Archives de catégorie : politique

Les grandes lignes du discours d’Édouard Philippe

Après l’allocution d’Emmanuel Macron devant le Congrès à Versailles hier, le Premier ministre a prononcé son discours de politique générale face aux députés de l’Assemblée nationale.

Edouard Philippe a commencé son discours par un hommage à Simone Veil, comme l’avait fait Emmanuel Macron la veille. Il a ensuite détaillé les profils des députés, dont 430 font leur première entrée à l’Assemblée nationale. Pour s’inspirer, il a confié avoir lu tous les discours de politique générale réalisés avant lui. Il a cité en priorité deux anciens Premier ministre, Michel Rocard et Jacques Chaban-Delmas. Edouard Philippe a également tenu à rendre hommage à Alain Juppé. Voici les grandes lignes de son discours :

Philippe annonce une loi quinquennale de programmation des moyens de la Justice en 2018

« Cette loi permettra à la garde des Sceaux d’engager un vaste mouvement de dématérialisation, de simplification et de réorganisation », a affirmé, lors de sa déclaration de politique générale devant l’Assemblée nationale, le Premier ministre qui a également assuré que le gouvernement tiendrait la promesse de créer 15.000 places supplémentaires de prison.

Philippe: le paquet de cigarettes porté « progressivement à 10 euros »

« Le tabac en France entraîne plus de 80.000 décès (par an, NDLR). C’est la première cause de mortalité évitable, et la consommation quotidienne de tabac augmente chez les adolescents. Ne rien faire est exclu », a expliqué le Premier ministre lors de sa déclaration de politique générale, promettant aussi de « lutter sans merci contre les trafics ».

Philippe: lunettes, soins dentaires et aides auditives « sans reste à charge » d’ici 2022

Le premier ministre a annoncé que les Français ne devront plus payer de reste à charge pour les lunettes, les soins dentaires et les aides auditives d’ici la fin du quinquennat. « Notre stratégie de santé devra rompre le cercle vicieux du +renoncement aux soins+ », a déclaré le Premier ministre, lors de sa déclaration de politique générale devant les députés. « D’ici la fin du quinquennat, tous les Français auront accès à des offres de soins sans aucun reste à charge pour les lunettes, les soins dentaires et les aides auditives ».

Philippe: les vaccins infantiles aujourd’hui seulement recommandés « deviendront obligatoires » en 2018

Aujourd’hui seuls trois vaccins infantiles sont obligatoires: diphtérie, tétanos et poliomyélite, et huit autres, dont la coqueluche, l’hépatite B ou la rougeole, sont seulement recommandés. La ministre de la Santé Agnès Buzyn avait dit le 16 juin réfléchir à une telle obligation, pour lutter contre le faible taux de couverture de certains vaccins et la réapparition de certaines maladies comme la rougeole. L’ensemble des « vaccins pour la petite enfance » aujourd’hui seulement « recommandés » par les autorités de santé deviendraient obligatoires dès l’an prochain.

Philippe: revalorisation de l’allocation adulte handicapé et minimum vieillesse « dès 2018 »

Il a annoncé la revalorisation « dès 2018 » de l’allocation adulte handicapé et du minimum vieillesse, actuellement à 800 euros, conformément à une promesse de campagne d’Emmanuel Macron. « Nous simplifierons les procédures pour les titulaires de droits sociaux qui souvent, par désespoir ou ignorance, ne les réclament plus », a-t-il également dit lors de sa déclaration de politique générale devant l’Assemblée nationale.

Philippe promet l’accès au très haut débit « d’ici 2022 partout en France »

Le gouvernement proposera « un pacte pour les collectivités » lors de la première Conférence des territoires mi-juillet. Il s’agit, a dit M. Philippe, de les accompagner notamment dans la transition numérique « en garantissant un accès au très haut débit au plus tard d’ici 2022 partout en France ».

Philippe: la réforme de la taxe d’habitation rendra du pouvoir d’achat d’ici 2022

Le gouvernement engagera « la concertation sur la réforme de la taxe d’habitation qui doit contribuer d’ici la fin du quinquennat à rendre du pouvoir d’achat à l’immense majorité de nos concitoyens », a déclaré M. Philippe, repoussant ainsi l’entrée en vigueur de cette mesure phare du candidat Macron.

Philippe réaffirme les « principes républicains » et la « culture » française

Il y voit « une adhésion à des valeurs, à une histoire, à une géographie. Être Français c’est partager des valeurs et partager une culture » et « c’est reconnaître que la laïcité est une exigence absolue ». Sur la laïcité, « le gouvernement n’acceptera pas que ce principe fondateur soit attaqué, remis en cause ou instrumentalisé ».

