2.0.

Les quatre associés, dont Laurent Mauriac co-fondateur de Rue89, ont alors jugé incompréhensible ce déversement non mesuré de l’actualité. « pourquoi autant de moyens sont-ils consacrés par autant de sites à la réécriture des mêmes dépêches sur les moindres soubresauts de l’actualité ? Le résultat : une manière d’informer qui vise beaucoup plus les accros à l’actu que les citoyens pour qui l’information n’est pas une fin en soi, mais un outil au service de leur vie personnelle ou professionnelle », explique Laurent Mauriac. Il est vrai que le journaliste internet n’est plus le concept même du journaliste de terrain. Désormais, le seul trajet qu’il effectue est entre son bureau et la machine à café. Plusieurs fois par jour, certes, mais tout de même. Son travail consiste désormais à relayer l’information qu’il a vu le matin même ou l’heure précédente sur l’AFP ou un autre site concurrent. Il change des tournures de phrase et le tour est joué.

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Laurent Mauriac, co-fondateur de Rue89 et de Brief.me.

Les lecteurs sont au coeur même de la ligne éditoriale de Brief.me, dont le fondateur estime les médias traditionnels trop éloignés : « La course à l’audience et aux clics entraîne une surinflation de l’information, explique Laurent Mauriac ; ce n’est plus les lecteurs que les médias ont en ligne de mire, mais le bon référencement, la viralité sur les réseaux sociaux, et à terme les recettes publicitaires qui les font vivre ». 

 

 

Le Financement et chiffre d’affaire

Le financement de Brief.me naît alors d’une grande contradiction. Pour être plus clair, les médias ont transformé  leur modèle économique avec l’arrivée du numérique en partant du principe que les lecteurs ne sont plus ceux qui rapportent de l’argent. Ce sont de simples utilisateurs loin de construire les bénéfice de la société. Et oui, l’information reste une marchandise. Seulement, plus il y a d’offre, moins on la vend chère.

Pour débuter le financement du projet et se faire connaître par un public avisé, Brief.me a d’abord fait l’objet d’une campagne de financement participatif sur le site Ulule.com. Une opération qui fut un grand succès, grâce à l’appui des lecteurs déjà abonnés pour son lancement officiel et les plus de 900 préventes d’abonnements vendus alors que l’équipe en espéré seulement 500.

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Aujourd’hui avec 1300 abonnés, Brief.me compte sur l’innovation pour fidéliser son lectorat et attirer encore plus de curieux. Depuis quelques semaines, une édition du week-end a été lancée, répondant à une demande accrue des lecteurs. En effet, une des priorités de Laurent Mauriac, est d’être en contact permanent par le biais de questionnaires et de retours de mail. Ils peuvent donc voter le mercredi pour un événement ou un sujet qui sera analysé en profondeur dans l’édition reçue le samedi.

Contre 5,90 euros par mois (3,90 euros par mois si l’abonnement est annuel), le produit tombe dans la messagerie des 1 300 abonnés chaque soir vers 18 heures 30. Loin de la compilation d’articles, Brief.me se voit comme un « mini-journal » faisant le tri dans l’actualité du jour pour ne restituer que quelques informations essentielles : une poignée de brèves, quatre sujets plus développés et une info décalée, rédigés par l’équipe permanente de trois journalistes et d’un pigiste. Un format idéal pour les lecteurs pressés, puisque le tout se lit en trois minutes.

Selon Laurent Mauriac, 10 000 abonnés à 6 euros par mois permettrait à son entreprise de tourner comme il faut et de faire vivre ses six salariés. Encore loin de ce résultat, et après que Rue89 ait été vendu 7,5 millions d’euros, le co-fondateur de ce modèle de site d’information veut prendre son temps pour bien saisir ce qu’attend le lecteur et développer son projet à la perfection.

Bien que rue89 ait été revendu 7,5 millions d’euros, Laurent Mauriac ne veut pas précipiter les choses pour son nouveau projet. Une levée de fonds auprès d’investisseurs n’est prévue que dans un second temps, notamment pour d’éventuels déclinaisons à l’étranger.

D’ici quelques temps, une opération de parrainage des proches permettra aux abonnés d’obtenir des réductions sur leur futur renouvellement. Les jeunes sont également visés : la moitié des abonnés ayant moins de 30 ans, un tarif étudiant sera donc proposé à 29 euros l’année. Même si la formule actuelle plaît beaucoup, d’après les retours enthousiastes de leur public, Laurent Mauriac explique qu’elle sera toutefois retravaillée : « Certains de nos lecteurs trouvent le ton parfois trop sérieux. » La rubrique « Ca alors ! » subira également un lifting d’ici un à deux mois. Mais que les fans se rassurent, le concept de « slow media » restera inchangé et les push et autres notifications permanentes ne viendront pas perturber leur quotidien.

