Les sports d’hiver ne sont pas à la portée de tous. Les centres de loisirs sont une alternative pour les enfants, tout comme les séjours à la montagne proposés par les mairies. Leur coût varie selon le quotient familial.
« Les enfants sont ravis d’être au centre de loisir ! » s’exclame Magalie, directrice du centre de loisirs situé dans l’école maternelle Javelot, du XIIIème arrondissement de Paris. Elle explique que les enfants présents au centre sont des habitués: « ce sont ceux qui partent rarement durant les vacances scolaires, le cadre est idéal pour leur épanouissement » s’enthousiasme-t-elle.
En effet, la maternelle a été rénovée il y a de cela quelques années. La façade a été repeinte d’un rouge vif et les salles de cours et de jeux réaménagées. Le thème de ces deux semaines de vacances est le carnaval. Dans cette optique, ils participeront à un « atelier masques de carnaval » au Petit Palais, à Paris. Au programme également, une visite au centre de « ressource goût » pour fabriquer du beurre; des travaux manuels avec ateliers de pâte à modeler, et constructions à l’aide de kaplas. Les pratiques sportives ne sont pas oubliées: danse pour les filles et football pour les garçons.
« J’ai adoré le ski ! » Lynna cinq ans
Sourire aux lèvres, curieux et excités, les enfants semblent contents d’être au centre de loisirs. En raison de leur jeune âge et de leur timidité, il est difficile de les faire parler confie Nahid, animatrice. Contre toute attente, Lynna, cinq ans, prend la parole et fait part de son expérience. « Je suis allée au ski l’année dernière avec ma famille, c’était magique ! » Elle prend conscience du privilège qu’elle a, lorsqu’elle voit l’un de ses camarades, la couper: « Moi aussi j’aimerais trop aller au ski, tu es une veinarde ! ». En effet, sur une dizaine d’enfants, seuls deux d’entre eux ont la chance d’être allés aux sports d’hiver.
« Bienvenue aux Jeux Olympiques d’hiver ! »
Changement de génération, changement de décor. « Vous tombez à pic ! » lance Françoise Lefèvre, directrice du centre de loisirs de l’école élémentaire de Baudricourt, située au cœur du quartier chinois. Les enfants sont en pleine épreuve de « ski de fond ». En guise de ski, des patins à roulette ont été utilisés. A la suite d’une réunion d »informations, Adeline, et son équipe, ont choisi pour thème les jeux olympique d’hiver. « C’est une manière de les mettre dans l’ambiance du ski pour ceux qui ne peuvent pas partir » avoue-t-elle. Les animatrices regorgent d’idées: au programme des « jeux d’hiver » se trouvent le ski de fond, le hockey sur glace, le curling notamment. Pour ne pas faire les choses à moitié, elles ont même décidé de fabriquer de la neige artificielle avec du coton et des boules en papier.
Cette initiative semble ravir les enfants. Nathan, onze ans, qui a déjà eu la chance de skier, semble heureux. Bien que ça ne ressemble pas au « vrai ski » dit-il, il semble emballé par le programme, et touché que les animateurs fassent tant d’efforts pour eux. Pour Antoine, onze ans et demi, le ski est une véritable tradition. Ne pas partir cette année est vécu comme une déception, qu’il tente de cacher tant bien que mal. Il ajoute d’un air dépité: » c’est d’autant plus difficile que mon frère est parti au ski avec ses amis ».
Les jeunes Levalloisiens privilégiés
Du côté de la mairie du XIIIème arrondissement, c’est le calme plat. Aucune classe de neige, ni de colonie de vacances d’hiver est organisée pour les enfants les plus en difficultés. Ils se limitent à des activités culturelle et sportive. Mais toutes les mairies ne sont pas logées à la même enseigne.
Ainsi, dans les Hauts-de-Seine, à Levallois-Perret, des séjours sont spécialement réservée aux jeunes Levalloisiens. La mairie propose de multiples séjours au ski, et ce, pour tous les âges et tous les niveaux. Par exemple, pour les enfants de quatre à huit ans, il y a un séjour d’une semaine intitulé « Premières glisses ! ». Encadrés par les moniteurs ESF de la station, ces petits « Piou-Piou » qui est le terme utilisé pour désigner les enfants faisant partie du club, sauront skier à la fin de la semaine, à un bon niveau, garantissent les moniteurs. Les séjours sont accessibles aux enfants de quatre à dix-sept ans, et les tarifs sont fixés en fonction de leur quotient familial.
Malgré l’inaccessibilité des sports d’hiver pour certains foyers en raison du prix prohibitif, de nombreuses alternatives sont mis à dispositions.