Tous les articles par Antoine Barré

Etudiant à l'EFJ, Ecole Française de Journalisme Administrateur de Page Facebook à vocation humoristique "Humour noir" : La Philosophie du Tatu.

Petit récapitulatif de l’E3 2016

[Attention, ce point de vue est totalement subjectif]

L’édition 2016 de l’E3 a vu annoncer quantité de jeux vidéo alléchants, le retour de Kojima, celui de God of War, le prochain Legend of Zelda… Bon, on a compris, on va se bouffer du jeu vidéo à ne plus savoir quoi en faire…

Mais quid de ces jeux, lesquels ont retenus mon attention plus que les autres ? Et pourquoi ?

God of War 4

Bon, je ne le met pas pour rien en premier. Ceux qui auront suivi la conférence de Sony auront comprit ce qui est préparé pour la PS4 : des chefs d’œuvres. Le retour de Kratos en fait partie.

Certes, on peut rechigner, en le voyant sans ses célèbres Lames, et pis encore, avec un enfant ! Mais d’un autre côté, c’est une façon de tourner la page, de dire « L’épopée grecque de Kratos s’est achevée, il n’a aucune raison de massacrer les dieux et déesses survivantes, de toute façon, il a déclenché l’Apocalypse… Donc maintenant, il va pouvoir provoquer le Ragnarök ! Faites chauffer les guitares, ce soir, nous auront du METAL ! »

Qui sait, nous le verrons peut-être dans Smite ?

Horizon Zero Dawn

Annoncé l’année précédente, durant l’E3 2015, le voici annoncé. D’une certaine façon, il m’a rappelé Avatar (le très mauvais jeu tiré du film peut-être un poil trop acclamé), en raison de la thématique « nature contre technologie », et surtout des graphismes… Mais c’est aussi le fait que l’on incarne une jeune femme (rousse de surcroît ! Le bonheur !) dans un rôle de survivante, rôle plutôt connoté comme étant « masculin », ainsi que l’apparence animale des ennemis, qui m’a séduit.

En effet, avoir des animaux mécaniques, ou des robots à forme animale, est assez intéressant. L’homme les a-t-il autrefois (bien avant les événements du jeu) à dessein, ou bien sont-ils devenus ainsi au fil du temps, ce qui signifierait tout de même qu’une IA peut s’adapter et évoluer, un peu à l’instar de Tay.

Detroit Become Human

Je ne retiens celui-ci que pour son style rappelant Deus Ex (un choix = une conséquence, à plus ou moins long terme), et pour la thématique sous-jacente : « Un androïde, c’est-à-dire un être artificiel et n’obéissant qu’à un programme, peut-il avoir un libre arbitre ? »

Une thématique qui deviendra réelle, au fur et à mesure de nos avancées en matière de robotique. Une thématique, par ailleurs, déjà soulevée dans I Robot, ou Blade Runner, par ailleurs.

Bound

On incarne une danseuse dans un monde onirique, voire contemplatif, et l’on a un gameplay empreint de grâce, de légèreté et de beauté… Que vous faut-il de plus ?

For Honor

Des vikings, des chevaliers et des samouraïs. C’est un peu Chivalry : Medieval Warfare, mais en mieux, en somme.  Il semble aussi plus tactique, en raison des avantages et des désavantages des « positions de combats », qui offrent un gameplay bien plus axé sur la stratégie afin de défaire un adversaire, plutôt que la force brute.

For Honor, c’est un peu le genre de scénario de film de série B qui ferait un carton total en réunissant des univers variés, mais reliés entre eux par un semblant d’honneur et de combats débridés.

The Legend of Zelda : Breath of the Wild

Legend of Zelda en open-world ? Ce sera possible ! C’est  un rêve de fan qui se réalise ! On aura tant de possibilités de jeu que, littéralement cette fois, la fin du monde arrivera uniquement parce que Link courra à travers champs en compagnie des chevaux en chantant « l’air du vent ».

South Park : L’annale du Destin

Je ne met celui-ci que parce qu’il parodie si bien le Marvel Cinematic Universe, qu’on se sent obligé d’y croire. Si le gameplay est semblable à celui du Bâton de la Vérité, on peut s’attendre à un beau bordel.

Sinon, Team Mysterion, ou Team Cartman ?

On peut se dire que je suis extrêmement sélectif, ce qui est vrai, et que je n’ai pas mis Death Stranding parce que je suis un connard d’inculte, ce qui est faux. J’ai été tout autant réjouis du retour d’Hideo Kojima, surtout en voyant son feat avec Norman Reedus, MAIS… Le trailer ne montre strictement rien du gameplay, et même si il promet d’envoyer du pâté ouzbek dans les charters colombiens, je préfère ne pas le juger sur sa couverture. Du moins, pas tant qu’une vidéo de gameplay ne sera pas disponible.

JBX prend la parole

Partie 2/4 d’une interview groupée de plusieurs créateurs de saga MP3. JBX est le fondateur de la saga MP3 « Reflet d’acide », basé sur le jeu de rôle « Reflet d’acier ». Sa marque de fabrique ? Son jeu des plus… Théâtral.

Antoine Barré : Comment avez-vous découvert la saga MP3, et comment êtes-vous devenu un créateur à votre tour ?
JBX :
 Au départ, on m’a fait découvrir une aventure audio téléchargeable en mp3 : “Le Donjon de Naheulbeuk” créé par John Lang ! Pour m’amuser et pour tenter d’amuser mes amis rôlistes, je me suis lancé dans la création d’une aventure audio laquelle n’avait pour prétention que de parodier notre jeu de rôles amateur : “Reflets d’Acier”… Mais des liens vers ce qui n’était, au départ, qu’une private joke ont rapidement été partagés sur des forums divers et variés ! Honteux de mes premiers essais, lesquels n’avaient pas pour vocation d’être ainsi partagés, j’ai peu à peu refait mes premiers épisode, élaboré un scénario, cédé à mes penchants pour la rhétorique…! Bref, je suis devenu le créateur d’une saga mp3 un peu par accident !

