Interview : rencontre avec la Fine Equipe pour la sortie du 3ème volume de la Boulangerie

La Fine Equipe vient de sortir le volume 3 de la Boulangerie, composé encore une fois de divers morceaux hip hop mis en forme en partie par la Fine Equipe mais aussi par plusieurs Beatmakers, comme 20syl ou le duo Jukebox Champions. MyBandNews est allé rencontrer deux membres du groupe, Chomsky et oOgo, dans leur studio.

 

MyBand News : Comment s’est créée la Fine Equipe ? 

Chomsky & oOgo : A la base, le début de la fine Equipe se passe à Marseille. J’étais (oOgo) au lycée avec Blanca, on a commencé à faire du scratch ensemble et on a entendu parler de Gib, on a directement eu une bonne affinité artistique. A partir de là on a fait du son à trois. A cette époque c’était surtout des sons un peu « chelou », toujours avec beaucoup de scratch, qu’on faisait le soir en fumant beaucoup, c’était bien bizarre. Puis on s’est mis à faire des émissions de radio, toujours à Marseille et c’est vraiment ça qui a dessiné la Fine Equipe puisqu’on se voyait régulièrement pour préparer ces émissions. Là, on voulait plus, du coup on est montés à Paris pour faire une école d’ingénieurs du son et parce que dans notre milieu tout se passe à Paris. On s’est plus intéressés à la production et à la composition, on a acheté des vieilles machines pour sampleurs et on a rencontré Chomsky. Le premier volume de la Boulangerie est sorti en 2008 et notre univers musical s’est réellement construit à partir de ce moment. 

 

Pourquoi ce délire autour de la pâtisserie ? 

C & O : Au moment où on a eu envie de sortir le premier volume de la Boulangerie, Jay Dee (J-Dilla) a sorti son album Donut deux ou trois jours avant de mourir. C’était vraiment une très grosse influence pour nous et les sons étaient dans le même délire, du coup il nous a donné envie de sortir un album dans ce genre avec que des instrumentales hip hop et du sample. C’était une sorte d’hommage en restant dans la bouffe. On l’a juste francisé en appelant l’album la Boulangerie. Puis comme ce sont des sons très courts et sans parole on pouvait facilement les titrer avec des noms de pâtisseries. 

 

Sur le volume 3, quel changement trouve t-on par rapport aux deux premiers ?

C & O : Le principal changement c’est l’évolution dans le son, parce qu’on a changé de matériel, et on s’est également adaptés au changement dans le milieu du beatmaking, influencé par une nouvelle génération de beatmakers. Aujourd’hui, au niveau du matériel on utilise des ordinateurs avec des plugs qui offrent des possibilités plus grandes, avec de nouveaux synthés, des nouveaux codes et la façon de faire de la musique qui a changé avec de nouvelles influences. On a également fait beaucoup de concerts, et le fait de jouer un morceau en live te fait réfléchir différemment à comment le composer, pour qu’il passe bien en live. On a aussi fait participer des artistes de la nouvelle génération comme SuperpozeFakear ou Everydayz qui ont apporté un nouveau son dans le beatmaking, avec plus qu’un sample et un beat comme on faisait dans le hip hop pur. 

 

Comment avez-vous regroupé les différents artistes qui sont sur l’album ? 

C & O C’est quasiment tous des potes, des gens qu’on a croisé sur la route, à Paris en soirée, en concert ou sur les réseaux comme Soundcloud ou MySpace. Maintenant on est assez proches, que ça soit musicalement ou dans la vie, surtout avec les anciens qui ont participé aux deux premiers volumes. C’est pas un casting de beatmakers, c’est vraiment l’affinité personnelle qui prime et souvent comme on propose uniquement à des artistes qui sont dans le même délire, on leur laisse carte blanche pour créer leurs morceaux. On garde l’esprit de la boulangerie. Une des bases de nos albums c’est l’éclectisme, on est ouverts et on explore plusieurs styles de musique, même si il y a une réelle dominante soul et du beat. Les mecs nous envoient leurs morceaux et on leur fait confiance, on sait qu’il n’y aura aucun problème. 

 

Et quels sont vos futurs projets ?

C & O : Pour la Fine Equipe ça sera le dernier volume de la Boulangerie, c’était histoire de faire une trilogie et ça nous suffit. On nous parle de faire un album solo, mais on aime beaucoup ce concept un peu « bâtard » entre album et compilation. On va sortir un EP avec des voix et beaucoup d’invités, des rappeurs, comme Blu qui vient de Los Angeles, un couple de rappeurs-chanteurs qui s’appellent Dudley Perkins et Georgia Muldrow ou Green T, le rappeur de State of Mind, par exemple. On a aussi des projets avec notre label Nowadays Record, et sur la production de certains artistes. Le plus important aussi maintenant, c’est de travailler les lives, développer un beau spectacle pour s’éclater en concert encore une année. 

 

Pourquoi est-ce important de sortir vos albums en vinyle ?

C & O : C’est l’outil principal pour faire de la musique en tant que beatmaker. C’est pour rendre hommage à ce support. Avec notre label on touche aussi un public qui adore le vinyle. Nous aussi, on est des gros fans de vinyle et on est entouré par ça. C’est quelque chose de très naturel en fait, presque plus qu’un CD. 

 

La Boulangerie volume 3 est à écouter sans modération ci-dessous :

 

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