Certes, l’équilibre financier n’est pas encore atteint et  » Il faut compter trois à quatre ans « , d’après le fondateur; mais  » la petite entreprise ne connaît pas la crise « . Brief.me a dépassé les 50 000 euros de chiffre d’affaires en 2015. Les abonnements permettent de rentrer  » dans les frais  » : 85 % des lecteurs optent pour la formule à l’année et 15 % pour l’abonnement mensuel.
Une levée de fonds est prévue pour le premier semestre de l’année ainsi que le recours à la  » love money  » (financement par les proches). Sinon, le concept repose sur des fonds propres et grâce au FINP (Fonds pour l’Innovation Numérique).
Preuve que la société se porte bien, ils étaient deux employés au début de l’aventure; ils sont désormais quatre à temps-plein et sous statut de salariés. En plus des journalistes, un responsable marketing a été embauché afin d’optimiser le compte Facebook, principaux canaux de recrutement des nouveaux abonnés.
Après plus d’une année écoulée, le bilan est donc plus que positif pour Brief.me. Pour Laurent Mauriac et ses associés, il semblerait que l’avenir est déjà radieux.  Pour celui de l’information numérique, cela reste à voir.

Nuit debout : quand les chiens de garde font leur travail

Comme à l’accoutumé, l’opinion que des millions de français ont à propos d’un évènement culturel, de société, économique ou politique est dressé par la presse comme un enfant construit un château de carte pièce par pièce. Si on observe la presse dominante, ce qui est décrit concernant les Nuits debout est un concept de squat où l’on est contre la loi du travail, le tout organisé par des anarchistes et « casseurs », obligeant, par le biais de « violence »,  l’intervention des forces de l’ordre alors que le gouvernement désirait éviter le conflit à tout prix, bien entendu.

Une nouvelle fois, la presse passe à côté du fond pour survoler l’information sans expliquer le réel « pourquoi du comment ». Les interviews des organisateurs sont des enchaînement de malaise. L’interviewé se demande dès la première question ce qu’il fait là, essaie de re-préciser l’origine de la nuit debout mais rien n’y fait. Le journaliste s’entête à le questionner sur les « violences », mot que les chiens de garde adorent et abordent vaguement le sujet de la réforme, pourtant un autre mot adoré par la profession.

Pire que ça, le présentateur du JT fait mine de porter ses bijoux de famille, pour être poli, et pose la question, celle que tous les français devrait se poser, celle qu’ils aimeraient qu’on se pose à cet instant précis : « allez-vous interrompre ces violences ? est-ce que vous les condamnez ? ». Le type, qui est ici une généralité, croît alors jouer les héros. En vérité, il vient de détourner un mouvement pacifique en un mouvement de mini-révolution organisés par une partie de peuple jugée alors ingrate vis-à-vis de son pays, et de son élite sociale, mais ça personne ne le dira.

Apparaît alors aux yeux du français moyen un ridicule rassemblement, qu’il condamnera comme les médias le font petit à petit, aux origines et aux idéaux floues.

Bravo les chiens de garde, vos employeurs respectifs vous donneront un su-sucre.

New Wind lance son Arbre à vent en Bretagne (Vidéo)

Ecolo et artistique, l’Arbre à vent, imaginé par  le créateur de la start-up New Wind Jérôme Michaud-Larivière et dessiné par le designer Claudio Colucci, a été installé dans la cité des Télécoms, en Bretagne. Il produit de l’électricité depuis le 23 avril. Son tronc et ses branches en acier supportent des « feuilles » de 55 centimètres de hauteur, produisant de l’énergie lorsqu’elles tournoient sur elles-mêmes, poussées par le vent. 

Largement inspiré du biomimétisme, où l’art de camoufler la technologie par une forme naturelle, cet arbre éolien, haut de 8 mètres, s’intègre parfaitement dans l’environnement. Sa belle allure semble parfaite pour la cité des Télécoms, symbole des télécommunications et des innovations technologiques françaises des années 60. « Deux technologies innovantes à plus d’un demi-siècle d’écart, pointe, enthousiaste, Jean-Pierre Roche, directeur du site. C’est un projet qui réconcilie nature et technologie ».

Un très beau projet, en somme, mais il ne faut pas oublier son objectif énergétique. Tout d’abord, l’Arbre à vent possède un avantage qui ferait presque pâlir les éoliennes classiques. Il devrait produire environ 280 jours par an, contre 100 jours pour les éoliennes conventionnelles. En effet, un vent faible de 2m/s suffit largement à la production d’électricité de l’Arbre, selon ses constructeurs.

Exploiter les énergies inexploitables par une éolienne classique, comme les simples courants d’air, était donc l’intention de New Wind, pour pouvoir produire de l’électricité de manière presque permanente. L’équipe de la jeune start-up a utilisé des mini-éoliennes à axe vertical en guise de feuilles. De plus, « comme les feuilles tournent sur un axe vertical, l’arbre à vent est totalement silencieux  », affirme Jérôme Michaud-Larivière.