A. B. : Quelles sont vos sources d’inspirations ?
JBX :
Mes inspirations sont très nombreuses, forcément ! Je me limiterai aux plus évidentes… Pour l’ambiance générale par exemple, j’ai toujours adoré les contrastes entre humour et fantastique présents dans “Ghostbusters” ! C’est mon film culte, celui que j’ai visionné le plus de fois : je l’ai vu pour la première fois à sa sortie, à l’âge de 8 ans, dans le vieux cinéma de mon village… Du côté des répliques, il est truffé de pépites que je m’efforce de caser dans mon récit ! D’autres films m’inspirent comme “Indiana Jones” mais aussi des pièces de théâtre comme “Art” de Yasmina Reza ! Les musiques sont essentielles dans une aventure mp3 et j’ai une admiration sans failles pour des compositeurs classiques (Mozart, Beethoven, Fauré, Debussy, Rachmaninov, Tchaïkovski, Poulenc, S. Barber…) et contemporains (J. Williams, J. Powel, A. Desplat, D. Elfman, E. Bernstein, J. Debney) : ce sont d’ailleurs les seuls CD ou musiques en téléchargement que j’achète ! Du côté des auteurs, cela va de Victor Hugo à Baudelaire, d’Agatha Christie à Tolkien, de J.K.Rowling à Stephen King…

A. B. : Comment avez-vous créé les personnages intervenant dans vos histoires ?
JBX :
 Pour ma part, les personnages présents au début de l’aventure étaient ceux que nous jouions dans notre jeu de rôles (Wrandrall, Zarakaï, Enoriel, Zéhirmahnn…) ! Et comme je suis le seul à faire toutes les voix, il m’a fallu trouver une singularité vocale pour chaque personnage très rapidement… Et quelquefois, une voix qui me plaisait a précédé un personnage. C’est ainsi qu’est né Bernie !

A. B. : Aujourd’hui, de nombreuses sagas MP3 sont considérées comme puériles car mettant en scène des situations qui, d’un certain point de vue, relèvent de l’humour de potache, sinon plus. Quelquefois, on voit aussi émerger quelques sagas surprenantes, telles que « Jencyo Rêva », « Lee Green* » ou bien « Trimoria** ». Comment expliquer le fait que, malgré tout, les sagas MP3 aient une réputation de puérilité ?
JBX :
 Beaucoup se sont lancés dans les aventures audio et ont partagé leurs créations il y a quelques années : les projets étaient plus ou moins sérieux, plus ou moins aboutis, plus ou moins assumés ! Il y en a qui ont continué et qui ont cherché à s’améliorer à tous niveaux. Sans doute faudrait-il faire la distinction entre la “puérilité” de certains créateurs, dont la motivation s’est vite effritée à mesure que leurs essais mis sur la toile ont été critiqués (il faut dire que réaliser une aventure audio demande un temps fou et beaucoup de patience pour un résultat plus ou moins audible !) et le côté “bon enfant” de vouloir partager un récit sous cette forme. Quant à l’humour potache, il est plus ou moins présent d’une saga à une autre ! L’humour est difficile à doser : il peut être réussi ou raté mais n’oublions pas que les créateurs d’aventures mp3 veulent, la plupart du temps divertir, … et puis, il est vrai qu’ils sont tous plutôt jeunes… enfin, presque tous… ou du moins par l’esprit !

A. B. : Avez-vous écouté des livres audio étant plus jeunes ? Si oui, vous ont-ils marqués et pour quelles raisons ?
JBX : 
Très peu ! Cependant, durant mes années passées à la fac, j’ai eu l’occasion d’enregistrer la lecture d’un livre pour qu’il soit accessible à des déficients visuels.

A. B. : Selon vous, les sagas MP3 peuvent-elles être considérées comme des livres audio à part entière ?
JBX : Pour ma part, je trouve qu’on pourrait les qualifier davantage de “films sans images” ou bien de “pièces de théâtre audio”. Il s’agit d’ailleurs une tradition anglo-saxonne qui est toujours très dynamique de l’autre côté de la Manche. A la différence d’un livre, la plupart des Sagas Mp3 intègrent beaucoup plus de dialogues tandis que les bruitages, la musique et les effets sonores font partie intégrante du récit ! Le son doit décrire un maximum de choses et prend le relais d’une narration classique… Une saga Mp3 fait également appel à toute votre imagination : à vous de créer les images au rythme du récit !

A. B. : Quels sont les moments qui vous ont le plus marqué en tant que créateur de sagas MP3 ? Parmi la myriade de personnages que vous avez créés, lequel vous a le plus touché, ou marqué ?
JBX : 
Ce qui me marque le plus, ce sont les messages échangés depuis tant d’années avec les auditeurs : des liens se sont noués et de belles rencontres ont eu lieu. Mieux encore : le grand timide que j’étais auparavant a pu guérir peu à peu grâce à cette aventure… et je peux dire que je partais de très loin ! Quant aux personnages qui m’ont marqué, Trichelieu, le clerc, est à la fois celui que j’assume le moins et celui qui m’inspire le plus, hélas…

A. B. : Quelles sont les difficultés que rencontre un créateur de saga MP3, ou un acteur de saga, que ce soit en début de carrière, ou une fois qu’il est considéré comme « expérimenté » ?
JBX :
Je ne pense pas qu’on puisse réellement parler de carrière. L’idée maîtresse est de vouloir partager avec celles et ceux qui le souhaitent un récit audio : si la motivation derrière votre engagement est de devenir riche, célèbre et/ou reconnu, ce n’est pas la bonne voie !