Philippe: des mesures sur les réfugiés et l’immigration irrégulière présentées « la semaine prochaine »

Lutter contre l’immigration irrégulière, avec une « exigence de dignité » pour que « la France honore sa tradition d’accueil des réfugiés », a annoncé mardi Édouard Philippe. Ce plan, mis en route il y a une dizaine de jours mais sans date pour sa présentation, visera notamment à « réduire les délais moyens » d’instruction des demandes « de 14 à 6 mois » et à « obtenir l’éloignement effectif » des déboutés du droit d’asile, « qui sont en réalité des migrants économiques », a ajouté le Premier ministre dans sa déclaration de politique générale à l’Assemblée nationale.

Philippe annonce une sortie de l’état d’urgence qui aura bien lieu à l’automne

« Il y aura d’autres attaques, d’autres drames, d’autres victimes fauchées » mais « nous ne baisserons pas la garde. Nous lutterons contre le terrorisme avec la plus extrême dureté. » L’état d’urgence ne saurait toutefois être « permanent » et sa sortie se fera « au plus tard le 1er novembre prochain ».

Philippe promet un bac réformé pour 2021

« Une concertation sera lancée dès la rentrée prochaine, pour resserrer les épreuves finales autour d’un plus petit nombre de matières et définir ce qui relève du contrôle continu », a-t-il dit dans sa déclaration de politique générale. La concertation aboutira « avant septembre 2018, pour une mise en œuvre complète de cette réforme pour le bac 2021 ».

Suppression des cotisations salariales et hausse de la CSG dès 2018, confirme Philippe

« La suppression des cotisations salariales sur l’assurance maladie et l’assurance chômage, financée par un transfert sur la CSG, redonnera dès 2018 du pouvoir d’achat à plus de 20 millions d’actifs. Cela représente 250 euros par an au niveau du SMIC », a-t-il déclaré lors de sa déclaration de politique générale à l’Assemblée, déclenchant de vifs applaudissements.

Philippe annonce une augmentation de la prime d’activité

« Nous augmenterons aussi la prime d’activité, car le message aux Français est clair: le travail doit payer », a déclaré le Premier ministre, sans plus de détails sur cette hausse.

Philippe promet de « faire baisser la pression fiscale d’un point de PIB sur 5 ans »

Soit une baisse d’impôts de 20 milliards d’euros au cours du quinquennat. « Les prélèvements obligatoires baisseront de 20 milliards d’euros d’ici 2022 », a déclaré le chef du gouvernement, lors de son discours de politique générale à l’Assemblée nationale, estimant que la France ne pouvait « demeurer à la fois la championne de la dépense publique et des impôts ».

Philippe: Sécurité sociale « à l’équilibre à l’horizon 2020 »

Le gouvernement présentera « dès la rentrée » un budget pour 2018 et une loi de programmation des finances publiques quinquennale, qui devraient permettre à la Sécurité sociale d’atteindre l’équilibre « à l’horizon 2020 », a annoncé mardi le Premier ministre Edouard Philippe. « Nous devrons d’ici là définir de nouvelles règles permettant de proscrire dans la durée le déficit de nos comptes sociaux », a-t-il dit lors de sa déclaration de politique générale devant l’Assemblée nationale.

Discours d’Emmanuel Macron devant le Congrès à Versailles

C’est le grand discours programmatique de son mandat : Emmanuel Macron est monté ce lundi 3 juillet à la tribune du Congrès, dans le cadre fastueux du château de Versailles, pour fixer les « priorités » de son quinquennat à la veille de la déclaration de politique générale du Premier ministre. Voici les grands axes de son discours.

Le président de la République a commencé son discours au Congrès par une minute de silence en hommage à Simone Veil, décédée vendredi 30 juin 2017. Après cette minute de silence, voici les grandes lignes de son discours :

Macron prône « une voie radicalement nouvelle » devant le Congrès

« Nous avons préféré les procédures aux résultats, le règlement à l’initiative, la société de la rente à la société de la justice », a estimé le chef de l’Etat. « Je crois profondément que par ses choix récents, notre peuple nous demande d’emprunter une voie radicalement nouvelle », a-t-il souligné avant de demander aux parlementaires de « prendre la mesure des efforts que va nous imposer cette formidable soif de renouvellement dont nous sommes, vous et moi, les porteurs ».

Macron est pour une évaluation des « textes importants » deux ans après leur mise en application

Le président veut « mettre un terme à la prolifération législative » et souhaite que les « textes importants » puissent faire l’objet d’une « évaluation » deux ans après leur mise en application, a-t-il dit. Insistant sur l’importance pour le Parlement de « réserver de (son) temps au contrôle et à l’évaluation », il souhaite une « évaluation complète », notamment des textes « sur le dialogue social » ou « encore sur la lutte contre le terrorisme ».

