Le jardin exotique de Paris

Le marché d’Aligre, dans le 12ème arrondissement accueille chaque jour des centaines de commerçants. Entre balade et exotisme, rencontre avec ses produits, ses vendeurs et ses secrets.

Sur la place d’Aligre, l’accueil du marché se fait en musique. Un manouche, la vingtaine seulement, se tient à l’angle d’un café. Avec sa gratte, il accompagne les vas et viens des passants, les appels des commerçants et le tintamarre incessant des voitures. Assis, devant la terrasse du marché, il accorde sa guitare. Sa mélodie se mélange aux quelques klaxons qui polluent la bonne ambiance du marché d’Aligre.

En face de lui, le fleuriste. Un chic type, au look très atypique pour le métier. Il porte une belle barbe brune, plus longue que ses cheveux, un chapeau, un peu cow boy mais pas trop. Et surtout, de superbes tatouages sur l’avant bras. Et sur la mélodie du manouche, il appelle « Chef ! Chef » ! C’est la coutume ici. « Tu veux quoi ? Des roses jaunes ? Des roses rouges » ? « J’ai des superbes bouquets » ! Et c’est vrai. Son étalage ressemble à une mosaïque, ou mieux encore, une toile de Botticelli. Du rouge, du vert, du jaune … Un mélange très harmonieux, qui ne manque pas d’attirer les clients. Autour de sa table, une dizaine de clients peut-être se tassent … Tous s’approchent pour sentir ses belles pousses.

Le parfum enivrant de ses boutons, plonge les passants dans un jardin géant. Car autour de lui, une trentaine de tables de fruits et légumes s’étalent le long de la rue. Et il y en a pour tous les gouts. Des bananes, des ananas, des tomates, des citrouilles, des carottes… Les clients sillonnent la rue « jardinière » pour dénicher les meilleurs produits. Et là encore, des appels : « Goutes moi ça chef ! Mon raisin il est musqué ! » Le client approuve, et semble très satisfait. Il en commande un kilo. Et c’est comme ça à chaque étalage. Pour les prunes, les mirabelles, le melon… Délicieux parfum le melon. Il se confronte aux effluves des pieds de menthe disposés à peu près partout sur le marché. Le basilique y ajoute sa petite touche lui aussi. Et les oranges, les citrons, toutes la famille des agrumes. Un véritable orchestre odorant.

Derrière son étalage, un jeune homme, belle gueule, découpe quelques kiwis. Il tient avec sa mère son père et son frère, une superbe table de fruits et légumes. Cette petite entreprise familiale semble comblée. La mère derrière la caisse, a le sourire aux lèvres depuis le début de la matinée. Les deux frères, très actifs, s’affichent toujours la banane aux lèvres. Charmants, ils parviennent presque tout le temps à satisfaire le client. « Une barquette de fraise s’il vous plait » demande d’ailleurs un accoutumé. Il reçoit en échange de sa monnaie une superbe sélection de fraises, bien rouges et bien grosses. il salue les commerçants à sa manière.

« Tac ! Tac ! Tac » ! Le marteau tape fort et résonne. Derrière son étalage, le père répare une cagette. Il attrape un autre clou, et rebelote : « Tac ! Tac ! Tac » ! Le bruit ne dérange pas. Le soleil surement, veille à la bonne humeur du marché, toujours accompagné par quelques morceaux de guitare…

Bilan du XV de France version Saint André

A la veille de la coupe du Monde, le XV tricolore n’a pas encore balayé ses doutes quant à la compétition. Si Saint André rêve d’être champion, le chemin est encore long. Entre ses choix, ses faiblesses et ses lynchages médiatiques, retour sur le bilan du sélectionneur aux résultats les plus faibles de l’histoire.