Ce qui me plaît, c’est que pour créer une aventure audio, il faut s’intéresser à de nombreuses choses : l’écriture, le travail sur sa propre voix, la comédie, la mise en scène, les bruitages, la musique, le mixage… Comme j’ai toujours été un “touche-à-tout qui n’excelle en rien” (c’est ainsi que je me vois !), cette création audio me convient vraiment bien. Les difficultés sont tout de même le découragement car les épisodes sont horriblement longs à faire, le perfectionnisme et le manque de motivation alors que vous avez du temps libre (ou l’inverse…)

A. B. : Et donc, dans le cas peut-être probable que des personnes souhaitant se lancer dans cette grande aventure nous lisent, quels conseils souhaiteriez-vous leur donner ?
JBX : Qu’ils s’amusent à le faire mais en essayant d’être exigeants avec eux-mêmes ! C’est passionnant mais il faut s’y investir afin d’obtenir un résultat qui puisse ne pas (trop) vous faire honte une fois terminé ! Quant au matériel, le minimum suffit : j’ai toujours un micro-casque (40 Euros) des vieux logiciels de 2002-2003 sur un PC qui tourne sur Vista avec tous mes réglages… je ne le changerai qu’une fois le 16ème épisode terminé ! Il y a de bons tutos sur le Net, notamment ceux de Knarf (Les Aventuriers du Survivaure) sur son site ; il y a également un forum où de nombreux créateurs/acteurs de sagas mp3 échangent, qui est Netophonix.

Le mot de la fin ?
La suite au prochaine épisode”, bien sur ^^

Le Mago passe sur le divan

Partie 1/4 d’une interview groupée de plusieurs créateurs de saga MP3. Le Mago est un des membres fondateurs du groupe de rock alternatif français Magoyond qui, dans son temps libre, enfile les lunettes de Wallace Ticot, psychologue à la moralité et aux méthodes douteuses.

Antoine Barré : Comment avez-vous découvert la saga MP3, et comment êtes-vous devenu un créateur à votre tour ?
Le Mago :
 J’ai découvert les Sagas MP3  dès mon entrée au collège, grâce à un ami qui n’arrêtait pas de chanter une chanson sur des nains, dans laquelle apparaissait un certain Gurdil… J’étais déjà un grand fan de François Perusse, du JDR Donjons et Dragons et de Tolkien… La découverte du le Donjon de Naheulbeuk a sans doute confirmé ma passion pour l’audio et ces univers fantastiques. Par la suite j’ai découvert Les Rescapés du Survivaure, La Matruck, Adoprixtoxis et tant d’autres… Avant de finalement créer mes propres conneries, donc la principale est Chez le Psy.

A. B. : Quelles sont vos principales sources d’inspirations ?
Le Mago :
Elles sont très vastes, car je suis un grand curieux, je regarde tout, j’écoute, je regarde et lis (quand j’ai le temps) beaucoup de choses. Et comme j’ai un terrain naturel pour raconter des bêtises et tourner en dérision tout ce que je trouve trop sérieux… Souvent ça donne des mélanges de références absurdes. J’adore les films d’horreur, les parodies de films d’horreur, les bons gros nanars, les monuments du cinéma comme Star Wars, les Batmans  Le Seigneur des Anneaux ou Matrix, et par-dessus tout je suis un gros fana de zombies et de films de genre. Niveau musique : rock, métal varié, musiques de films, jazz, des trucs qui explosent de partout ou des groupes qui aiment raconter des conneries (pour changer !).

A. B. : Comment avez-vous créé les personnages intervenant dans vos histoires ?
Le Mago :
 Mes personnages sont souvent des mélanges de toutes mes influences, qu’ils soient de gentils fous ou bien des psychopathes notoires, ils sont généralement créés à partir de gens ou de situations existantes, détournées et parodiés jusqu’à ce que je m’approprie le rôle.

A. B. : Aujourd’hui, de nombreuses sagas MP3 sont considérées comme puériles car mettant en scène des situations qui, d’un certain point de vue, relèvent de l’humour de potache, sinon plus. Quelquefois, on voit aussi émerger quelques sagas surprenantes, telles que « Jencyo Rêva », « Lee Green* » ou bien « Trimoria** ». Comment expliquer le fait que, malgré tout, les sagas MP3 aient une réputation de puérilité ?
Le Mago :
 C’est la première fois que j’entends cette formulation mais je vois ce que tu veux dire. La saga MP3 est un média accessible à tout le monde dès qu’on a un micro, un logiciel de montage et quelques heures à remplir. Donc il n’est pas rare que de jeunes gens essayent de monter des sagas mp3 reprenant les codes des séries existantes (le plus souvent avec des jeux de mots foireux en guise de titre) tout en pensant qu’ils vont devenir célèbre avec leur version parodique de Final Fantasy n°1534. Oui, là en effet on peut considérer que c’est puéril car le texte n’est pas recherché, ou que les gags sont vus et revus. Dans le jargon, on appelle ça des Sagas Champignons, elles poussent très vite, et s’arrêtent également très rapidement, après une bande-annonce inaudible et un épisode 1 mal mixé. Il y en a beaucoup, si vous ne tombez que sur elles, vous êtes assez malchanceux… Je vous recommande le Forum Netophonix pour trouver de super sagas mp3. Prenez la liste des sagas (plus de 850 recensées à ce jour) et laissez-vous guider !

A. B. : Avez-vous écouté des livres audio étant plus jeunes ? Si oui, vous ont-ils marqués et pour quelles raisons ?
Le Mago :
 Pierre et le Loup, ça compte ? J’écoutais des Disney et d’autres histoires, dont je n’ai pas nécessairement le titre en tête. Je lisais aussi beaucoup de « Livres dont vous êtes le héros ». La découverte de Signé Furax, H2G2, Laurent Gerra, les Grosses têtes et surtout des humoristes diffusés sur Rire et Chansons m’ont aussi beaucoup marqué ! J’adore le format radio et l’humour par l’audio était donc bien possible. Puis j’ai eu un ordinateur, rencontré les sagas mp3 et là, ça a sérieusement étendu les domaines du possible.