Les petites turbines placées à l’intérieur des feuilles étant indépendantes, la production de l’Arbre à vent dépend tout simplement du nombre de feuilles installées sur les branches. New Wind a indiqué qu’un arbre de 2,5 kilowatts permet d’alimenter 15 réverbères à LED, et celui de 3,5 kilowatts peut recharger une voiture électrique.

Bien sur, le but de la start-up est de commercialiser l’Arbre à vent, qui peut facilement être installé dans le jardin d’un particulier, pour la somme de 16 000 euros. Il pourrait produire l’équivalent de la consommation électrique d’un foyer de quatre personnes, sans compter le chauffage. New Wind affirme que son achat peut être rentabilité en 10 ans.

Eddie Barclay en noir et blanc

Vingt mille. C’est le nombre de clichés dont Guillaume Barclay, fils d’Eddie, a hérité, après la mort de « l’empereur du microsillon ». Le photographe prépare aujourd’hui une exposition qui débutera à l’été 2014 entre Paris, Saint-Tropez et Monaco.

 

Les soirées blanches tropéziennes font désormais partie de la légende d’Eddie Barclay. Depuis sa mort en 2005, les fêtes emblématiques de celui qui fut considéré comme le roi de la jet-set sont rééditées un peu partout. Le 25 juillet, le Before, à Monaco, en organise une pour rendre hommage à Eddie Barclay. Cette soirée sera surtout l’occasion de voir une quinzaine de clichés sélectionnés par Guillaume Barclay parmi les 20 000 qu’il possède. Des photos noir et blanc où l’on retrouve aux côtés de son père, Johnny Hallyday, Alain Delon, Belmondo, Edith Piaf… Car Guillaume Barclay, lui-même photographe, prépare actuellement une exposition itinérante entre Paris, Saint-Tropez et Monaco pour l’été 2014. Son objectif : raconter le fabuleux destin du producteur de disques. « Je ne veux pas associer mon père aux soirées blanches et au dandy qu’il était pendant la fin de sa vie. Je veux raconter l’histoire du professionnel, du musicien qu’il a toujours été », explique-t-il simplement.

Eddie Barclay, Edith Piaf et Henri Salvador

Pianiste de jazz
Né en 1921, le jeune Edouard Ruault, de son vrai nom, a démarré sa carrière comme garçon de café dans la brasserie de ses parents, en face de la gare de Lyon, puis comme pianiste de jazz, dans un café parisien, rue des Lombards. « Pour la petite histoire, il alternait avec Louis De Funès, qui était pianiste de café avant d’être connu comme acteur. Depuis, ils étaient amis », raconte Guillaume Barclay. Pendant l’occupation nazie, cet autodidacte passionné par le jazz organisait des fêtes à Saint-Germain-des-Prés, où il jouait avec son propre groupe dont il était le chef d’orchestre. A côté du compositeur, on retrouvait la guitare de Django Reinhardt et la voix d’Henri Salvador. Ensemble, ils jouaient du jazz américain qui était interdit à cette époque. Car Eddie Barclay, c’est surtout une histoire de rencontres. Elle démarra vraiment après la deuxième Guerre Mondiale, lorsqu’il décida d’américaniser son nom. Une pratique courante chez les artistes des années cinquante et soixante, comme Eddy Mitchell ou Johnny Hallyday.

Success Story
A partir de ce moment, Barclay va s’entourer des meilleurs et se fait connaître avec l’importation des 45 et 33 tours dans l’Hexagone. « Ils étaient très peu commercialisés en France à l’époque. C’était une mini révolution dans le monde de la musique », rappelle son fils. Le musicien profite de ses voyages aux Etats-Unis pour signer des contrats avec de nombreux jazzmen américains comme Charlie Parker ou Ray Charles, pour ne citer qu’eux. Son orchestre accompagne les plus grands, comme Louis Amstrong et Quincy Jones qui deviendra son directeur artistique, quand le label Barclay fut créé. Avec ce label, Barclay est devenu le numéro un des disques en France, en révélant de nombreux talents comme Dalida, Michel Delpech, Noir Désir, Jean Ferrat, Léo Ferré, Françoise Hardy et bien d’autres. Son tout premier succès fut le chanteur américain Eddie Constantine. Son flair lui fait pourtant défaut pour certains interprètes, comme Michel Sardou ou Jacques Brel. « La collaboration avec ces chanteurs ne connut pas un succès imminent. Il a fallu attendre de trouver ce qui correspondait à ces personnalités, désormais incontournables, et aussi au public », poursuit Guillaume Barclay. En effet, Jacques Brel et Daniel Balavoine, par exemple, ont sorti chez Barclay quelques chansons loin de la gloire qu’ils ont pu connaître par la suite.

