Zingaro, un contemporain à Montmartre

Astolfo Zingaro est un des seuls artistes contemporains à Montmartre. Alors que l’impressionnisme est l’essence romantique chérie des touristes à Paris, Zingaro a su y imposer l’art contemporain. Entre difficulté de s’affirmer et fierté d’avoir réussi à relever ce défi, le peintre autodidacte se livre sans langue de bois.

Comme un loup dans la bergerie, Zingaro fait partie des rares peintres contemporains à Montmartre. Astolfo Zingaro, peintre autodidacte d’origine italienne, puis amoureux de Paris, s’installe en 1990 dans le repère de tous les adeptes du romantisme à la française, Montmartre. Les allées pavées emblématiques du toit de Paris, sont aujourd’hui bordées d’artistes peintres, pour la plupart, impressionnistes. Besoin de plaire aux touristes ou simplement souci de tradition, une chose est sûre, les peintres impressionnistes en place à Montmartre ont accepté à leurs côtés un Zingaro qui casse les codes artistiques de ce quartier. Astolfo Zingaro évoque, dans son atelier-appartement maculé de peinture de la tête aux pieds, la « difficulté énorme de tenir le coup » dans cet environnement, a priori hostile à l’ouverture artistique. Une atmosphère connue pour être impitoyable puisque les places pour y peindre et vendre ses toiles sont très prisées. Astolfo Zingaro semble avoir souffert de cette réticence de la part de ses collègues mais a fini par en faire sa force. Puis, c’est l’air grave que l’artiste peintre contemporain au parler très cru explique que c’est « assez douloureux de travailler dans ces conditions avec cette putin de sensibilité qui nous caractérise ». La solution, pour lui, n’est « pas de se préserver car ça, c’est de la connerie ». Une émotion qui se ressent dans chacune de ses toiles.

Crédits : wsimag.com
Crédits : wsimag.com

« L’art contemporain c’est l’aventure »

Zingaro exprime cela dans ses toiles monochromes teintées de gris, pour beaucoup d’entre elles. Des centaines de tableaux entassés dans tous les coins de son atelier et de la peinture partout, voici l’environnement dans lequel Zingaro produit des toiles représentant les façades des maisons de Montmartre. Souvent considéré, à tort, comme un artiste abstrait, le peintre habité par son art, précise qu’il n’est « pas dans l’abstrait mais qu’il est extérieurement abstrait ».

Crédits : wsimag.com
Crédits : wsimag.com

Une nuance tout aussi ténue que celles utilisées pour ses épaisses couches de peinture caractérisant ses tons sur tons. Astolfo Zingaro finit par distinguer l’art figuratif de l’art contemporain : « L’art figuratif se construit avec le temps tandis que l’art contemporain c’est l’aventure ». Alors que les présupposés veulent que ce soit le peintre qui guide son art et soit maître de sa peinture, pour Zingaro, c’est la toile qui guide le peintre. Encore une facette du peintre autodidacte qui se distingue de celle de ces confrères à l’esprit souvent étriqué. A la fin de sa vie, l’autodidacte contemporain de Montmartre vit de son art et vend ses toiles dans le monde entier. Un homme attachant et possédé par l’amour de l’art qu’il n’a cessé de partager jusqu’en 2013, date de sa disparition.  Il restera sans aucun doute dans les mémoires de la culture artistique parisienne et française. Il finira par déclarer, « j’ai été au bout de l’aventure ». Astolfo s’avère finalement être un véritable agneau.

Une réflexion sur « Zingaro, un contemporain à Montmartre »

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *