5ème semaine d’agonie pour la gare Bibliothèque François Mitterrand

La mythique gare souterraine de la rue de Tolbiac est enlisée depuis maintenant plus d’un mois dans une grève du nettoyage. C’est toute l’enceinte qui est submergée par les détritus. La direction est allée  jusqu’à retirer les poubelles de la gare…

C’est la cinquième semaine de grève. Plongée dans un chaos total, la gare Bibliothèque François Mitterand semble complètement abandonnée… 11 personnes du service de nettoyage sont entrées en grève pour protester contre leur nouveau contrat.

En effet, la société Onet qui emploie les grévistes, a récemment changé de propriétaire. Les nouvelles dispositions prises par la direction n’ont pas semblé faire l’unanimité au sein des employés. Les patrons du groupe ont laissé entendre leur volonté de réduire les effectifs ainsi que baisser les salaires des travailleurs. La grève du nettoyage, s’éternisant, à laissé sombrer la gare Bibliothèque François Mitterrand.

Les usagers de la ligne C et du métro 14, voyagent chaque jours depuis maintenant 5 semaines les pieds dans les détritus. Papiers, journaux, plastiques… La gare, pourtant réputée propre et moderne grâce notamment à sa ligne 14 impeccable, s’est transformée en véritable déchèterie.

Dans les marches, il devient compliqué de ne pas glisser, et sur le quai, difficile d’éviter les bouteilles de plastiques et les sacs en papiers.

41.000 personnes par jour transitent en moyenne par celle-ci. 41.000 personnes qui depuis 5 semaines, enjambent, ou éparpillent, s’accrochent  ou glissent dans l’enfer de la gare. Le sol est pratiquement devenu invisible, ou plutôt caché et recouvert de journaux…

Des journaux bien souvent imprégnés d’urine, rendant l’atmosphère à peine respirable. Et quand il n’y a pas de journaux au sol, le carrelage originellement rouge de la gare est recouvert de gigantesques tâches noires, collantes.

Entre les annonces de retards de train, qui polluent au moins autant la gare que les détritus, un message vocal destiné aux voyageurs indique : « Veuillez-nous excuser pour la gène occasionnée ». A en juger la tête des gens qui patientent sur le quai, la SNCF est très loin d’être excusée.

Il n’est donc pas rare d’entendre des bouts de phrase comme celle-ci : « Déjà qu’on doit attendre ces foutus trains, en plus de ça on les attend dans la merde ! » , ou encore « Ils se foutent de la gueule du monde ! ».

La patience des voyageurs a des limites. C’est ce qu’ils répètent pratiquement tous aux agents d’accueil sur les quais, qui n’y sont pour rien. Près de l’Escalator, il y a cette jeune femme, qui ne cesse de s’excuser. Avec son gilet et sa casquette rouge de la SNCF, elle  se retrouve directement prise pour cible par les passagers. Retards, changements de voie, mais aussi insalubrité, la jeune femme porte le chapeau pour tout.

Pourtant, son employeur a demandé à elle et tous ses collègues de ramasser les poubelles, en comptant ces services comme des heures supplémentaires. A en juger l’Etat de la gare après 37 jours, il semblerait que le patronat ait trouvé un moyen.

Un début de solution…

Le 19octobre dernier, la société a pris la décision de retirer les poubelles de la gare. Les usagers de la ligne C sont donc priés de garder sur eux leurs propres détritus … Une mesure plutôt drastique mais qui a semblé porter ses fruits. Si les énormes tâches noires sont encore bien présentes, les journaux et papiers ont quant à eux presque disparus. A 7h00, ce mercredi 28 octobre, les franciliens effectuent leur premier trajet sans encombre.

Un soulagement général pour ces quelques milliers d’usagers. En même temps, les journaux gratuits en libre service ont été retirés et les distributeurs de friandises ou de boissons ont été désactivés.

Sur le quai, les détritus aussi ont été retirés. Côté passager on ressent beaucoup moins d’animosité. Ils ne vont pas jusqu’à sourire mais les commentaires plutôt virulents qui circulaient depuis un mois se font de plus en plus rare.

Seuls les perturbations et retards font de la résistance. Les solutions n’ont pas encore été trouvées, mais question propreté le problème est presque réglé. La grève ne devrait pas s’éterniser…

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