Macron propose de réduire d’un tiers le nombre de parlementaires

Actuellement de 577 députés et de 348 sénateurs, il propose de réduire les effectifs des parlementaires d’un tiers. « Un Parlement moins nombreux, mais renforcé dans ses moyens, c’est un Parlement où le travail devient plus fluide, où les parlementaires peuvent s’entourer de collaborateurs mieux formés et plus nombreux. C’est un Parlement qui travaille mieux », a-t-il justifié.

Macron promet de revenir « tous les ans » devant le Congrès pour « rendre compte »

« Trop de mes prédécesseurs se sont vus reprocher de n’avoir pas fait la pédagogie de leur action ni d’avoir exposé le sens et le cap de leur mandat. Trop d’entre eux aussi ont pris des initiatives dont le Parlement n’était que secondairement informé pour que je me satisfasse d’en reconduire la méthode. Tous les ans, je reviendrai devant vous pour vous rendre compte », a-t-il déclaré.

Elections au Parlement : Macron propose « une dose de proportionnelle »

Il y a également l’élection du Parlement « avec une dose de proportionnelle », afin que « toutes les sensibilités y soient justement représentées ». « La représentativité reste un combat inachevé dans notre pays. Je souhaite le mener avec vous résolument », a justifié le président de la République, proposant aussi une limitation du cumul des mandats dans le temps pour les parlementaires.

Macron annonce une réforme du Conseil économique, social et environnemental

Il tient à une réforme du Conseil économique, social et environnemental (Cese) pour qu’il redevienne un « trait d’union » entre la société civile et les instances politiques.

Macron propose la suppression de la Cour de justice de la République

Estimant que « les ministres doivent devenir comptables des actes accomplis dans leurs fonctions ordinaires ». « Il faudra trouver la bonne organisation mais nos concitoyens ne comprennent plus pourquoi seuls les ministres pourraient encore disposer d’une juridiction d’exception », a justifié le Président à propos de la CJR, qui juge les actes des ministres commis dans leurs fonctions.

L’état d’urgence en France sera levé « à l’automne »

« Je rétablirai les libertés des Français en levant l’état d’urgence à l’automne, parce que ces libertés sont la condition de l’existence d’une démocratie forte », a déclaré le chef de l’Etat, tout en ajoutant que le Parlement serait appelé à voter des mesures nouvelles pour lutter contre le terrorisme.

Macron juge la construction européenne « fragilisée par la prolifération bureaucratique »

« Nous sommes l’Europe » a annoncé le président de la République. « Je crois fermement à l’Europe, mais je ne trouve pas ce scepticisme injustifié. Je vous propose de reprendre de la hauteur, de sortir de la tyrannie des agendas et des calendriers et des méandres de la technique », a-t-il ajouté, souhaitant « reprendre l’Europe à son début » et « faire revivre le désir d’Europe ».

Marine Le Pen fait son entrée à l’Assemblée

Marine Le Pen a été élue dans le Pas de Calais. Une victoire qui rassure les frontistes, alors que la présidente du FN avait elle-même évoqué des résultats « décevants » à l’issue du premier tour.

Marine Le Pen a recueilli 58,60% des voix face à la candidate LREM Anne Roquet (41,40%) à Hénin-Beaumont dans le Pas-de-Calais. Même si c’est une victoire dans cette région, Marine Le Pen ne sera accompagné que de 7 autres frontistes à l’Assemblé Nationale, ce qui est peu comparé à l’objectif des 40 députés que s’était fixé le parti il y a quelques mois. Ils ne seront donc pas assez pour constituer un groupe parlementaire. « Nous n’avons pas de groupe aujourd’hui, rien ne dit que nous n’en aurons pas demain (…). Je ne perds pas de vue cet objectif » a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse à Hénin-Beaumont, dans le Pas-De-Calais.

Déception pour MLP

« Il est scandaleux qu’un mouvement comme le nôtre ne puisse pas former de groupe » s’est-elle exclamée après l’annonce des résultats, ce 18 juin. Créer un groupe parlementaire est un seuil important à l’Assemblée Nationale, il donne droit à un rayon de services et de prérogatives qui facilitent l’activité parlementaire, stimule sa visibilité et son efficacité législative.

Cette entrée à l’Assemblée Nationale reste tout de même une victoire pour Marine Le Pen puisqu’en 2012, elle était arrivée en tête avec 42,26% des voix au premier tour, mais avait échoué au deuxième tour face au candidat du PS, Philippe Kemel qui était arrivé avec 50.11%.

Donald Trump visé par une enquête

Que risque Donald Trump ? Le Washington Post affirme que le nom du président américain figure dans l’enquête sur l’ingérence présumée de Moscou dans la présidentielle américaine. Les enquêteurs se demandent si Donald Trump a fait obstruction à la justice.

