Archives de catégorie : Reportages

Un Cabinet loufoque en plein Paris

Oubliez Le Louvre, Les Champs-Elysées, La Tour Eiffel.. Certains endroits de Paris sont bien moins connus, mais offrent aux touristes une autre vision de la capitale française. Le Cabinet de Curiosité Deyrolles est l’un d’entre eux..

Un cabinet de curiosités. Le nom surprend. « Je n’ ai aucune idée de ce que ça peut être, car je n’en ai jamais entendu parler. Mais j’aime bien le nom, il est intrigant » dit Clara, 25 ans.« Je dirais que c’est une salle semblable à celle d’un docteur ou d’un dentiste où l’on peut discuter de plusieurs sujets, divers et variés » poursuit Jonathan étudiant. Clément, 69 ans et retraité, a la définition qui se rapproche le plus de la réalité : « Pour moi c’est une sorte de musée ou sont rassemblés des objets possédant une grande valeur historique, il me semble qu’il y en avait il y a longtemps » . Ces ancêtres des musées étaient en effet destinés à exposer des objets de collection qui ne partagent pour la plupart aucun points communs, si ce n’est la bizarrerie : monstres, créatures étranges, squelettes anormaux, plantes carnivores, animaux empaillées rapportés du « nouveau monde », grimoires, appareils de mesures incompréhensibles.. Bienvenue au Cabinet des curiosités Deyrolles à Paris, dans le VIIe arrondissement. Créé en 1831, c’est l’un des plus anciens de ces cabinets encore en activité.

Mappemonde & drôles d’oiseaux

Une devanture en bois couleur taupe, un mannequin humain à la tête de chèvre, un gigantesque filet a papillon. Aussitôt arrivé dans le hall d’entrée, le visiteur ne peut qu’être surpris devant tant d’étrangeté. « Ces cartes datent des années 1700 confie Claire, gérante du Cabinet. Celle-là se nomme « Mappemonde à l’usage du Roy ». La salle d’entrée, haute de plafond, est à l’image du cabinet, elle regroupe toutes sortes d’appareils. « Le joyau de ce lieu, c’est son exposition de papillons. Vous en trouverez dans chaque salle, de toutes les couleurs. » Un étroit escalier en colimaçon – orné de têtes de pélicans – donne sur la deuxième pièce « la salle des animaux ». Une gargantuesque tête de buffle empaillée accueille les visiteurs. Une pancarte indique « Matériels d’enseignants, instruments pour les sciences naturelles ». « C’est étrange comme endroit dit Sophie 29 ans, venue visiter le cabinet. J’en ai entendu parler car il y a une exposition sur les papillons, celle de Gregor Törzs, et j’aime bien les papillons. Je les photographie aussi. »

« C’est certainement la seule fois de ma vie que je verrais une girafe dans un salon, regardez comme elle est grande. » À cotés de la girafe se tient un couple de paons, majestueux. Des squelettes blancs ocres d’animaux inconnus sont mis en avant sur une table. « Ils proviennent d’un peu partout dans le monde, je ne peux vous en dire plus car moi même, je ne sais pas d’où il viennent. » commente Claire. Un singe est posé sur un vivarium remplis de crabes spécialement grands. « Intéressant » commente Sophie. « Ce qui est le plus marquant, c’est le fait que ces animaux soient empaillées et que je ne trouve pas cela dérangeant. Normalement je n’aime pas ça, mais l’atmosphère est spéciale ici. Je suis forcée de constater que c’est beau. » Les visiteurs suivent ensuite une famille d’ours bruns grandeur nature, pour arriver dans une nouvelle grande salle.

Insectes & scientologie

« C’est la salle de recherche du professeur Tournesol ! » s’écrie Sophie. En plein milieu de la pièce se trouve une table remplis d’objets de mesures : des compas, des baromètres, des barographes, des longues vues, des jumelles, des graphomètres, des théodolites.. Une chose est sur, c’est que Jules Vernes aurait pu préparer une de ses innombrables expéditions ici. Au dessus de ce décor huluberluesque sont mis en scène des autruches flottantes, qui volent au dessus de la tête des visiteurs aux côtés de grands poissons vert, mauve et bleu.