Arrivé à la tête de la section nationale en 2011, Philippe Saint-André a débarqué avec des rêves pleins la tête. Il succédait à l’époque Marc Lièvremont qui avait emmené ses joueurs en finale du dernier mondial en Nouvelle Zélande. Les bleus étaient passé à un tout petit point du sacre (8-7).

PSA, lui, veut aller au bout, et il y croit. Seulement il est difficile d’imaginer un titre pour l’équipe de France, qui n’a guère brillé sous l’ère Saint André. Depuis sa prise de pouvoir, le pourcentage de défaite des bleus s’élève à 58 % ! Un bilan très lourd, qui lui vaut le rôle du sélectionneur au plus mauvais bilan de l’histoire du XV de France, soit le plus mauvais.

Outre le faible pourcentage de victoires, Philipe Saint André a surtout fait basculer l’équipe de France au 7ème rang mondial, soit derrière le Pays de Galles et l’Irlande, et juste devant l’Argentine et les Fidjis. Pour rappel, la France se classait troisième derrière l’Australie et devant l’Afrique du Sud à l’arrivée de PSA. Moins quatre places donc…

Explications  

La France ne fait plus peur ! A peine devant l’Argentine, nation nouvelle du rugby, les bleus n’ont plus les moyens depuis quelques années de se confronter aux meilleurs. Les explications sont diverses et variées, mais la plus évidente reste sans aucun doute la faiblesse de jeu de cette équipe de France.

Même avec un rajeunissement conséquent de l’éffectif, PSA a pris la décision de rétrograder son style de rugby, pour un jeu beaucoup moins spectaculaire, et beaucoup plus « bulldozer ». Inefficace donc, face à des nations qui ont su mettre en place un rugby moderne, qui s’appuie sur la vitesse, et la justesse technique. Pas de spectacle  pour cette équipe de France très ennuyeuse, mais surtout pas de mise en danger pour l’adversaire.

La faute à la non alternance du jeu. L’attaque est inexistante chez les bleus, qui se contentent tour à tour d’essayer de franchir seuls, ballon en main. Un jeu beaucoup trop stéréotypé et jamais alterné. Les ouvreurs français servent simplement de relais, mais ne prennent plus d’initiatives.

Si les bleus ne créent donc pas d’occasions d’essai, ils ne peuvent pas non plus compter sur les butteurs ! Les français sont beaucoup trop « limites » techniquement dans ce domaine. Un handicap qui pourrait couter cher dans une compétition où chaque point est précieux. En plus du faible taux de réussite français, PSA n’a pas non plus de butteur attitré. Chaque match les français sont deux ou trois à s’essayer à l’exercice. C’est beaucoup trop hasardeux pour une sélection nationale.

Enfin, l’instabilité de l’éffectif de PSA. Plus de 81 joueurs ont été essayés par le sélectionneur français. A partir de là, impossible de créer de noyau ou même d’équipe type. Impossible non plus, de créer de la constance dans un groupe comme celui de l’équipe de France, puisque c’est au total 17 charnières qui ont été essayées, quand en Angleterre on est seulement à quatre, comme en Irlande ou en Nouvelle Zélande, qui sont les nations références.

Les Choix forts de Philippe Saint André

Même si le bilan est pour le moins décevant pour PSA, le sélectionneur du XV de France a néanmoins fait quelques choix forts…

Notamment  la révélation de nouveaux joueurs. Wesley Fofana par exemple, qui a su séduire le sélectionneur français en 2012 pour devenir aujourd’hui l’un des cadres du XV. 11 essais marqués en 35 matchs. Il y a également la révélation Yoann Maestri, le deuxième ligne toulousain. Il a franchi le pas comme Fofana en 2012. Il est depuis un titulaire indiscutable. Brice Dulin fait lui aussi parti de ces jeunes que Saint André a lancé dans le bain en 2012. Il a comme ses partenaires été une vrai révélation pour les bleus même si Spedding lui fait de plus en plus d’ombre.

