Discours d’Emmanuel Macron devant le Congrès à Versailles

C’est le grand discours programmatique de son mandat : Emmanuel Macron est monté ce lundi 3 juillet à la tribune du Congrès, dans le cadre fastueux du château de Versailles, pour fixer les « priorités » de son quinquennat à la veille de la déclaration de politique générale du Premier ministre. Voici les grands axes de son discours.

Le président de la République a commencé son discours au Congrès par une minute de silence en hommage à Simone Veil, décédée vendredi 30 juin 2017. Après cette minute de silence, voici les grandes lignes de son discours :

Macron prône « une voie radicalement nouvelle » devant le Congrès

« Nous avons préféré les procédures aux résultats, le règlement à l’initiative, la société de la rente à la société de la justice », a estimé le chef de l’Etat. « Je crois profondément que par ses choix récents, notre peuple nous demande d’emprunter une voie radicalement nouvelle », a-t-il souligné avant de demander aux parlementaires de « prendre la mesure des efforts que va nous imposer cette formidable soif de renouvellement dont nous sommes, vous et moi, les porteurs ».

Macron est pour une évaluation des « textes importants » deux ans après leur mise en application

Le président veut « mettre un terme à la prolifération législative » et souhaite que les « textes importants » puissent faire l’objet d’une « évaluation » deux ans après leur mise en application, a-t-il dit. Insistant sur l’importance pour le Parlement de « réserver de (son) temps au contrôle et à l’évaluation », il souhaite une « évaluation complète », notamment des textes « sur le dialogue social » ou « encore sur la lutte contre le terrorisme ».

Macron propose de réduire d’un tiers le nombre de parlementaires

Actuellement de 577 députés et de 348 sénateurs, il propose de réduire les effectifs des parlementaires d’un tiers. « Un Parlement moins nombreux, mais renforcé dans ses moyens, c’est un Parlement où le travail devient plus fluide, où les parlementaires peuvent s’entourer de collaborateurs mieux formés et plus nombreux. C’est un Parlement qui travaille mieux », a-t-il justifié.

Macron promet de revenir « tous les ans » devant le Congrès pour « rendre compte »

« Trop de mes prédécesseurs se sont vus reprocher de n’avoir pas fait la pédagogie de leur action ni d’avoir exposé le sens et le cap de leur mandat. Trop d’entre eux aussi ont pris des initiatives dont le Parlement n’était que secondairement informé pour que je me satisfasse d’en reconduire la méthode. Tous les ans, je reviendrai devant vous pour vous rendre compte », a-t-il déclaré.

Elections au Parlement : Macron propose « une dose de proportionnelle »

Il y a également l’élection du Parlement « avec une dose de proportionnelle », afin que « toutes les sensibilités y soient justement représentées ». « La représentativité reste un combat inachevé dans notre pays. Je souhaite le mener avec vous résolument », a justifié le président de la République, proposant aussi une limitation du cumul des mandats dans le temps pour les parlementaires.

Macron annonce une réforme du Conseil économique, social et environnemental

Il tient à une réforme du Conseil économique, social et environnemental (Cese) pour qu’il redevienne un « trait d’union » entre la société civile et les instances politiques.

Macron propose la suppression de la Cour de justice de la République

Estimant que « les ministres doivent devenir comptables des actes accomplis dans leurs fonctions ordinaires ». « Il faudra trouver la bonne organisation mais nos concitoyens ne comprennent plus pourquoi seuls les ministres pourraient encore disposer d’une juridiction d’exception », a justifié le Président à propos de la CJR, qui juge les actes des ministres commis dans leurs fonctions.

L’état d’urgence en France sera levé « à l’automne »

« Je rétablirai les libertés des Français en levant l’état d’urgence à l’automne, parce que ces libertés sont la condition de l’existence d’une démocratie forte », a déclaré le chef de l’Etat, tout en ajoutant que le Parlement serait appelé à voter des mesures nouvelles pour lutter contre le terrorisme.

Macron juge la construction européenne « fragilisée par la prolifération bureaucratique »

« Nous sommes l’Europe » a annoncé le président de la République. « Je crois fermement à l’Europe, mais je ne trouve pas ce scepticisme injustifié. Je vous propose de reprendre de la hauteur, de sortir de la tyrannie des agendas et des calendriers et des méandres de la technique », a-t-il ajouté, souhaitant « reprendre l’Europe à son début » et « faire revivre le désir d’Europe ».

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