A. B. : Selon vous, les sagas MP3 peuvent-elles être considérées comme des livres audio à part entière ?
Le Mago :
 Oui, bien entendu ! Suivant le format et le style de la saga, on peut même imaginer une série, de simples pastiches ou alors un roman avec de nombreux chapitres… Et je trouve ça bien moins austère que la lecture du texte avec des bruitages ajoutés, même si je pense que ce concept devrait être plus popularisé en France.

A. B. : Quels sont les moments qui vous ont le plus marqué en tant que créateur de sagas MP3 ? Parmi la myriade de personnages que vous avez créés, lequel vous a le plus touché, ou marqué ?
Le Mago : Wallace Ticot étant mon complet Némésis… Je crois que c’est – de loin – mon personnage préféré. Par chance, c’est le personnage principal de la série Chez le Psy, et celui qui a permis tout ce que j’ai pu faire dans ce petit univers !

J’ai participé à de nombreuses sagas, mais je crois que le jour où j’ai reçu un mail de Pen Of Chaos pour participer au Donjon de Naheulbeuk en jouant le personnage de ma propre saga MP3 (Wallace Ticot) était l’un des plus sympas. Puis lorsque Nico&Matt ont voulu que je participe à la suite d’Adoprixtoxis, « La Légende de Xantah » avec le rôle de Simon. Je me souviens beaucoup plus des rôles où j’ai dû créer un personnage inédit, plus que d’autres qui me demandaient des personnages déjà existants ou de simples apparitions avec 3 phrases.

Sinon, la première fois que j’ai rencontré le Naheulband en 2006 et que Pen Of Chaos m’a souhaité « bonne continuation » à cette occasion, quand Mitch_DSM m’a contacté pour rejoindre la ersion bêta du forum Netophonix en 2007, quand m’a demandé une dédicace au détour d’un couloir pour les conneries que je faisais, ou bien qu’un dessinateur mette en image mes personnages, qu’un groupe Facebook portait le nom de ma série… bref, tous ces moments sont uniques et complètement fous.. Et encore aujourd’hui, j’ai de sacrées surprises qui me touchent toujours autant !

A. B. : Quelles sont les difficultés que rencontre un créateur de saga MP3, ou un acteur de saga, que ce soit en début de carrière, ou une fois qu’il est considéré comme « expérimenté » ?
Le Mago : Au début, il faut pouvoir se lancer, avoir la volonté pour le faire et essayer de la maintenir… Ce qui n’est pas simple. Il faut un peu de matériel (et pas forcément des trucs chers !), des idées, un concept, etc… Il faut soigner son site web, sa présentation, sa communication. Même si vous faites une saga juste pour vous, le simple fait de la mettre sur internet à disposition de tous vous engage un minimum auprès de vos auditeurs. Il y a quelques années, j’ai rédigé une petite note à l’intention des nouveaux créateurs qui dévalorisaient trop leur travail, à sortir leur épisode à l’arrache en disant tout de suite qu’il était pourri. Nous ne sommes pas des pros, l’amélioration est de mise, donc celui qui n’accepte pas la critique est mal barré.

Certains considèrent que l’âge d’or de la saga mp3 est révolu et qu’il est plus compliqué de se lancer aujourd’hui qu’il y a 5 ou 6 ans. Mais les chiffres de téléchargement sont toujours là et les gens réclament des suites ! Les créateurs et leur public ont grandi, des sagas se sont arrêtées ou ont disparu mais il y a tout de même sans cesse des nouveautés. Si on a envie de continuer, qu’importe le temps de réalisation d’un épisode, on continue. Il faut se faire plaisir avant tout, âge d’or révolu ou non.

A. B. : Et donc, dans le cas peut-être probable que des personnes souhaitant se lancer dans cette grande aventure nous lisent, quels conseils souhaiteriez-vous leur donner ?
Le Mago :
 J’ai un peu exploré la chose dans la question précédente, mais disons que ce n’est pas très compliqué. Il faut de la patience, être à l’écoute, avoir des gens de confiance pour donner des critiques, ne pas avoir peur de se planter, travailler son idée, la faire évoluer… Et lire Netophonix ! Il y a des tas de tutoriels intéressants, des acteurs motivés, des gens qui veulent monter des projets, bref si vous ne voulez pas vous lancer seuls, il y a toujours moyen de voir comment ça se passe avant de faire le grand pas. Ah ! Et aussi, pensez à bien vous amuser aussi, sinon ça n’a foutrement aucun intérêt.

Le mot de la fin ?
Avant toute chose, je voudrais remercier les lecteurs et nos auditeurs ! J’ai la chance de pouvoir dire des conneries dans les oreilles des gens sans qu’ils râlent (parfois même, ils en redemandent…). Je suis fier de tout ça, et de bosser avec des créateurs de sagas formidables. J’aimerais avoir plus de temps pour en faire davantage, mais je préfère faire les choses sans précipitation. Prenez le temps d’écouter des sagas, de partager et de vous lancer si vous vous en sentez capable. Et de passer sur Magoyond si vous avez un bout de cerveau à perdre…

Antoine Barré

*Lee Green : Saga MP3 téléchargeable sur Audiodramax, qui fera penser, sans doute, à la série de jeux vidéo Deus Ex.

**Trimoria : Saga MP3 téléchargeable sur Flopod et qui est, de mon point de vue, une véritable plongée dans la folie, que je recommande vivement. Je recommande aussi sa suite directe : Vive la Sérendipité et la saga annexe Gilbert le Hamster.

Un futur schisme dans le journalisme ?

Comment un journaliste, c’est-à-dire un être humain à la fois imparfait mais perfectible, peut-il faire face à la machine et aux algorithmes, qui sont capables de rédiger des bulletins d’informations et de les publier avant même que le journaliste ne commence à rédiger son propre article ?