Outre le lancement de certaines pépites dans la compétition internationale, Saint André a au fil des années mais surtout cet été, accentué la préparation physique. Intensification des séances musculaires, des séances de cardio, stage en montagne pour travailler sans oxygène, et crossfit en veux-tu en voilà. Une décision plutôt judicieuse en vue d’un mondial qui s’apprète à être intense. Mais au delà de ça, une volonté de développer la puissance des bleus, qui montre de plus en plus un visage d’équipe impactrice.

Les Choix faibles 

Même si PSA a lancé de nouvelles pépites au sein du XV, il a également renvoyé beaucoup de cadres au placard. Notamment François Trinh Duc, Aurélien Rougerie ou Maxime Médard, qui en plus d’êtres les cadres du XV tricolores, réalisent de superbes prestations en club.

Des joueurs essayés aux postes qui ne sont pas les leurs. Si les français se sont souvent retrouvés en difficulté c’est parce que PSA prend un malin plaisir à faire quelques expériences. Il n’est pas rare de trouver des centres aux ailes, des troisièmes lignes devenir secondes lignes, etc… Un très mauvais choix car l’équipe de France n’a que trop peu de matchs de préparation pour se permettre pareilles fantaisies.

Enfin, les joueurs issus de la formation française. Ces joueurs étrangers naturalisés français pour y avoir jouer 3 ans, et donc sélectionnables. PSA est devenu le sélectionneur à en avoir le plus abusé. Sur son groupe des 31 qui partent pour le mondial,  ils sont 5 en tout. L’ennui ? c’est qu’ils sont loin de faire l’unanimité. Pas les plus brillants en club, ni en sélection, ces JIFF comme on les appelle ont provoqué une énorme polémique, car rien ne justifie leur choix. Un choix faible donc pour PSA qui a divisé l’opinion mais qui a surtout laissé de véritables pépites françaises à la maison, comme Maxime Machenaud, Teddy Thomas ou encore Maxime Médard.

(ENCADRE)   PSA en 5 points !

Yoann Huget, le joueur le plus apprécié du sélectionneur ! Evoluant au même poste que son « patron » , il semble que l’ailier du Stade Toulousain ait fortement tapé dans l’oeil de PSA.  Il est depuis son arrivée en sélection nationale, le joueur le plus utilisé par son entraîneur.

Mermoz, éternel exclus ! Le 3/4 centre de Toulon n’a jamais eu sa chance avec PSA. Auteur de belles prestations en club, 2 fois champion d’Europe, et une fois Champion de France, le joueur passe toujours à la trappe. Régulièrement appelé dans les groupes de préparation, Maxime Mermoz est très vite renvoyé quand le groupe se réduit.

Le Pays de Galles, bête noire de PSA ! En quatre confrontations, il n’est jamais parvenu à aligner une équipe capable de battre les dragons rouges. Les Gallois n’ont pourtant jamais été de véritables rivaux pour le XV de France, mais il sont devenus depuis quatre ans, la bête noire des bleus.

Pascal Papé élu suppléant ! Même si Thierry Dusautoir reste le capitaine indétronnable de cette équipe de France, Pascal Papé le seconde ligne, est devenu le deuxième choix de PSA. En l’absence du capitaine, c’’est le seconde ligne qui prend le relais. Un choix particulièrement surprenant étant donné l’attitude de celui ci, souvent jugé pour mauvais coups ou fautes à répétition. Encore un choix faible..?

L’éviction de Trinh Duc, drame médiatique ! C’était la surprise de l’été. Le demi d’ouverture finaliste de la coupe du monde 2011 et vainqueur du grand chelem a été évincé du groupe qui disputera la coupe du Monde. Un choix plutôt confus compte tenu du talent et de l’expérience de celui-ci.

Pour mieux comprendre la coupe du Monde de rugby

Vous n’êtes pas passionné de rugby, mais vous voulez supporter la France durant le mondial, voici pour vous un petit récap qui vous permettra de mieux vous y retrouver et de vous la jouer au boulot.

