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Sondages et politique, un ménage voué à l’échec

Jean-Michel Apathie et David Pujadas étaient les invités de Christine Kelly la veille du vote au premier tour des élections présidentielles afin de débattre sur la gestion de ces élections par les médias. Mais le débat s’est rapidement tourné vers la question des sondages et leur influence sur la campagne présidentielle. 

Crédits : Stanislas Verjus et Jérémy Vezin-Larquet
Crédits : Stanislas Verjus et Jérémy Vezin-Larquet

Sondages et campagne présidentielle ne font pas forcément bon ménage. Peu avant le clôture de la campagne présidentielle du premier tour, David Pujadas (journaliste, présentateur télé) et Jean-Michel Apathie (journaliste politique) ont pris la parole lors d’un débat organisé par l’EFJ et l’EFAP. Etudiants, journalistes ou professionnels des médias, tous étaient présents pour questionner les intervenants sur le traitement des élections présidentielles par les médias. La problématique des sondages est restée omniprésente malgré les quatre thématiques proposées : le traitement médiatique des « affaires », l’influence des réseaux sociaux dans une campagne électorale et le temps de parole. Christine Kelly (ex-membre du CSAn journaliste) était aussi de la partie, en tant que médiatrice entre les deux journalistes et quelques 500 participants. David Pujadas, récemment animateur de l’Emission Politique, maintient qu’il faut garder une certaine distance avec les sondages. Il regrette que le commentaire de ces outils par les journalistes et les médias en général, fasse de l’ombre à l’explication des programmes politiques. Il enchaîne en expliquant que l’intérêt du commentaire des sondages est de marquer les grandes évolutions de l’opinion. Non pas de commenter chaque changements peu significatifs des résultats. Cette réponse intervient alors qu’un étudiant en journalisme ait demandé si arrêter les sondages un mois avant l’élection pourrait être une solution à leur influence sur les votants. Jean-Michel Apathie, lui, préfère voir les sondages comme des moyens de projeter la fragmentation d’une opinion publique. Il affirme ensuite que « nous ne vivrions pas mieux la démocratie sans les sondages ».

Une source d’opinion insatiable 

Crédits : RTBF.be
Crédits : RTBF.be

Les sondages sont souvent considérés comme parole d’évangile. Alors qu’il prédisent des résultats parfois erronés, beaucoup comptent encore sur eux pour les aider à faire leurs choix de vote. Les résultats de ces sondages, notamment lors de campagnes politiques, peuvent varier. La cause ? Christine Kelly, qui commande fréquemment des sondages pour son association K d’urgences, rappelle que la réponse à une question donnée lors d’un sondage est construite de façon à avoir une réponse attendue. Les termes de la questions sont des plus importants. Il faut donc regarder la question elle-même et non pas se focaliser sur la ou les réponses. Le citoyen devrait avoir un regard critique et ne pas se contenter de lire ou d’écouter les réponses des sondages et ainsi voter pour le candidat qui se démarque après résultats. Voilà une thèse qu’a soutenu en filigrane David Pujadas lors de ce débat. Les sondages seront toujours une source d’opinion intarissable car les personnages politiques cherchent habituellement à connaître leur public et ainsi adapter leurs programmes afin de toucher un maximum de votants. Les sondages peuvent alors apparaître comme des outils de manipulation de la population. Jean-Michel Apathie clôture ce discours sur un conseil : « ne soyez plus méfiants, on ne construit pas le futur sur la méfiance ». Un conseil que reprend à sa manière David Pujadas en nous invitant à ne pas s’abaisser à la paresse et au conformisme que certains médias nous infligent.

Si vous avez manqué le débat retrouvez le ci-dessous :

Dons : les français entre altruisme et avantage fiscal

Lors d’un micro-trottoir, nous avons demandé l’avis de trois français d’horizons et d’âges différents sur le don aux associations. Certains y voient un avantage à payer moins d’impôts alors que la France est en crise, d’autres un réel effort de générosité.

Le journal La Croix a publié une enquête du baromètre Recherches et Solidarités le lundi 21 novembre. Cette enquête montre une hausse des dons de 4% en 2015 soit 4,4 md €. Le don moyen s’élève à 463€. Cette augmentation serait due entre autres à la « digitalisation croissante ». Les jeunes donnent moins. En 2015, ils sont 32% contre 36% en 2014, à verser de l’argent à des associations. Les dons à certaines associations d’utilité publique donnent souvent lieu à une réduction d’impôt sur le revenu jusqu’à 66%. De quoi en pousser plus d’un à devenir généreux.

Gaëtan, 18 ans, étudiant en école d'art
Gaëtan, 18 ans, étudiant en école d’art

« J’ai l’âme généreuse »

« Cela ne m’est jamais arrivé de faire des dons. Dès que j’en aurais l’occasion, je donnerais aux associations en rapport avec la santé. Actuellement en école d’art, j’ai mes études à payer. 5 ou 10€ minimum est la somme que je verserais quand j’en aurais les moyens puisque j’ai l’âme généreuse. Mais les dons aux associations ne sont pas le plus important. J’ai été témoin de l’attentat du Stade de France et de Charlie Hebdo. C’est de l’écoute dont j’avais besoin. Malgré cela, je ne comprends pas le rapport établis par La Croix entre les attentats et la baisse de dons des jeunes. C’est absurde. »

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Charlène, 33 ans, ingénieure

« Je donne d’abord pour aider mais aussi pour les réductions d’impôts »

« Cela m’arrive de faire des dons entre 100 et 200 euros à des associations caritatives pour la faim dans le monde et de soutien aux maladies. Je donne d’abord pour aider et aussi pour les réductions d’impôts. Les réductions d’impôts dépendent des associations, elles sont entre 50 et 66%. J’ai une démarche généreuse mais aussi par intérêt. Les gens ont plus envie de donner après les attentats. Et moi, après l’attentat de Nice j’ai plus envie de donner »

Desbina, 65 ans , retraitée
Desbina, 65 ans , retraitée

« La générosité est la base du don »

« J’ai une retraite qui me permet de vivre assez aisément. C’est pourquoi, j’effectue régulièrement des versements à hauteur de 50€. Je fais des dons à quatre associations : la Croix Rouge, Solidarités Internationale, Médecins Sans Frontières et Action pour la Faim. Je donne pour aider les personnes qui en ont besoin mais je bénéficie, par ailleurs d’une réduction d’impôts. L’un n’empêche pas l’autre. Personne ne doit oublier que la générosité est la base du don et non pas l’intérêt pour quelconque avantage fiscal. »

Avec Fabien Chorlet