Les Master Classes du journalisme de l’EFJ

Les Master Classes de l’information se sont déroulées ce jeudi 28 septembre dans le somptueux amphithéâtre de l’Abbé Grégoire du CNAM (Conservatoire National des Arts et Métiers). Des professionnels du journalisme se sont succédés tout au long de la journée devant les 200 étudiants de l’EFJ (Ecole du nouveau journalisme) à propos de l’innovation des médias. Chacun a pu donner sa vision du journalisme d’aujourd’hui et ses évolutions pour demain.

 Evolution des médias : en route vers l’actualité personnalisée

C’est Amaury de Rochegonde, rédacteur en chef de Stratégies qui ouvre la cérémonie. Selon lui, la publicité dans les médias privés est de plus en plus digitale, Google et Facebook sont deux des quatre richesses publicitaires.

De plus en plus, les médias appartiennent à de grandes puissances industrielles. Ces grandes puissances tentent de résister aux GAFA (Google, Amazon, Facebook, Apple).

Dans cette course à la vitesse, les médias veulent se distinguer, notamment auprès des moins de 25 ans qui sont difficiles à toucher en dehors des réseaux sociaux. Pour ce faire, les médias multiplient les plateformes (discover chez Snap par exemple) pour tenter de toucher autrement cette audience.

Avec l’émergence de l’intelligence artificielle, il est désormais possible de personnaliser les newsletters et ainsi proposer du contenu adapté à chacun sur le web. Même si le web a pris une place monumentale dans l’actualité, le rédacteur en chef de Stratégies conclut par cette phrase : « Ne pensez pas que le papier est mort, la question n’est pas le papier mais le propos. »

Evolution des médias : un changement négatif

Eric Scherer, directeur de la prospective de FranceTV intervient à son tour. Pour lui, l’information évolue dans un sens négatif. Aujourd’hui nous sommes confrontés à des informations dont on ignore la véracité (c’est ce que l’on appelle les fake news).

Pour lui, l’information doit revenir à des choses plus fondamentales afin de regagner la confiance du public. Il faut cesser cette course au plus rapide et faire une traçabilité de l’information pour être certain de publier quelque chose de fiable.

Il l’affirme, nous sommes à la fin des médias de masse, le public veut du sur-mesure, des informations personnalisées sur l’écran de son choix, et quand il le souhaite. Pour lui « il faut rester connecté avec son audience. » Pour ce faire, plusieurs formats sont en cours de développement : le mobile, le chatbot, le live ou encore les newsletters. Il pense qu’avec ces nouveaux outils et nouvelles techniques pour amener l’information, les médias pourront regagner la confiance du public.

Evolution des médias : un journalisme plus mobile

BFM Paris est la première chaîne de télévision nationale 100% smartphone. Elle est à la fois laboratoire et productrice d’informations au quotidien.

Alexis Delahousse, directeur de BFM Paris explique qu’avec son smartphone et un peu de matériel (stabilisateur, micro-cravate ou encore trépied), il est possible de faire des vidéos de qualité. En suivant la même logique qu’un reportage ou une interview lambda, le MoJo (Mobile Journalisme) permet au journaliste d’être plus mobile, c’est-à-dire sans être encombré d’une grosse caméra. La qualité est identique.

Il met en avant le côté pratique : « Il est par exemple plus facile de se dissimuler dans les endroits où les journalistes ne sont pas forcément bien reçus comme dans certaines manifestations »

Le fait que le MoJo se soit instauré au sein du groupe BFMTV qui lui est déjà un média d’actualité permet une instauration assez rapide et de confiance.

Le journalisme ne cesse d’évoluer. Aujourd’hui, un simple smartphone nous permet de faire de véritables reportages. Quel sera le journalisme de demain ?  Le concept de « citoyen journaliste » s’impose de plus en plus, c’est une des causes des « fake news ».  Va-t-on vers la fin du métier de journaliste ? Réponse dans quelques années.

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