La salle des expositions est la dernière. Des papillons, scarabées et autres insectes saugrenus sont épinglés sur le mur. « Voila un Parnaphius Phoebus  indique Claire, et la, un Iphiclides Podalirius ! » Mais pas besoin d’être un expert en papillon pour profiter de cette magnifique expo. Ils y en a de toutes les tailles, de toutes les couleurs, des ronds, des longs, des ovales. « L’exposition est temporaire. Tout les mois, un nouvel artiste est mis en avant. » dit Claire. « Le but premier était d’enseigner les sciences humaines aux étudiants qui venaient s’instruire dans notre cabinet. Car tout au long de la visite, des livres d’histoires très rares sont mis à la disposition des visiteurs afin qu’ils puissent apprendre tout en regardant. » poursuit Claire. Avant de sortir, le visiteur à accès à l’espace Prince Jardinier, où il peut se détendre autour d’un café ou d’une tisane, à cotés de faisans empaillés. « C’est un très bel endroit, j’y retournerais » conclut Sophie.

R.G.

Balkany City

« C’est un personnage qui n’est pas du tout antipathique, au contraire, il est plutôt agréable et grâce à lui il fais bon vivre a Levallois, croyez moi ! » lance Josy, retraité. Patrick Balkany est le maire de Levallois-Perret. Corruption, diffamation, fraudes fiscales… La liste des condamnations à l’encontre du couple Balkany est longue, pourtant cela fais trente ans qu’ils dirigent la ville. Comment un maire aussi controversé peut il être réélu ? Comment gère t’il ses opposants au sein même de Levallois ? Est-il vraiment si populaire auprès de ses citoyens ?

La nouvelle place Anatole France se situe en plein cœur de Levallois. Moderne, elle à été construite sur ordre de Balkany. On y retrouve de grands massifs de fleurs, une épicerie, et deux cafés. « C’est une place très jolie, en plus, elle est juste a côtés du métro » dis Pascal Pelissier. Pascal est gérant du café le plus vieux de Levallois, un des café situé a sur la place : Le café de France. Sauf que son café ne possède pas de terrasse, contrairement a celui d’en face. Mais il n’en a pas toujours été comme ça : « Avant j’avais une très grande terrasse » poursuit Pascal. « Je pouvais mettre jusqu’à trente couverts supplémentaire et maintenant, j’ai un bac a fleurs devant mon café ». L’ordre émane directement de la mairie, Pascal doit enlever sa terrasse. Alors qu’il refuse d’obtempérer, des policiers municipaux sont envoyés afin de vérifier que Pascal ait bien respecté les consignes qui lui ont été donné, sans raison. En revanche, « Le café du métro » se situant juste en face de son concurrent a vu la superficie de sa terrasse doublé.

Pourquoi avoir enlevé la terrasse d’un café et pas de l’autre ? L’explication est politique.

Arnaud de Courson est le principale opposant politique des Balkany. En 2011, il remportes les cantonales contre Isabelle Balakny et va fêter sa victoire au « Café de la France ». A l’inverse le propriétaire du « café du métro » est un partisans de Balkany et s’affiche même en photo avec lui pour l’inauguration Simple coïncidence ? Non d’après Pascale : « Le terme exact pour qualifier cette histoire est mafieux. A Levallois on ne peut pas être neutre, soit on est du côtés de Balkany, soit on est considérés comme indésirables ». Mais les Balkany ne s’arrêtent pas cette histoire de terrasse. Ils vont aller plus loin, au point de proférer des menaces a l’encontre de Pascal Pelissier. « Un jour devant mon café je vois passer un conseiller municipale qui me dis : Monsieur Pelissier il faudrait que vous partiez de cette ville ». Le propriétaire du bar d’en face ne donnera pas son avis sur l’affaire « Du cafe de la France ». Il préfère ne pas se mêler d’une histoire qui ne le regarde pas, tout comme le gérant du « Bistrot de Lolotte » se situant a quelques rues d’Anatole France : « Tous le monde nous parle de cet affaire, mais vous comprenez, ici il faut faire attention a ce que l’on dis »

Effectivement qu’il fais bon vivre a Levallois !

R.G.