Commençons par le commencement. Etant donné que la compétition se déroule en Angleterre, pays du rugby, la tradition veut que ce soit les Anglais qui donnent le coup d’envoi de cette coupe du Monde.

Le premier match commencera le vendredi 18 septembre à 21h00 et opposera l’Angleterre aux Fidjis. Côté français, vous pourrez retrouver les bleus le lendemain à la même heure pour leur premier choc, face à l’Italie.

La compétition se divise en quatre poules, de cinq équipes chacune. Les deux premiers de chaque poules se qualifient pour les quarts de finale, qui en cas de défaite, sont éliminatoires. Les victorieux passent directement en demi-finale, et enfin pour les deux invaincus, la finale.

La France affrontera l’Italie, puis la Roumanie et le Canada avant de devoir passer son ultime test face à l’Irlande, classée 3 rangs au dessus de la France, au classement World Rugby.

Qui a les meilleures chances de gagner ? 

Contre toute attente, ce n’est pas l’Angleterre même si c’est elle qui accueille la compétition. La Nouvelle Zélande et  L’Irlande ont de bonnes chances d’atteindre la finale, tout comme l’Afrique du Sud qui a une poule assez facile. En revanche l’Angleterre et l’Australie sont placées dans la poule de la mort avec les Fidjis et le Pays de Galles. Pas évident de sortir premier donc.

Mais dans le niveau actuel, toutes les équipes citées sont en grandes pompes, particulièrement l’Australie qui vient de remporter le Four nations, compétition des équipes du Pacifique, laissant derrière elle les All Blacks et l’Afrique du Sud. L’Irlande montre depuis deux années un beau visage également. Très en réussite en Europe, les Irlandais n’ont pas de mal à rivaliser avec les nations du sud, même les Blacks. Et quand on parle du loup, c’est l’équipe qui est placée favorite. Tenante en titre de la coupe du Monde, la Nouvelle Zélande n’a connu que peu de défaites ces quatre dernières années.

Côté bleus ?

Difficile de se pronostiquer. Une poule plutôt simple, même si les Irlandais sont placés favoris, qui devrait permettre aux tricolores de sortir deuxième dans le pire des cas, sauf échec face à l’Italie.

Mais dans cette hypothèse, la France devrait rencontrer les All Blacks en quart de finale, et même si l’exploit s’est déjà présenté en 2007, il reste difficile à imaginer.

A l’inverse de ses homologues européens, l’équipe de France va mal. 58 % de défaites depuis l’arrivée du sélectionneur Philipe Saint André, mais surtout beaucoup de points encaissés à chaques rencontres. Même si PSA y croit, les joueurs vont devoir se surpasser pour être sacrés.

Croire à l’exploit ? 

Comme le sélectionneur Philippe Saint André, il est permis de rêver. Après tout la France a déjà réussi de nombreux exploits en Coupe du Monde, et a frôlé un certain nombre de fois le trophée sans jamais pouvoir y arriver… Flashback :

En 1999, en Angleterre, la France rencontre la Nouvelle Zélande en demi finale. Les All Blacks sont évidemment jugés favoris et mènent 24 – 10 à la mi-temps. Les français réussissent le plus bel exploit de l’histoire en s’imposant finalement 43-31.

8 ans plus tard, en quart de finale et en France cette fois-ci, les bleus s’imposent une fois de plus contre les Blacks, après un essai d’anthologie de Yannick Jauzion, pour filer en demi finale avant d’être défaits par les Anglais.

En 2011, la France se qualifie pour les demi finales où elle l’emporte face aux Gallois. Elle se retrouve alors propulsée en finale, après un début de compétition catastrophique. Un exploit véritable pour les hommes de Livreront qui s’étaient faits corriger par les Tongas. Les bleus cèderont finalement le titre à la Nouvelle Zélande (8-7).