Flavie Deprez, directrice éditoriale de Carenews (art, vidéo)

PASSION MÉCÉNAT

 

Le parcours d’études et professionnel de Flavie Deprez l’a menée à travailler pour les trois sommets du triangle du mécénat (secteur public, associatif et entreprise). Un intérêt marqué pour le mécénat et l’écriture qui l’a conduite à assurer la direction éditoriale de Carenews.com et de Carenews Journal. Une tâche dans laquelle elle s’investit avec passion depuis deux ans.

Flavie Deprez se plaît souvent à souligner qu’elle a eu son bac l’année de la loi Ailhagon, qui posait les prémices du mécénat tel qu’on le connaît aujourd’hui. Après des études de lettres et trois ans de prépa, la jeune femme déterminée intègre Sciences Po Lille en section Administration Publique. « Ce qui m’intéressait à l’époque c’étaient les politiques culturelles, je m’intéressais déjà au mécénat, je suivais les congrès de l’ Admical », souligne-t-elle.

« Je me suis toujours intéressée au mécénat, de tous les points de vue »

Passionnée par les échanges entre le public et le privé, elle fait alors un « stage déterminant » au Ministère de la Culture où elle est chargée de mission « valorisation du patrimoine immatériel’, et  y aborde  les questions relatives aux contreparties du mécénat.  Cela l’intéresse tant qu’elle prolonge son stage, y reste 10 mois, intègre parallèlement l’Université Paris Dauphine et y réalise un mémoire de 200 pages sur le sujet. Puis, elle part en Angleterre et termine au King’s Collège ses études en management de la culture et économie culturelle. Elle fait un stage en fundraising dans une association londonienne qui lève des fonds pour développer la culture chez les jeunes  (Children Discovery Center) et présente dans la foulée sa candidature spontanée à l’entreprise Doublet, en pleine période de préparation des jeux olympiques.  Elle s’y occupe pendant deux ans du mécénat corporate et France ainsi que de la communication de la filiale anglaise. Et elle y remporte, en 2012,  l’Oscar du mécénat culturel Jacques Rigaud de l’ Admical pour le mécénat de compétences original et d’envergure qu’elle a mené pour cette PME familiale (réalisation d’une fresque de Jeff Aérosol, plus grand street art de l’époque par pochoirs).

Alors qu’elle est de retour en France en 2013 en tant que consultante en mécénat pour les PME, elle rentre en contact par Twitter avec Sophie Barniaud, qui s’associe à l’époque avec Guillaume Brault pour développer Carenews. En 2014, ils lui proposent de les rejoindre comme consultante et de mettre au service de Carenews sa connaissance approfondie du secteur du mécénat et de ses acteurs et son recul sur ses enjeux. Très rapidement, ils lui demandent d’écrire pour eux  puis de prendre en charge la ligne éditoriale du média en construction. « J’ai baigné dans une famille d’entrepreneurs, mais aussi de journalistes et d’écrivains, donc j’ai toujours un peu écrit aussi »,  se souvient Flavie Deprez. Mon premier travail à consisté à effectuer la transition entre ce qui pouvait encore être perçu comme un contenu un peu « blog » et une véritable ligne éditoriale de média, plus professionnelle. »

Vidéo Youtube - 4'43

Fantaisie, force de travail et indépendance

« Je ne compte pas mes heures chez Carenews, c’était vrai surtout dans les premiers temps, mais cela arrive encore régulièrement, en phase de bouclage notamment », reconnaît celle qui travaille souvent jusque tard dans la nuit et était allée jusqu’à s’installer un lit dans les premiers locaux de Carenews. La dynamique jeune femme brune est sur tous les fronts et jongle entre réunions de rédaction, coordination des différents contributeurs pour les articles du site et du magazine papier, relectures de papiers, déplacements pour couvrir des évènements ou représenter Carenews auprès des acteurs du secteur (souvent en dehors des horaires classiques de travail), supervision des prestations de rédaction de contenu, ou encore gestion des stagiaires … Elle écrit aussi pour le site et dans le magazine. La directrice éditoriale aimerait pouvoir consacrer davantage de temps  à la rédaction de sa rubrique « Dis Flavie », qu’elle considère comme son « espace de jeu, pour m’interroger sur certains phénomènes du secteur », et à laquelle elle aimerait pouvoir donner à l’avenir un tournant justement plus « édito ».

rubrique "Dis Flavie" sur Carenews.com
rubrique « Dis Flavie » sur Carenews.com

Fantaisie, caractère bien trempé et force de travail cohabitent chez la jeune associée de Carenews. Si elle est conviviale, joyeuse et met un point d’honneur à ne jamais s’emporter, pas question pour autant de pratiquer une quelconque langue de bois. Flavie se reconnaît volontiers  « farouchement indépendante de pensée » et dotée d’un caractère « d’empêcheuse de tourner en rond » : autant de dispositions qu’elle met au service de ses convictions pour conforter l’indépendance de Carenews et résister à la pression. Car elle est mue par la conviction que le média est nécessaire au secteur. Elle souhaite renforcer la capacité de Carenews à  « être un miroir », « un lieu d’information et de contrepoids nécessaire » pour ce secteur « riche d’engagements et de passions mais aux enjeux si importants ». L’une de ses principales fiertés est d’ailleurs qu’en deux ans, le média en ligne se soit progressivement construit une indépendance et une identité « sans forcer »  et « qu’il ait acquis une belle reconnaissance dans le milieu de l’intérêt général. » La directrice éditoriale vise, elle aussi, à atteindre le million de lecteurs par mois pour le site,  » un objectif réalisable, compte tenu de la taille du secteur », et ne manque pas d’idées pour améliorer le média : refonte du site internet, plus pratique, plus clair, contenus plus fouillés, …

La force d’une équipe

« L’humain pour moi, c’est hyper-important ».  Flavie Deprez met un point d’honneur à pratiquer la bienveillance au sein de son équipe. « J’ai une manière de voir le salariat un peu différente, on gagne à laisser de la liberté aux gens plutôt que de les mettre dans un carcan, qui ne leur convient pas, revendique-t-elle. Cela n’empêche pas d’être très vigilant sur la qualité du travail ou le respect des délais. »

« Je pense qu’on travaille aussi bien d’un canapé que d’une table par exemple, et que la profusion des idées est plus libérée quand on est moins stressés sur les processus. C’est mon coté start-up », conclut-elle avec malice.

 

 

 

 

 

 

 

 

Je suis une journaliste rédactrice en recherche active de piges et d'emploi. Ce blog vous propose d'accéder à une sélection de travaux (articles et vidéos) réalisés pendant mon stage de fin de MBA et tout au long de mon année de MBA Journalisme et Médias Digitaux, option audiovisuel, à l'EFJ Levallois. N'hésitez pas à me contacter.