Enfin ! Comme je l’ai toujours voulu, je quitte mon cocon du sud-est, ma petite ville au nom qui fait rêvé les gens du nord, Beausoleil, à une vingtaine de kilomètres de Nice, où je suis né 18 ans plus tôt. Mon bac ES en poche, des envies d’aventures qui remplissent mon esprit, au point de déborder, et une valise réunissant toute ma vie, je suis dans l’avion pour l’aéroport d’Orly, direction Paris, à gauche par l’EFJ et tout droit vers mes ambitions.

Le journalisme m’est apparu, il y a bien longtemps, comme la promesse d’une vie palpitante, loin de la monotonie réservée par un travail de bureau, qui m’entraînerait aux quatre coins du globe, en haut de l’Everest, au fin fond du Pacifique, jusqu’au bout du monde à Ushuaia en Patagonie ou face à la Maison Blanche pendant les élections présidentielles. Qu’importe. Je dois voir, entendre, sentir et toucher tout ce qui se présente à moi. Etre une sorte de baroudeur, avec un appareil photo, un calepin et un stylo comme seul outil. « Sucer la moelle épinière de la vie », pour citer l’un de mes films références.

Je compte bien le faire à travers mon métier, pour ensuite retranscrire, décrire et expliquer à ceux qui voudront bien m’entendre ou me lire. Raconter, comme bon me semble et d’un ton décalé, les histoires pertinentes que le monde a à m’offrir. Pour cela, j’ai aussi conscience que je devrais peut-être m’écarter des médias trop traditionnels, qui rapportent trop souvent les actualités comme un produit possédant une réelle valeur marchande. Cette idée des médias est pourtant loin de moi quand je descends de l’avion, mais je ne suis plus cet ados.

Je m’apprête à devenir ce que j’ai toujours voulu être. Je n’abandonne pas ce doux rêve, même s’il doit se réaliser dans la précarité. A quoi ça sert de devenir adulte si l’on oublie nos désirs d’enfance.