L’artiste, l’homme et l’ami
Mais le show business était bien différent à l’époque. « Maintenant, si un artiste se loupe, c’est foutu pour lui, raconte Guillaume Barclay. Mon père travaillait différemment et prenait le temps de trouver ce qui allait marcher, quand il était sûr d’avoir trouvé la perle rare ». Pour Michel Sardou, l’histoire est différente. Après quatre années d’essai, il ne croyait plus en son talent d’interprète, et le chanteur se dirigea vers une autre maison de production. Les deux hommes n’avaient pas perdu leur amitié pour autant. « Mon père était un artiste, loin du businessman classique. Tous ceux qui venaient enregistrer dans son studio, tissaient des liens d’amitié forts avec lui ».
Personne n’échappait à ce rituel, il était proche des personnes avec qui il travaillait et s’amusait dans son travail : « Il ne le concevait pas autrement ». Une photo prise à New York avec Quincy Jones et Frank Sinatra illustre bien cet état d’esprit, qui était d’instaurer plus que de la proximité entre lui et son entourage du show-business. « C’est ma photo préférée, il tient sa main sur son cœur en regardant Sinatra dans les yeux avec une réelle sincérité, pour le convaincre de rejoindre la maison Barclay. Ce n’était pas qu’un simple producteur de tubes. Il allait vers les artistes, qui étaient obligés d’accepter car mon père n’offrait pas seulement l’argent nécessaire pour la production, il offrait son amitié ».
Selon son fils, derrière l’homme dur en affaires, Edouard Ruault était « très humble », loin de son image de retraité à Saint-Tropez et de ses huit mariages. Une partie de sa vie qui a empiété sur le reste. « Les soirées blanches et les femmes ne constituent qu’un détail de sa longue vie », souffle Guillaume Barclay. Le producteur, qui incarnait le paysage du show-business à la française, était resté un jeune pianiste dans l’âme. S’obstinant à conserver la moustache à la Clark Gable, dont il était fan durant son adolescence.

Un tiers des français croît au retour du nazisme

C’est parti pour un point Godwin inévitable. L’arrivée au pouvoir d’un parti répondant du nazisme dans un pays européen, 34% des personnes interrogées le croient possible, selon un sondage Metro/Ifop en date du 30 janvier 2012. Dans un contexte de crise économique et de doutes sur les capacités des classes politiques à y faire face, est-ce une peur justifiée ? Analyse.

Il y a tout juste 80 ans, Adolf Hitler était nommé chancelier en Allemagne. S’en est suivi l’une des périodes les plus sombres de l’Histoire. La montée au pouvoir du Führer, élu démocratiquement, succède à la crise économique de 1929 d’une ampleur sans précédent. Les partis d’extrême droite peuvent sembler constituer un refuge en contexte de crise, pour les électeurs qui ne savent plus à quelle classe politique s’identifier. Les enseignements du passés seront-ils suffisants pour éviter un retour au nazisme ? La triste ascension des partis néo-nazis de Jobbik, en Hongrie, et d’Aube Dorée, en Grèce, laisserait à penser le contraire. Crise, contexte de délinquance, incapacité des politiques à faire face aux clivages sociaux, xénophobie dans certains pays sont autant de paramètres expliquant la montée fulgurante de ces partis politiques.

La haine ethnique du Jobbik en Hongrie

Parti institutionnalisé et organisé, le Jobbik a fait son entrée au Parlement hongrois en 2010 avec 16% des voix. Ce parti dénonce les minorités comme responsables des malheurs des Hongrois et préconise la ghettoïsation des Roms et des Tziganes. À cela s’ajoute un fort antisémitisme – avec des affiches telles que « A mort les juifs » dans les rues des grandes villes – une propagande qui conduit le parti à se déclarer sur le plan international pro-Hammas et pro-Iran. Ce mouvement, qui plaide pour le retour des valeurs chrétiennes, de la famille et de l’autorité, se référant parfois aux symboles d’une formation fasciste pronazie hongroise des années 1930, a aussi envoyé trois députés européens à Strasbourg. La stratégie du mouvement est de monter en épingle un fait-divers afin de raviver les tensions ethniques. Ainsi le Jobbik veut se placer en seul défenseur et protecteur des « honnêtes Hongrois » contre cette « criminalité Tzigane et Rom ».

En Grèce, l’Aube Dorée a 18 députés

En Grèce, pays endetté et ravagé par la crise économique, le parti d’extrême droite, Aube Dorée, a obtenu au Parlement grec en juin 2012 7% des voix et 18 députés. Surfant sur la misère sociale, le mouvement, considéré dans le pays comme « néo-nazi », est la troisième force politique du pays. L’Aube Dorée prône une idéologie nationale-socialiste décomplexée, adoptant de façon troublante les symboles du IIIe Reich. Ne serait-ce que son emblème, un symbole grec aux faux airs de croix gammée, ou le salut des militants, main tendue vers l’horizon. Le mouvement se caractérise par une idéologie largement dominée par une rhétorique anti-immigration et xénophobe, à laquelle s’est désormais ajoutée la lutte contre l’austérité, imposée par les créanciers internationaux, le FMI et l’UE. Coutumier des actions violentes, le groupe est organisé en milice et certains de ses militants patrouillent le soir, notamment dans le centre d’Athènes et dérapent souvent en passant à tabac des migrants. Parmi ces multiples agressions xénophobes, on peut citer l’assassinat au couteau par cinq personnes d’un jeune Iranien de 19 ans sortant d’une mosquée le 12 août dernier à Athènes, l’attaque nocturne de cinq pêcheurs égyptiens par vingt personnes ou encore l’attaque d’un cuisinier albanais en août dernier.

