Un an de Prison ferme pour un pédophile récidiviste

En juillet 2012, Virginie  n’a que 14 ans lorsque son parrain, Benoit De Ferrieres s’introduit dans sa chambre, pour la caresser sous son maillot de bain. Elle devenait ainsi, sa quatrième victime officielle. Entendu par le Tribunal de Grande Instance de Nanterre, l’agresseur présumé écope d’un an de prison et de 10 ans de suivi socio-judiciaire.

Ce lundi 25 janvier, Benoit de Ferrieres est entendu dans la 20 ème chambre du Tribunal de Grande Instance de Nanterre.

Le président Jacques Gazeaux l’appelle alors à la barre. Placide, il se tient debout face au juge, en se tenant les mains. Il porte un costume deux pièces, en velours kaki. Il n’est pas très grand, environ 1m70. Ses cheveux sont courts, mais encore colorés pour son âge, 70 ans.

Le juge lit scrupuleusement la version déposée par Virginie, la victime, lors du procès verbal. « Il m’a caressé, mais ça n’est pas allé plus loin ». Benoit De Ferrieres, confirme, la voix rocailleuse : « C’est exact. Je lui ai caressé les seins, tapoté les fesses… ».

Les faits qui lui sont reprochés remontent à l’été 2012. La famille de Virginie se rend comme tous les ans dans une villa familiale, au bassin d’Arcachon, ainsi que Benoit De Ferrieres, membre de cette grande famille et parrain de la victime. Un soir, alors que la jeune fille âgée de 14 ans à l’époque, est seule dans sa chambre, son parrain, en profite pour rentrer. Il s’installe près d’elle. Virginie est encore en maillot de bain.

De là, il commence à lui caresser le ventre, puis les seins, avant de lui caresser les fesses. Quand il approche sa main du sexe de la jeune fille, elle le repousse. Il n’insiste pas, et sort de la pièce, effondré comme il le raconte.

Quatre ans après, Benoit De Ferrieres ne comprend toujours pas ce qu’il s’est passé.

Une Quatrième victime officielle 

Pourtant, Virginie n’est pas la première sur la liste. En 2006, Benoit De Ferrieres comparaissait déjà pour des faits similaires sur trois mineures de 15 ans. Il avait été condamné à trois ans de prison, dont deux avec sursis, mais surtout, assigné à un suivi psychologique.

Jusqu’en 2008, le prévenu consultait un psychanalyste, avant de mettre un terme à ses consultations, se pensant guéri.

Lorsqu’il rechute en 2012, il reprend les consultations. Selon son avocat, la dernière en date remonte au 13 janvier 2016.

Mais ce qui interpelle le juge, c’est le lien entre toutes les victimes. Toutes sont des membres de la famille de Benoit De Ferrieres, qui se justifie ainsi : « la famille, c’est le lien le plus fort ».

Après sa mise en examen, le parrain de Virginie a tenté d’appeler le père de la jeune fille, qui n’a jamais répondu. Il a donc rédigé une lettre d’excuse adressée à la famille de Virginie et à elle même, dans laquelle il lui indique qu’elle a bien fait d’en parler. Qu’il s’excuse pour le mal qu’il lui  a fait, et qu’il s’en veut terriblement. Il a ensuite réuni sa femme et ses cinq enfants, pour leur avouer et s’excuser.

Une victime sous traumatisme 

Virginie a 17 ans aujourd’hui. De prime abord, c’est une adolescente tout à fait normale. Elle est blonde, de taille moyenne. Elle est lycéenne à Marseille et semble menée une vie plus que banale, le visage caractérisé par l’innocence.

Il lui a fallu deux ans pour se confier. C’est à une amie qu’elle a osé se livrer avant d’en faire part à sa mère, ainsi qu’au reste de sa famille.

Ces deux années de silence, Virginie les a passées dans la souffrance la plus totale. Ses résultats scolaires en attestent, puisque la jeune fille a plongé dans  l’échec. Seule et hantée par ce souvenir, elle ne pouvait que dégringoler la pente.

En 2012, après son agression sexuelle, la jeune fille commence à se scarifier les bras. Un acte qui mettait en danger sa santé physique, comme morale. C’est surement les marques et les cicatrices certainement visibles qui l’ont poussé à se confier. Un secret bien trop lourd à garder pour cette jeune adolescente.

Interrogée à la barre, la jeune fille s’exprime à voix basse, presque tremblante, malgré la bienveillance du président, et sa voix apaisante.

Elle raconte qu’elle n’a revu son agresseur que deux ans et demi après les faits, dans le cadre de l’enquête. Une rencontre qu’elle qualifie de traumatisme.

Son avocat prend la parole. Il exprime son inquiétude quant à l’honnêteté du prévenu, en espérant qu’il n’y ait pas d’autres victimes encore sous silence. Il salut également le courage et la dignité de Virginie, de se déplacer jusque-ici pour entendre l’homme qui l’a traumatisée. Celle-ci pleure pendant la plaidoirie de son avocat, réconfortée par sa mère.

Celui-ci ajoute que depuis son aveu, la jeune fille est suivie par un psychologue.

Un verdict conforme à la requête du Procureur 

Le procureur a souhaité saluer le courage de la victime, et insister sur le fait qu’elle ne devait pas avoir honte mais que c’est bien son agresseur qui devait se sentir honteux.

Il explique que celui-ci représente bien un réel danger pour la société et exprime les inquiétudes du ministère quant au fait de laisser pareil prédateur « dans la nature ». Il rappelle évidemment sa précédente condamnation, pour des faits similaires et requiert une peine d’un an de prison ferme ainsi qu’un suivi socio-judiciaire pour une période de 10 ans, puisqu’un psychanalyste ne suffit plus, selon ses termes. Il requiert également une interdiction de contact formelle avec des mineurs.

L’avocat de Benoit De Ferrieres après un long plaidoyer, a tenu à souligner l’inutilité d’une peine d’emprisonnement pour son client, en admettant que le suivi socio-judiciaire était une bonne solution.

Après délibération, le président reconnait l’accusé coupable des faits qui lui sont reprochés en lui assignant un an de prison ferme, comme requis par le procureur.

Il assigne également le prévenu à 10 ans de suivi socio-judiciaire, en indiquant qu’il s’agit de soins psychiatriques, et à l’interdiction de tout contact avec des mineurs. Si jamais il ne respectait pas ces obligations, Benoit de Ferrieres risque trois ans de prison supplémentaires.

Il devra également débourser 4000 euros à l’intention de la victime pour préjudice moral.

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