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30 Novembre 1870 : Bataille du Mont-Mesly

Boucherie sanglante d’une rare violence, l’offensive prussienne sur du 30 novembre 1870  sur  le Mont-Mesly, marque une rupture dans la ligne de front de la bataille de Champigny. Jamais la commune du Val-de-Marne, ne connût une telle escalade de violence de toute son histoire. Premier fortin tombée aux mains de l’ennemi durant le siège de Paris, l’escarmouche du Mont-Mesly témoigne encore aujourd’hui, du courage de ces soldats, tombés au champ d’honneur pour leur Patrie. 

Depuis le début du conflit Franco-Prussien, Créteil résiste à de nombreuses reprises, aux assauts des éclaireurs prussiens. Malheureusement, avec l’annonce de la progression allemande vers l’Ouest, du côté de Villeneuve Saint-Georges, la municipalité le conseil municipal fuit vers Paris, laissant derrière lui, une population désemparée et terrorisée. Sans opposer la moindre résistance, la ville tombe aux mains de l’ennemi le 18 septembre. La ville est alors soumise au pillage, le Vieux Château est saccagé et les maisons brûlées. En réponse à cette razzia qualifiée de « barbare », par le maire de l’époque Mr Michel Gaidelin, une brigade d’ingénieurs territoriaux fait exploser le pont de la Marne, pour endiguer la progression allemande vers Paris.  Début Novembre, le nouveau gouvernement français basé à Tours, décide d’engager une vaste contre-offensive pour briser l’encerclement de la capitale. Sous le commandement du général Trochu, une poignée de volontaire de la Défense Nationale, opposent une résistance acharnée à l’envahisseur teuton, pour libérer Paris.

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Le 30 novembre 1870, le commandement du 116e Régiment de Ligne, est confié au général Jules-Marie Ladreit de Lacharrière, capitaine réformé des troupes coloniales. Sa mission, reprendre les batteries françaises du Mont-Mesly, tombées au main de l’ennemi. Au petit matin, après avoir donner l’ordre de mettre les baïonnettes aux canons, il charge sabre au clair, sur la pente gauche des coteaux du Mont-Mesly. Les Mobiles de l’Ain et de Vendée sont rapidement encerclés par les troupes Wurtembergeoises, renforcées dans l’après-midi par des contingents prussiens et saxons. Pendant près d’une journée, les troupes du Général Lacharrière livrent une farouche résistance contre les allemands. Dans un véritable corps à corps sanglant, à la baïonnette et sous la mitraille, les deux armées s’entrechoquent pour prendre position sur les coteaux.  Malheureusement, face à leur infériorité numérique et à la mort héroïque de leur général, les soldats français battent en retraite, laissant la ville aux mains des Prussiens. Les derniers combattants français, cachés dans l’abbatiale Saint-Critstophe sont exécutés en fin de soirée, pour servir d’exemple. Dans un dernier soupire, le général Ladreit de Lacharrière s’exclame, « Si nous avons une armée qui sait mourir, la France est sauvée », avant de succomber de ses blessures. L’échec de la Bataille de Champigny, contraint la capitale parisienne à se rendre le 28 janvier 19870. Les accords de Francfort du 10 mai 1871 mettent fin au conflit Franco-Prussien. Les cristoliens regagnent leur village au début de février.

L’Info + : Le monument commémoratif de la bataille est érigé en 1894, en mémoire du général Ladreit de Lacharrière et de ses hommes, tombés au cours des combats du Mont-Mesly. Le mémorial bénéficie d’une souscription nationale, à titre de préservation du souvenir français. L’édifice tout en pierre de taille, fait la fierté de la ville durant tout le XXe Siècle. Néanmoins, le buste  en bronze qui orne le monument, est détruit par les allemands, en 1942, pour servir leur économie de guerre. Il faut attendre 2011, pour voir le buste retrouver son socle, grâce au sculpteur contemporain  Jean Cardot.

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