« L’Europe a trop connu les dangers du nazisme pour être tenté d’y retomber »

Selon Xavier Roux, docteur en géopolitique, « l’Europe a trop connu les dangers du nazisme pour être tenté d’y retomber ». Il considère que les poussés de mouvements d’extrême droite sont normales car elles expriment le mécontentement d’une population qui se sent délaissée par les pouvoirs politiques. En revanche, ces groupes nationalistes sont à craindre si on les ignore, estime-t-il. « À terme, ce retour vers l’excès de terrorisme intellectuel peut être une menace car il émane d’une génération qui n’a pas connu la seconde guerre mondiale et qui n’a donc pas connu l’ampleur de ses atrocités ».

Insolite : du ski-nautique sur la Seine

L’histoire commence en Normandie sur le lac de Rabodanges dans les années 60. Jean Bertrand, moniteur et dirigeant du Motonautique Club de Basse Normandie initie ses deux fils, Thierry et Dominique aux plaisirs de la glisse dès l’âge de 5 ans et le virus ne les quittera plus. Désormais, les deux frères partagent leur passion dans un cadre atypique, pour ce genre de sport, entre le Pont de Saint-Cloud et le Pont de Suresnes.

Travaillant à Paris, Thierry et Dominique n’ont pas pu résister à l’appel de l’eau. Ainsi, ils ont décidé d’ouvrir ce club de ski nautique sur la Seine, avec les buildings de la Défense comme toile de fond. Le 11 juin, la température est déjà estivale et le soleil a répondu présent au rendez-vous. « Avec un temps pareil, ça va être parfait ! », s’exclame Dominique. Les deux frères sont des champions en la matière. En effet, ces derniers se partagent plusieurs victoires en championnat de France. Ils sont également diplômés par la Fédération française de ce sport, qui leur a apporté son soutien en 1991 pour l’ouverture du club.

« Comptez jusqu’à trois pour vous redresser, ne tirez surtout pas sur les bras ». Les dernières instructions de Thierry données, Gabriel peut se jeter à l’eau et profiter de son activité insolite et de la sensation qu’elle procure. Après quelques essais ratés, cet amateur de sports extrêmes, arrive enfin à glisser sur l’eau tiré par Dominique, à la barre du bateau. «C’est une sensation géniale ! Quand on commence à saisir le système, on a plus qu’à se laisser traîner et profiter pleinement du moment en admirant le paysage et se laisser dorer par le soleil, au passage », s’enthousiasme Gabriel.

Sur cette partie du fleuve, la vitesse maximale n’est limitée qu’à 60 km/h. Une aubaine pour tous les amoureux de glisse qui peuvent pratiquer monoski, wakeboard ou biskis. Les deux premiers étant conseillés pour les débutants. Cependant, Dominique et Thierry dépassent rarement les 30 km/h. A part pour « les sympathisants du club ou les quasi professionnels », précise Dominique.

Après leurs quelques minutes de plaisir, les deux frères offrent l’apéro, pour donner une ambiance chaleureuse, digne des meilleures vacances, face au coucher du soleil. « Pour nous le plus important dans ce sport, c’est son côté convivial. On le pratique en club, donc avec différentes personnes qui partagent la même passion », explique Thierry. Sur la péniche, les touristes et les travailleurs en chemise se mélangent, en exprimant leur ressenti sur ce moment vécu et les anecdotes de diverses expériences passées.

Un rebond pour le basket français ?

Depuis l’euphorie de la victoire de l’équipe de France de basket à l’Euro en Slovénie, le basket espère se refaire une jeunesse. Rencontre avec des habitués au Luxembourg. 

«Le basket en France ? Je ne le suis pas, pour moi le basket c’est la NBA aux Etats-Unis». Thomas est cash et résume un sentiment général. Alors si Tony Parker reste à part, les Bleus ne font pas recette près de ses fans de dunk qui se retrouvent au Jardin du Luxembourg. «Une partie de temps en temps c’est cool, mais je fais du foot en club», précise Léo. Ce sport est encore loin de détrôner le rugby ou le football dans le nombre de pratiquants. «Au Paris-Levallois, on a pas plus de licenciés dans le club et peu de moyens comparé au sport phare du pays», informe un responsable du club. Peut être qu’il faudrait aux bleus quelques Tony Parker en plus ou garder les grands joueurs français en Pro A, le premier championnat français.