A une certaine époque, nous pensions que la télévision et la radio tueraient le journalisme « traditionnel », aussi sûrement et simplement qu’on écraserait une fourmi : pourquoi s’échiner, en tant que journaliste, à écrire des papiers pour les journaux, alors que la radio et la télédiffusion se démocratisent, au point que l’article dont traitera le journal acheté au kiosque le jour-même aura été d’ors et déjà traité par la télévision la veille. Pourtant, ce dernier continue de vivre, voire de survivre, aidé par la diffusion des articles via leurs partages sur les réseaux sociaux, qui ont remplacé la vente en kiosque. Le journalisme traditionnel trouve son compte en prenant un angle différent de ceux des médias télévisuels et radiophoniques, en prenant des détails qui ne sont pas toujours compréhensible oralement.

Aujourd’hui, le journaliste fait face à une menace, réelle cette fois. Les algo-rédacteurs, ces nouveaux Deus ex machina qui peuvent, grâce à la collecte et l’exploitation des données, rédiger un article net et concis sur une situation et ce, en temps réel.

Prenons l’exemple de Quakebot, un robot branché à l’US Geological Survey (Bureau Géologique des Etats-Unis). Lors d’un tremblement de terre dans la région de Los Angeles, il rédigea l’article suivant, en se basant sur les données enregistrées par l’UGS :

« A shallow magnitude 4.7 earthquake was reported Monday morning five miles from Westwood, California, according to the U.S. Geological Survey. The temblor occurred at 6:25 a.m. Pacific time at a depth of 5.0 miles.

According to the USGS, the epicenter was six miles from Beverly Hills, California, seven miles from Universal City, California, seven miles from Santa Monica, California and 348 miles from Sacramento, California. In the past ten days, there have been no earthquakes magnitude 3.0 and greater centered nearby.

This information comes from the USGS Earthquake Notification Service and this post was created by an algorithm written by the author. »

L’article fut publié à 6h25 du matin, soit 3 minutes après le séisme, une performance inatteignable pour un journaliste, fut-il multiple fois vainqueur du prix Albert Londres et du Pulitzer. Mais, en définitive, n’est-ce pas là le but recherché ? La performance, la chasse aux informations, rédigées d’une manière peut-être brutale et froide, mais aussi concises et précises que possible ?

C’est à craindre. Selon les projections, en 2030, 90% des articles de presses seront rédigés par des robots et le Pulitzer serait attribué, toujours en 2030, à une machine froide et sans âme, selon Kristian Hammond, cofondateur de Narrative Science, qui créé des algo-rédacteurs.
Parce qu’est-ce qu’un algo-rédacteur, sinon une simple carte-mère que quelqu’un a pris la peine de coder ? Bref, c’est une IA.

Le journaliste est un être humain, à la fois imparfait et perfectible, qui a besoin de repos pour permettre à la fois à son corps et à son esprit de relâcher la pression qui pèse sur ses épaules, aussi robustes soient-elles. Tandis que la machine n’a pas ce genre de problèmes. Elle fonctionne tous les jours, à chaque instant de la journée, sans s’arrêter. Le travail du journaliste va finalement se réduire à s’assurer que les données soient bien collectées par les systèmes automatisés adéquat. Ce qui le détournera, au final, de sa tâche première, de son devoir : informer.

Que faudrait-il faire pour contrer ce Deus ex machina et ainsi faire mentir Kristian Hammond ?

Se rappeler que le journalisme, ce n’est pas seulement livrer des informations, mais conter une histoire.
Se rappeler, et rappeler aux lecteurs, que le quantitatif n’est qu’un aspect secondaire du journalisme et que le qualitatif a toujours sa place dans nos articles. Les robots peuvent tenter d’imiter « la tonalité humaine », pour donner de l’émotion au corps général de l’article, mais cela ne reste qu’une imitation. La machine, pour le moment, ne peut ressentir d’émotions et donc les retranscrire au mieux à ses lecteurs, quand bien même les récits de science-fiction, tel I, Robot, veulent nous faire découvrir des mondes dans lesquels ce fantasme est possible.

Pour le moment, un ordinateur n’est pas encore parvenu à tromper un être humain, malgré une tentative de Kevin Warwick. Sa création passa avec succès le test de Turing, avant qu’on ne découvre qu’il s’agissait, en réalité, que d’un logiciel de type « chatbot », qui répondait aux questions posées grâce à une série de scripts préenregistrés, et non pas d’un super-ordinateur, comme Warwick l’avait présenté.

Pourtant, il suffit de passer un peu de temps avec un logiciel de type chatbot pour en cerner les limites, le plus accessible étant Cleverbot.

Preuve en est qu'une conversation avec un chatbot est loin d'être aussi enrichissante qu'une conversation avec un être humain...
Preuve en est qu’une conversation avec un chatbot est loin d’être aussi enrichissante qu’une conversation avec un être humain…

Dernièrement, Tay, une IA développée pour Twitter, a vu son expérience « mal finir » : les derniers tweets qu’elle posta avant d’être mise hors service auraient eu leurs places sur 4chan… Parce que l’on espérait qu’elle puisse apprendre grâce à l’être humain, et donc acquérir ce « qualitatif » qui manque aux algo-rédacteurs.

Dans Transmetropolitan, un comics centré sur un journaliste d’investigation gonzo, Spider-Jerusalem, Warren Ellis place ces mots dans la bouche de son personnage : « Le journalisme, c’est juste un flingue. Mais tu n’as qu’une balle. Si tu vises bien, tu fais sauter le genou du monde. »

Certes, cette prouesse est possible, comme preuve les Panama Papers, et certes, les algo-rédacteurs sont tout à fait capable de prendre un revolver, y charger une balle et abaisser le chien. Mais sera-t-il capable d’appuyer sur la détente au bon moment, c’est-à-dire non pas quand l’article est rédigé, mais au moment où le genou sera dans le viseur ?

Ce sont-là les limites de l’algo-rédacteur. Ils peuvent être bien moins chers que des journalistes, écrire plus d’articles qu’eux en une journée, mais ils restent incapables d’appréhender l’esprit humain et donc de faire dans le qualitatif. C’est là la véritable différence entre le journaliste et l’algo-rédacteur, et c’est là où se situe le cheval de bataille de nos futurs Spider Jerusalem.