Après une récente enquête qui surveillait de très près Michael Flynn, le gendre de Donald Trump, le président des Etats Unis est aujourd’hui au cœur d’une nouvelle enquête. Cette fois, l’enquête porterait de l’implication de la Russie lors de sa campagne présidentielle.

« Ils ont fabriqué une collusion bidon avec l’histoire russe, ils n’ont trouvé aucune preuve, et donc maintenant ils se lancent dans l’entrave à la justice sur cette histoire bidon. Sympa » a tweeté Donald Trump à 12h55 en réaction face à cette nouvelle enquête.

Nouvelle enquête

Une semaine seulement après le témoignage de l’ex chef du FBI, James Comey, l’enquêteur spécial Robert Mueller est en train de constituer son dossier contre le président des Etats-Unis pour obstruction à la justice. Dans quelques jours, il interrogera trois grands hauts responsables des services américains, Daniel Coats, directeur du renseignement, Mike Rogers, directeur de l’agence NSA, et son ancien adjoint, Richard Ledgett.

L’enquête porte essentiellement sur les contacts possibles de Donald Trump avec les agents russes ainsi que toute activité financière suspecte liée à ces personnes.
Encore une enquête qui pourrait mener à la destitution du président des Etats-Unis.

Emmanuel Macron lance sa Task Force : qu’est-ce que c’est ?

Emmanuel Macron l’avait promis durant sa campagne, il a annoncé sa création à l’issu du conseil des ministres ce mercredi : une grande « Task Force » supervisera désormais les différents services de renseignement. Baptisé Centre National de contre-Terrorisme (CNT), il analysera et rendra compte au Président de la République de l’état de la menace terroriste, 7 jours/7 et 24h/24.

La « Task Force » est le moyen pour l’Elysée de prendre des décisions antiterroristes dans la demi-heure. Ce « centre de coordination des services engagés dans la lutte contre le terrorisme » sera composé d’une vingtaine d’hommes et femmes et sera dirigé par Pierre de Bousquet de Florian, ancien numéro 1 de la DST (Direction de la surveillance du territoire).

Le décret sera mis en vigueur ce 21 juin 2017, date du prochain conseil des ministres. Il y aura également une nouvelle posture concernant le plan Vigipirate avec une nouvelle loi antiterroriste, et notamment une discussion concernant le prolongement de l’état d’urgence.

Une meilleure circulation de l’information

Emmanuel Macron aura directement accès aux informations concernant le terrorisme, qu’elles soient intérieures, notamment grâce à la DGSI ou extérieures, grâce à la DGSE, au pays. Un conseil de défense aura lieu chaque semaine pour rendre des comptes au président de la République.

Le CNT permettra un meilleur partage d’informations et une meilleure coordination des services pour améliorer les réponses à la menace qu’est le terrorisme sur le sol français. Ce centre sera en fait un grand superviseur de tous les services de renseignement français et il devra également « proposer au président des plans d’action concertés sur l’action des services de renseignement ».tas

Qui sont les ministrables du premier gouvernement d’Edouard Philippe ?

Des noms circulent depuis plusieurs jours mais rien n’a vraiment fuité. Qui intégrera le gouvernement d’Edouard Philippe ? Tentative de réponse avant l’annonce de la composition de ce premier gouvernement du quinquennat Macron ce mercredi à 15h.

Respecter la parité hommes/femmes, la balance gauche/droite ou encore ouvrir le gouvernement à la société civile, tels sont les critères très importants pour former le nouvel entourage d’Edouard Philippe. Plusieurs noms circulent déjà mais rien de confirmé.

Des noms très entendus

Parmi les noms qui courent, ceux que l’on entend le plus sont ceux de Jean Yves Le Drian, unique membre du gouvernement Hollande à avoir été « en marche » avec Macron et qui devrait probablement être à ses cotés à la Défense ou ailleurs.
Autre nom attendu : celui de François Bayrou pour la Chancellerie ou les Affaires Etrangères.

Pour le ministère de l’intérieur, des soutiens de la première heure tels que Richard Ferrand, Christophe Castaner ou encore Gerard Colomb seraient attendus.
A Bercy, l’économiste Jean Pisani Ferry serait favori.

Des nouveaux au gouvernement

 

De nouvelles têtes pourraient bien rentrer au gouvernement tel que Marc Ferracci pour le ministère du Travail et l’Euro député Sylvie Goulard aux affaires européennes. Pour l’éducation, un député écologiste : François De Rugy. Et enfin un nom dont on parle beaucoup pour l’écologie, Nicolas Hulot qui a refusé mainte fois ce ministère, se laissera-t-il convaincre cette fois ?

La réponse ce mercredi à 15h.


Article écrit dans le cadre de mon stage à CNEWS