Le basket reste un loisir entre copains. Des rires éclatent, des cris partent suite à un formidable contre, ou un trois points en reculant. Pendant quelques instants, les lycéens s’imaginent aux Etats-Unis, où le basket ball est une religion. «A Paris, on manque de terrains. Aux Etats-Unis, il n’y a que ça, des centaines et des centaines de terrains», affirme Thomas. «En plus, ici ce n’est même pas un vrai terrain, regardez le panier !», rajoute t-il. En effet, aucune ligne ne délimite le terrain, et un seul panier se dresse, orphelin de son voisin d’en face. «Même pour les professionnels, les infrastructures sont loins de celles de la NBA, et l’engouement des supporters y est mille fois, voire dix mille fois plus important», conclue Léo.

«Je ne pense vraiment pas que cela va changer, tout est reparti normalement, on n’en parle plus, alors que la victoire date de même pas deux semaines !», fait remarquer Eliot en haussant le ton. Les Français auraient moins de reconnaissance envers les basketteurs que les autres sportifs. Il est dur de savoir si les jeunes fans du sport sont désespérés par le peu de popularité du sport. Peut être que le basket n’est pas fait pour les Français, comme si c’était normal de reléguer le sport de Magic Johnson, Michael Jordan ou encore Tony Parker. «Ici, les idôles, ce sont des footballeurs comme Zidane, aux Etats-Unis ce sont Michael Jordan and co. Même si Tony Parker en est une, il ne pourra jamais développé tout seul le championnat français, surtout en jouant en NBA», analyse Thomas plein d’aplomb. Les jeunes repartent en cours. Ils reviendront pour quelques rebonds entre potes, comme d’habitude. Comme avant l’Euro victorieux des Bleus.

La berge aux piétons

 

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Hier était le premier jour de fermeture de la berge, rive gauche entre pont de l’Alma et pont Royal, aux voitures. Le projet est un nouveau Paris plage, qui sera une zone piétonne ou les parisiens trouveront divers commerces.

Sur place, à 17 heures, les rives ne sont toujours pas bloquées par les bouchons annoncés par la presse et certains politiques contre le projet. Quelques ouvriers sont là et commencent le travail. Du sable en abondance et des barrières vertes et grises bordent la Seine derrière le pont de l’Alma. L’accès est bel et bien condamné pour les automobilistes et les piétons. Un homme sur son vélo, qui s’est un peu trop approché du chantier, est gentiment renvoyé vers le haut de la rive. « Je me promène rarement par là, mais par curiosité j’ai sauté sur mon vélo et je suis venu voir le décor » dit-il. Quelques parisiens se sentent vraiment concernés par ce nouveau projet du gouvernement. L’avis est tout de même très partagé. « Il y aura encore plus de touristes ici, comme si il n’y en avait pas assez » s’énerve un riverain. Certains ont peur des bouchons prévus, « même si aujourd’hui le trafic est fluide sur la rive il faudra s’attendre à des bouchons assez importants » s’inquiète une femme qui monte dans sa voiture. Des Parisiens de passage ne semblent pas au courant des travaux et posent des questions à propos de ce projet. « Je viens de voir qu’il y a travaux, qu’est ce qu’il va y avoir ? » s’interroge un homme. Deux chauffeurs de cars de touristes prennent leur pause autour d’un café. Les deux hommes craignent « la Bérézina » sur la route de la tour Eiffel. « Il va falloir compter une heure pour arriver jusqu’à la tour Eiffel ! On ne veut pas faire le tour pour y aller. » crient-ils. Les Parisiens ne peuvent tout de même pas en parler sans penser au bien que cela pourrait faire à la capitale, l’air pur que le projet pourrait leur apporter et aux balades au bord de la Seine. « J’ai deux petits enfants qui vivent en province, je pourrais les emmener se promener à cet endroit, ce sera plus agréable que de marcher sur les Champs Elysées avec le bruit des voitures et la pollution ». Le temps passe, et toujours aucun embouteillage en vue. Les voitures circulent tranquillement au dessus de la Seine. « Regardez, absolument aucun embouteillage ! », il reste donc quelques parisiens positifs qui apprécient le nouveau projet. « A Paris, on est en retard, à Londres, Amsterdam, et dans quelques villes en Allemagne, il y a déjà des tas de rues comme ça où l’on n’a pas l’impression d’être dans un grand milieu urbain ! » dit un homme assis sur un banc de la rive qui soutient le projet et admire l’intérêt écologique du gouvernement.

Ce projet économique et écologique divise. La peur des bouchons et d’une arrivée en masse de touristes ou le plaisir de se balader dans un air pur, le projet le plus important pour les parisiens est d’apprendre à vivre sans voiture.

Êtes vous pour ou contre le projet de réhabilitation de la rive gauche inférieure parisienne ? 