Antoine Barré

Jean-Philippe Chauveau, la foi au service des prostituées

Le Père Jean-Philippe Chauveau, coauteur de « Que celui qui n’a péché… » avec Luc Adrian (Famille Chrétienne) est un membre de la communauté Saint-Jean, congrégation religieuse fondée en 1975 par le Père Marie-Dominique Philippe. Il a fondé l’Association Magdalena qui offre un soutien moral et religieux aux prostitués, hommes ou femmes, du Bois de Boulogne.

Le Père Jean-Philippe est n’est pas un prêtre comme les autres. Aumônier de la maison d’arrêt de Nanterre de jour, il devient le confident et le soutien des prostitués du Bois de Boulogne la nuit, sillonnant inlassablement les allées du Bois dans son camping-car. Comment le Père Jean-Philippe, qui se présente comme « accro aux nouvelles technologies et toujours sur son scooter »,  en est arrivée là ? Son parcours exceptionnel pourrait être celui d’un héros de roman.

Jean-Philippe Chauveau est né à Nantes en 1950, dans une famille pauvre, d’un père ouvrier à la SNCF et d’une mère au foyer. Très jeune, il est envoyé à la Pension Bethléem, près de Nantes (une « pension funèbre », se rappelle-t-il), qui lui laisse un mauvais souvenir de sa première rencontre avec la religion, puis dans une autre, proche d’Angers. Au pensionnat, la religion lui paraissait n’être qu’une affaire hypocrite, dont les rituels répétitifs étaient accomplis avec le souci de s’en débarrasser au plus vite.

Il sort du pensionnat dès l’âge de 9 ans pour découvrir que ses parents ont divorcé.

L’alcool est partout : son père et sa mère boivent, tout comme la seconde femme de son père. Son adolescence est difficile, rythmée par les petits larcins, les mensonges, les fugues et les coups portés par sa belle-mère ou par son père.

Il est placé à 12 ans dans une maison de correction : « Mes parents n’ont pas été sages et c’est moi qui ai été puni. », comme il l’explique dans son autobiographie Que celui qui n’a jamais péché… Malgré sa rancœur à l’égard du monde des adultes, il apprécie certains de ses professeurs et se rapproche, dans le même temps, de son frère aîné Gérard, le seul à lui rendre visite durant son internement.

A 14 ans, il commence un apprentissage comme pâtissier, tout en replongeant dans la petite délinquance. Il est mis dehors à 18 ans après une « grève du lit » contre les mauvais traitements de son patron.

Quels sont les déclencheurs de son retour vers la religion catholique et de son souhait d’entrer dans les ordres ? Ironie de l’histoire, c’est un prêtre de sa seconde pension qui est à l’origine de sa vocation : ce dernier avait le droit de sortir du pensionnat pour aller chasser et le jeune Jean-Philippe, avec sa logique d’enfant, pensait que, s’il devenait prêtre, à son tour, il aurait droit à ce privilège.

Un autre inspirateur fut son copain Fernand, un catholique qui « ne mettait pas le mouchoir de la religion dans sa poche »  et travaillait avec Jean-Philippe chez Peugeot, dans un atelier mécanique. Selon le prêtre aujourd’hui, c’est « le premier vrai chrétien » qu’il ait rencontré, toujours à l’écoute des autres, prêt à aider ceux qui étaient dans le besoin.

Enfin et surtout, il y eut le service militaire. Un autre appelé avait monté un groupe de prière qu’il fréquentait à peu près aussi assidûment que ses « soirées Pastis » à la Rochelle… Une manière très personnelle de s’affirmer « réellement chrétien ». Il prend une semaine de permission pour effectuer une retraite à Châteauneuf-de-Galaure, au Foyer de la Charité, où il se confesse pour la première fois depuis son enfance.  Il y revient à de nombreuses reprises et y fait la connaissance de Jean Vanier, fondateur de la Communauté de l’Arche, en 1975. Il devient accompagnateur au foyer de Clamart de la communauté  et partage son temps entre son travail spirituel et la mécanique chez Peugeot. Il va désormais tous les jours à la messe et se confesse souvent. À plusieurs reprises, il manifeste l’envie de devenir prêtre, mais hésite : « c’était impossible, je n’ai jamais fait d’études et on m’a toujours dit que j’étais un bon à rien ! ».

Marthe Robin, fondatrice des Foyers de la Charité
Marthe Robin, fondatrice des Foyers de la Charité

C’est le Père Marie-Do (Marie-Dominique Philippe) et Marthe Robin, la cofondatrice des Foyers de Charités, qui finiront par le convaincre de sauter le pas. « On ne pouvait parler […] mais il n’a pas eu besoin de paroles pour me bouleverser : il a posé sa main sur mon avant-bras et a fiché son regard pétillant dans mon regard. Il m’a regardé comme une personne. »

Il est ordonné le 8 septembre 1982 et commence deux ans plus tard à s’occuper des toxicomanes auprès de l’association du Patriarche, créée par Lucien Engelmayer. Il quitte l’association, qui virait à la secte pour ouvrir son propre centre pour toxicomanes, Saint Jean Esperance, à Pellevoisin puis bientôt un autre à la Bretesché. Il passe la main après dix années, en 1995. Il passa alors dix mois en Guinée pour y bâtir un monastère  avant de revenir en France et d’atterrir à la paroisse Sainte-Cécile, à Boulogne-Billancourt.

Dans le même temps, il prend contact avec le Père Patrick Giros, le fondateur de l’association « Aux Captifs, la libération » et commence ses premières « maraudes » au Bois de Boulogne avec des bénévoles, les mercredis soir, de 22h00 à 1h00 du matin.

