Un véritable oasis de sérénité au cœur de la mégalopole effrénée
On connait mieux Toronto pour le capitalisme incarné dans ses buildings à la hauteur vertigineuse. Pourtant, dans cette jungle urbaine, Kensington, tendrement appelé Kensington paradise par ses fidèles, rompt définitivement avec la cité de béton. Une exception urbaine telle que la ville de Toronto l’a désignée en 2006, lieu historique national du Canada.
Coloré, animé et multiculturel, Kensington est devenu l’un des spots les plus connus de la ville canadienne. Figures de bouddhas, étalages de fruits exotiques et artistes de rue squattent les trottoirs étroits où les odeurs de plantes illégales mais tolérées embaument l’espace public.
Peintures, fresques et caricatures aux couleurs vives offrent un panorama digne d’un trip sous LSD. Même la Joconde a trouvé sa place parmi les graffitis démesurés qui habillent les bâtisses coloniales à dimension humaine, vestiges de l’immigration irlandaise du XIXème siècle.
Dasic, ça rime avec poétique, magique, cosmique aussi. Ce graffeur originaire du Chili a donné de la couleur et de l’expression aux murs urbains du monde entier (…).
Surréalisme, couleurs primaires à l’honneur, élans troublants, illusion, volume… Ces œuvres gigantesques en 3 dimensions donnent le tournis (…). Les personnages mis en scène donnent l’impression de se décomposer, comme sur le point de disparaître sous nos yeux, attirés par des forces cosmiques, invisibles et irrésistibles. On aurait presque envie de les suivre.
Le street art militant et revendicateur s’installe sur les murs des villes du monde entier. La crise européenne en 2011, la coupe du monde au Brésil en 2014 ou la lutte contre la déforestation en Amazonie, autant d’inspirations pour des artistes qui représentent leur dégoût d’un monde devenu fou. Retour sur 3 illustres graffeurs connus pour leur grogne artistique.
Banksy, personnage mythique de la scène du graffiti, est l’un des premiers à se faire connaitre pour ses fresques militantes. Originaire de Bristol en Angleterre, l’artiste vagabond commence le graff’ dans les années 80. Ton ironique, sarcastique, désenchanté ou optimiste pour dénoncer la guerre, le pouvoir de l’argent et la surveillance technologique ou encourager le pacifisme et la solidarité. Autant de messages philanthropiques marqués au pochoir, à main levée ou à l’aérosol.
Bienvenue à Grenade: un musée street art à ciel ouvert
Grenade, l’andalouse, célèbre pour ses courbes orientales splendidement illustrées par son majestueux palais de l’Alhambra, révèle un tout autre esthétisme bien plus « street » qui conserve le même esprit lumineux et coloré.
Alors que les visiteurs s’entassent dans les files d’attente interminables des sites touristiques, un quartier calme et tranquille offre un panorama de graffitis à la bombe et de fresques murales qui ornent les casas des locaux, habitués à la signature de son maître: El Niño de las Pinturas.
Bienvenue à Realejo, le barrio devenu l’immense terrain de jeu du plus célèbre graffeur andalou.