Anissa, 27 ans, caissière aux Bateaux-Mouches. Oui. Je pense que ce projet va donner un aspect plus attirant aux quais de Seine. C’est toujours sympa de s’y balader, et ça sera encore plus agréable après ces travaux. Comme nous sommes situés en face de la berge, nous aurons plus de visibilité et donc peut-être un peu plus de clientèle qui se laisseront tenter par un tour de bateau sur la Seine.

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Etienne, 36 ans, riverain proche du Pont de l’Alma. Non. Ça va être le bordel ! Une grande partie des Parisiens utilisent leur voiture, et j’en fais partie, et en ont déjà ras-le-bol des embouteillages incessants. Certes, des commerces vont être créés et ça sera sûrement un peu plus beau qu’une vulgaire route, mais je reste fermement opposé à ce projet car il y aura beaucoup moins de calme, notamment à cause des touristes. Je préfère encore le son des pots d’échappements que des cris à longueur de journées et des gens alcoolisés la nuit.

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Dominique, 49 ans, fonctionnaire de police. Oui. Ca ne me gêne pas ! Au contraire, Paris a besoin de respirer et d’avoir des endroits « verts ». Je ne suis pas concerné par ces problèmes de trafic, je n’utilise pas ma voiture pour venir à Paris. Je comprends les automobilistes en colère, mais nous avons un réseau de transports en commun très développé qu’il faut utiliser ! Et puis cela me permettra d’emmener mes enfants visiter les berges !

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Le groupe UMP râle au Conseil de Paris. Dans un communiqué publié aujourd’hui, le parti de l’opposition invoque des « embouteillages dantesques, du bruit et de la pollution qui auront tôt fait de gâcher le plaisir de quelques promeneurs et de nuire un peu plus à l’attractivité de la capitale ». Début 2012, alors Premier Ministre de l’ère Sarkozy, François Fillon posait son véto sur le projet de « piétonnisation » des berges rive gauche. Bertrand Delanoë n’avait d’autres choix que de reporter la proposition au printemps 2012, après les élections. Finalement autorisé par Jean-Marc Ayrault depuis l’élection de François Hollande, le projet a pour ambition de remplacer le goudron par un espace de plus de 4 hectares consacrés à la nature, au sport et à la culture.

Repères :

Depuis 2001, le trafic routier a baissé de 25% dans Paris intra-muros. La Mairie de Paris espère baisser ce taux de 10% d’ici à 2018.

Jusqu’à 2000 automobilistes par heure utilisent à partir d’aujourd’hui la partie haute de la rive gauche des quais de Seine.

– La ville de Paris a investi 40 millions d’euros dans ce projet.

Andreff : « La mort à long terme des compétitions internationales »

Interview de l’économiste Wladimir Andreff à propos de l’économie du Paris-Saint-Germain version qatari. 

Sur le plan économique, quelle est l’utilité de la Ligue des Champions dans un club comme le PSG ?

Wladimir Andreff : La Ligue des Champions rapporte entre 10 et 20% du budget total d’un club à celui-ci. Pour le PSG, à la vue de leur budget astronomique, le gain ne doit pas dépasser les 10%. L’enjeu de cette compétition pour le Paris Saint-Germain est plus d’ordre notoire. En accédant par exemple dans le dernier carré de la Ligue des Champions, le club s’affirmera comme une puissance du foot, ce qui boostera le merchandising et le sponsoring.

Selon RMC, la DNCG tablerait sur un déficit compris entre 150 et 200 millions d’euros à la fin de l’année, qu’en pensez-vous ?

W.A : Je ne sais pas si ces chiffres sont vrais, mais s’ils le sont je ne serais pas étonné. Tous les grands clubs européens comme le FC Barcelone ou Manchester United sont surendettés. Le problème se pose surtout quant au fair-play financier qui sera mis en place en Juin 2013.

Justement, comment le PSG va-t-il s’en tirer avec ce nouveau dispositif ?

W.A : Le fair-play financier doit imposer aux clubs de ne pas être en déficit. Si le club affiche un déficit conséquent, plusieurs sanctions seront mises en place allant jusqu’à la disqualification des compétitions européennes. Pour moi, c’est le meilleur moyen d’imposer aux clubs de ne pas être dans le rouge sur le plan économique. L’UEFA autorise le renflouement des caisses par un investisseur à hauteur maximale de 45 millions d’euros. C’est pour cela que la direction qatarienne du PSG va réussir à contourner la règle en obtenant un contrat de sponsoring venant du Qatar juteux qui lui rapportera environ 100 millions d’euros par an.

En quoi consiste le plan d’investissement massif du Qatar ?

W.A : La stratégie qatarienne a été établie il y a une quinzaine d’années. Le but est de préparer l’après-pétrole en remplaçant cette source majeure de revenus par le tourisme et le sport à l’échelle mondiale notamment via le fond d’Etat qui a racheté le PSG (ndlr : QSI). Tout cela permettra à ce pays de montrer qu’il est une grande puissance mondiale.