Logo de l'association Magdalena
Logo de l’association Magdalena

En 1998, il fonde l’association « Magdalena », en hommage à Marie-Madeleine, prostituée sauvée par Jésus. Depuis, 5 fois par semaine, lui et d’autres bénévoles, sillonnent le Bois de Boulogne dans un camping-car faisant ce qu’il appelle « Les tournées du cœur ». Il tente ainsi de rencontrer les personnes prostituées, grâce à des liens d’amitié, quelle que soit leur confession. De plus, une fois par an depuis 2002, un week-end de mai ou de juin, il en emmène quelques-uns, travestis ou transsexuels, pour un pèlerinage à Lourdes.

Une de ses dernières réussites a été la conversion d’un ancien monastère en maison d’accueil et de réinsertion, à Écuelles, dans la Seine et Marne.

Antoine Barré

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Edito : Le sexisme, ce fléau

« Hey, mad’moizelle, sérieux, t’es trop bonne ! T’as un peu de temps devant toi ? »

Même, ou surtout, en tant qu’homme, je suis choqué d’apprendre que ce genre de phrase est toujours d’actualité, et que certaines personnes supposent qu’il s’agit là d’une méthode légitime de drague. Enfin… « Drague » est une expression qui, aujourd’hui, est négativement connotée. Surtout que, pour quelqu’un qui aime l’étymologie et jouer avec les mots, je ne peux m’empêcher de penser au concept de draguer le fond des océans à l’aide d’un large filet pour capturer un maximum de poissons, ce qui n’est guère flatteur pour la gent féminine que de faire une analogie aussi vulgaire entre elle et le thon… Je préfère parler de «courtoisie», de «galanterie», quand bien même les plus pusillanimes des féministes cherchent à nous retirer ce vernis d’éducation à la française.

En même temps, l’on m’a toujours apprit à me montrer courtois avec les femmes, à ne pas leur parler ou me comporter avec elle comme le dernier des porcs. Des années d’acharnement de la part de mes parents, de ma famille et même de mes amis pour faire de moi le pur joyau de gentillesse et de raffinement gentilhomme tatou philosophe et cynique qui vous parle actuellement. Et tous ces efforts réduits à néants en un rien de temps, par quelques abrutis dont le métier est étai, si j’en crois la façon extrêmement professionnelle dont ils soutiennent les murs en s’appuyant dessus.

Je trouve cela choquant. Et, quand j’en entends certains qui fantasment à demi en disant «Elle m’a souri/Elle m’a regardé, elle est donc folle de moi/elle veut me baiser.», j’allume un cierge devant un autel darwiniste, en espérant que la sélection naturelle agisse et empêche ce genre de personnes de se reproduire. De préférence grâce à un accident aussi spectaculaire que violent et stupide.

Il semble si difficile, de nos jours, de respecter les femmes. Après tout, du point de vue des ahuris bavant devant tout ce qui ressemble de près ou de loin à un poteau coiffé d’une perruque blonde sur lequel on a cloué deux ballons de foots, une femme n’osera jamais répondre aux provocations. Au lieu de cela, elles préféreront sans doute baisser la tête et tricoter des deux jambes à une vitesse supra-luminique, pour fuir au plus vite les étais ayant lancé leurs imprécations.

C’est triste, car c’est une preuve que, quelque part, l’éducation masculine a eu des ratés, à un moment ou à un autre, au point de retirer aux hommes leurs seules armes légitimes face à la gent féminine : le charme à la française, la galanterie (la vraie, et pas celle qui consiste à ouvrir la porte pour elles), la courtoisie à l’ancienne, celle qui consiste à venir chez elle avec un bouquet de fleur et une boite de chocolat pour une autre raison que la St-Valentin…
Et les féministes post-2010 ont, d’une certaine façon, contribuée à cette perte…

Mais, n’occultons pas pour autant l’autre pendant du sexisme, le sexisme contre les hommes. Il est en effet admit que, sur les réseaux sociaux, un homme commentant une photo de femme avec un « C’est un avion de chasse ! » est irrespectueux de la dignité de la personne, la rabaissant au rang de femme-objet, simple réceptacle des convoitises et des désirs…

Mais une femme commentant une photo d’homme avec « Je me ferais bien cuire un steak sur ces abdos… » (Ou toute autre remarque du même acabit) reste toute aussi impoli et irrespectueux.

Malheureusement, pour les hommes comme pour les femmes, la constante exposition à la sur-sexualisation, notamment par le biais de la publicité, ou des clips musicaux, n’aide pas à réduire ce fléau de société.

Edito : Que fait-t-on du fair-use ?

Youtube se retrouve attaquée par ses utilisateurs, et particulièrement les créateurs de contenus du style « critique de films », « présentation/progression de jeux vidéo », suite à une série d’abus de la part des « robots » de la plate-forme de diffusion de vidéos chargés de vérifier les contenus des vidéos. En effet, de nombreuses vidéos se sont retrouvées bloquées, à cause de séquences comportant des passages appartenant à des films, ou bien des bandes-son sous copyright.
Toutefois, la façon dont ces blocages ont été mené démontre une certaine forme d’abus et surtout un manque total de vigilance de la part des employés de Youtube, en totale contradiction avec le Copyright Act of 1976, qui définissait l’emploi du fair-use. Le fair-use est la possibilité d’usage de séquence d’une œuvre, qu’elle soit littéraire, musicale ou cinématographique, dans un but parodique, satirique ou parodique.
Or, il s’agit de la majorité des productions des Youtubeurs qui se dressent actuellement face à la société d’hébergement et de partage de vidéos, Doug Walker, aussi connu comme le Nostalgia Critic, en tête.