Sur le plan sportif, comment le Qatar compte-t-il dominer les débats ?

W.A : Le Qatar s’investit sur tous les plans sportifs possibles et imaginables. Ils veulent par exemple obtenir des médailles olympiques. Cependant, on le sait tous, les sportifs qataris sont loin d’être les meilleurs au monde. C’est pour cela qu’au Qatar, on peut se faire naturaliser en seulement quinze jours. De ce fait, l’équipe olympique du Qatar peut se parer d’athlètes beaucoup plus performants et avoir des chances pour glaner des titres.

Cela ne pose-t-il pas un problème d’éthique sportive ?

Si totalement ! Le CIO (ndlr : Comité International Olympique) s’était déjà posé la question il y a peu, ce système peut causer sur le long terme la mort des compétitions d’équipes nationales. Où serait le principe de présenter une équipe nationale avec que des joueurs étrangers dedans ? De plus, un autre problème se pose, celui du suspens. Par exemple en France, les gens risquent de plus en plus se désintéresser des petits matchs vu que l’on est sûrs de qui va gagner. Il y aura moins de public au stade, moins de téléspectateurs, et donc moins de revenus.

Le tirage au sort des huitièmes de finale de la Ligue des Champions a lieu aujourd’hui à Nyon (Suisse). La direction qatarie du Paris Saint-Germain vise cependant encore plus large pour réaliser leur gigantesque projet financier. Interview de l’économiste Wladimir Andreff. 

Sur le plan économique, quelle est l’utilité de la Ligue des Champions dans un club comme le PSG ?

Wladimir Andreff : La Ligue des Champions rapporte entre 10 et 20% du budget total d’un club à celui-ci. Pour le PSG, à la vue de leur budget astronomique, le gain ne doit pas dépasser les 10%. L’enjeu de cette compétition pour le Paris Saint-Germain est plus d’ordre notoire. En accédant par exemple dans le dernier carré de la Ligue des Champions, le club s’affirmera comme une puissance du foot, ce qui boostera le merchandising et le sponsoring.

Selon RMC, la DNCG tablerait sur un déficit compris entre 150 et 200 millions d’euros à la fin de l’année, qu’en pensez-vous ?

W.A : Je ne sais pas si ces chiffres sont vrais, mais s’ils le sont je ne serais pas étonné. Tous les grands clubs européens comme le FC Barcelone ou Manchester United sont surendettés. Le problème se pose surtout quant au fair-play financier qui sera mis en place en Juin 2013.

Justement, comment le PSG va-t-il s’en tirer avec ce nouveau dispositif ?

W.A : Le fair-play financier doit imposer aux clubs de ne pas être en déficit. Si le club affiche un déficit conséquent, plusieurs sanctions seront mises en place allant jusqu’à la disqualification des compétitions européennes. Pour moi, c’est le meilleur moyen d’imposer aux clubs de ne pas être dans le rouge sur le plan économique. L’UEFA autorise le renflouement des caisses par un investisseur à hauteur maximale de 45 millions d’euros. C’est pour cela que la direction qatarienne du PSG va réussir à contourner la règle en obtenant un contrat de sponsoring venant du Qatar juteux qui lui rapportera environ 100 millions d’euros par an.

En quoi consiste le plan d’investissement massif du Qatar ?

W.A : La stratégie qatarienne a été établie il y a une quinzaine d’années. Le but est de préparer l’après-pétrole en remplaçant cette source majeure de revenus par le tourisme et le sport à l’échelle mondiale notamment via le fond d’Etat qui a racheté le PSG (ndlr : QSI). Tout cela permettra à ce pays de montrer qu’il est une grande puissance mondiale.

Sur le plan sportif, comment le Qatar compte-t-il dominer les débats ?

W.A : Le Qatar s’investit sur tous les plans sportifs possibles et imaginables. Ils veulent par exemple obtenir des médailles olympiques. Cependant, on le sait tous, les sportifs qataris sont loin d’être les meilleurs au monde. C’est pour cela qu’au Qatar, on peut se faire naturaliser en seulement quinze jours. De ce fait, l’équipe olympique du Qatar peut se parer d’athlètes beaucoup plus performants et avoir des chances pour glaner des titres.

Cela ne pose-t-il pas un problème d’éthique sportive ?

Si totalement ! Le CIO (ndlr : Comité International Olympique) s’était déjà posé la question il y a peu, ce système peut causer sur le long terme la mort des compétitions d’équipes nationales. Où serait le principe de présenter une équipe nationale avec que des joueurs étrangers dedans ? De plus, un autre problème se pose, celui du suspens. Par exemple en France, les gens risquent de plus en plus se désintéresser des petits matchs vu que l’on est sûrs de qui va gagner. Il y aura moins de public au stade, moins de téléspectateurs, et donc moins de revenus.