 

Ce phénomène débuta en 2013, quand les Youtubeurs TotalBiscuit et Angry Joe, spécialisés dans des chaînes présentant des jeux vidéo, publièrent une critique négative concernant le système de copyright, et les problèmes que cela leur a posé.
En 2015, il a été dévoilé que des cas d’abus avaient eu lieu, notamment concernant la Team Four Star (Faisant une version abrégée de Dragon Ball Z), Total Biscuit et bien d’autres, suite à de fausses accusations d’atteintes au copyright, voire de détournement de la monétisation des vidéos, et ce par des personnes n’ayant aucun lien avec le contenu copyrighté.
En février 2016, le Nostalgia Critic publie une vidéo dans laquelle il s’adresse à l’Internet, pour expliquer quel était le problème auquel il fait face, lui et ses confrères, soutenu par le témoignage de nombreux Youtubeurs.

 

Les reproches étaient majoritairement dirigés sur le principe du copyright, et de la «haine» d’Hollywood envers les personnes utilisant leurs œuvres sans autorisation, la non-pénalisation des personnes faisant de fausses accusations de vol de copyrights, et l’ironie de la situation : Hollywood, en particulier, s’en prend à des personnes qui promeuvent, indirectement, les œuvres créées par les différents studios de cinéma, même si c’est par le biais de la satire.

 

Susan Wojcicki, CEO de Youtube, a annoncé sur son compte Twitter avoir entendu la plainte des Youtubeurs, ce qui laisse présager sans doute un meilleur futur à ces derniers, du moins, peut-on l’espérer.

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Tweet de la CEO de Youtube, dans lequel elle annonçait avoir entendu les plaintes du Nostalgia Critic et des autres Youtubeurs.

 

Antoine Barré

¡ Viva la disidencia!

Le régime castriste de Cuba est connu pour sa répression des éléments considérés comme étant « subversifs », ou contraires aux idéaux. Pourtant, il s’agit aussi d’un pays qui a fait preuve d’une certaine ouverture d’esprit, notamment en matière de tolérance sexuelle.

Ce n’est pas une nouveauté, les droits de l’homme sont souvent bafoués à Cuba. Aujourd’hui encore, Amnesty International n’a toujours pas le droit de se rendre sur le territoire cubain, et ce depuis 1990. Par ailleurs, de nombreux dissidents ont été arrêtés avant la visite de Barack Obama.

Mais Raul Castro, frère de Fidel Castro et actuel Président Cubain, ne veut surtout pas entendre parler de prisonniers politique : «Quels prisonniers politiques ? Donnez-moi un nom, ou les noms. […] Et si ces prisonniers politiques existent, ils seront libérés avant la tombée de la nuit.» a-t-il répondu à un journaliste étranger lors d’un direct à la télévision nationale.

Cela n’a pas empêché Barack Obama de rencontrer le 22 mars, lors de son dernier jour de visite, quelques dissidents tel Guillermo Fariñas, Prix Sakharov du Parlement Européen 2010, ou Elizardo Sanchez, de la Commission cubaine des droits de l’homme et réconciliation nationale.

Guillermo Fariñas recevant la médaille de la Liberté Truman-Reagan en 2015
Guillermo Fariñas recevant la médaille de la Liberté Truman-Reagan en 2015

Aux yeux des victimes du régime communiste, la proximité de Cuba avec les côtes américaines (près de 150 kilomètres les séparent) représente un espoir de salut.
Dès son arrivée au pouvoir, Fidel Castro fait dissoudre de nombreux partis et organisations politiques datant du précédent régime, ainsi que des organes de presse.
De nombreux dissidents et opposants politiques tentent alors la traversée du bras de mer séparant Cuba de l’état de Floride, risquant leurs vies face à la noyade, voire aux requins pour essayer de fuir l’oppression castriste. Ce fut avec 1400 de ces dissidents que la CIA monta l’opération, qui tourna au fiasco, de la Baie des Cochons, en 1961 pour qu’ils déclenchent une nouvelle guérilla face à Fidel Castro, dans le but de déstabiliser le régime cubain.

Il prend pour prétexte l’affaire de la Baie des Cochons pour bannir le périodique La Quincena, avant de faire fermer les établissements scolaires religieux, un mois plus tard, toujours en 1961.
Che Guevara, son compagnon d’arme, créé en 1960 les premières « unités militaires d’aide à la production », ou UMAP, entendez par-là des camps de concentration, à l’usage des personnes considérées comme non-conforme au projet de « l’édification de l’Homme Nouveau » souhaité par le Che.
Au nom de cette doctrine, qui bercera la décennie des années 1960, les hippies, les artistes et les intellectuels seront envoyés dans ces camps pour effectuer des travaux forcés, ou bien seront éliminés. On dénombre ainsi entre 7 000 et 10 000 personnes tuées et près de 30 000 emprisonnées par ces répressions, généralement pour des raisons politiques.

L’homosexualité avait été assimilée comme étant de la « décadence bourgeoise » par le Lider Maximo, au début de son mandat.
Les UMAP avaient donc aussi pour but de rééduquer les homosexuels. Ces derniers, ainsi que les autres « Personnes Socialement Déviantes », étaient soumis à un régime militaire strict, accompagné de brimades physiques et psychologiques. Fidel Castro fit fermer ces camps en 1967, après avoir découvert les excès en termes de maltraitance des prisonniers.

Reinaldo Arenas, poète cubain
Reinaldo Arenas, poète cubain

Grâce aux actions d’intellectuels et d’artistes dissidents, tel Reinaldo Arenas, la situation évolue vers 1979, date à laquelle l’homosexualité est dépénalisée. En 1997, les dernières références homophobes sont retirées de la loi cubaine. En 2008, Cuba fait partie des 66 pays à signer une pétition en faveur de la dépénalisation universelle de l’homosexualité. L’éducation sexuelle est un sujet de conversation commun, même au sein de la famille cubaine, où le préservatif et les préférences sexuelles ne sont pas des tabous. La présidence du Centre national cubain d’éducation sexuelle étant assurée par la nièce de Fidel Castro, Mariela Castro, démontre un net intérêt du pouvoir dans ce combat, faisant de Cuba le pays d’Amérique Latine le plus avancé concernant le sujet de l’homosexualité et de campagne de prévention contre le sida.

Antoine Barré