Journalisme immersif : Quel impact aura la réalité virtuelle ?

Au coeur du développement technologique, la réalité virtuelle fascine. Si un certain nombre d’industries se sont déjà approprié le terrain, l’univers des médias voit en elle l’avenir de l’information et du « story-telling »… 

C’est le New York Times qui a sauté le pas le premier. Le quotidien New Yorkais a investi dans les « google cardboards », des occulus rift en carton que je journal a envoyé à 1 million de ses abonnés. Pour l’utiliser, Il suffit de placer son smartphone dans la « boite » tout en lançant l’application NYT VR, et grâce aux lentilles vous avez une aperçue de ce qu’est la réalité virtuelle.

Tom Kent, professeur de journalisme s’est penché  sur le sujet de l’éthique journalistique à travers la réalité virtuelle. Dans ce qu’il a décrit comme l’intégrité de l’image, surtout face à des événements de re-création, il se demande comment représenter un événement, quels choix et quels détails les créateurs décident d’inclure ou non. Serait-ce contraire à l’éthique d’inclure la prise d’une caméra VR à la scène d’un massacre ?

« Dans les médias traditionnels aussi, le désir de peindre une cause ou une personne dans des tons sympathiques peut entrer en conflit avec l’impartialité. Mais le potentiel de l’empathie est encore plus grand dans le monde VR, puisque les téléspectateurs peuvent se lier beaucoup plus facilement avec un personnage en 3D, ils sont pratiquement en train de le toucher », a confié Tom Kent (propos rapportés par TechRepublic).

De l’émotion à outrance ? 

Ryot est une organisation d’information basée sur l’idée que chaque histoire devrait inspirer une certaine action.

Leur premier projet de réalité virtuelle est née quand un ami du directeur  a construit une réplique de cellule d’isolement dans son arrière-cour. Ils ont mis une caméra de réalité virtuelle au milieu de celle-ci. Ils ont raconté l’histoire d’un homme qui avait été condamné à tort pour un crime et placé à l’isolement.

«L’homme condamné vous raconte cette expérience , vous êtes dans un casque, vous regardez autour et il est là.  En 15 secondes , vous allez être capable de décoller ce casque et revenir à une vie normale , mais ce n’est pas le cas pour les 80.000 Américains qui sont condamnés à l’isolement aujourd’hui », dit Swenson .  » Tout le monde à un moment se dit :  ‘ Oh , mon Dieu, et si je ne pouvais pas décoller ce casque, et si ceci était ma réalité ? »

La réalité virtuelle débarque pour le grand public à compter du mois de juillet 2016. L’arrivée des oculus rift va marquer l’histoire du journalisme qui va connaitre un nouveau support et une vague d’innovations et de mutations. C’est peut être la clé du modèle économique de la presse, comme on peut le voir avec le New York Times qui a déjà investi des millions de dollars dans la réalité virtuelle.

Clique ici —> Les chiffres de la Réalité Virtuelle

 

source : http://www.techrepublic.com/article/immersive-journalism-what-virtual-reality-means-for-the-future-of-storytelling-and-empathy-casting/

Mojocon 2016 : Ce qu’il faut retenir de la dernière conférence

Le 29 avril se déroulera la deuxième Mojocon à Dublin. Une conférence internationale autour du Mobile Journalism (Mojo). A l’heure de l’innovation journalistique, le Mojo est devenu une pratique indispensable des rédactions. Pour mieux comprendre, voici ce qu’il faut retenir de la Mojocon de l’an dernier. 

« Le Mobile-Journalimse (Mojo), j’en faisais toute une montagne. Maintenant, c’est mon meilleur ami » avait déclaré Patricia O’Callaghan, journaliste pour la RTE et conférencière lors de la Mojocon.

Cette conférence ouverte aux journalistes du monde entier avait pour but de faire découvrir aux rédactions le pouvoir du Mojo. Les médias en pleine transition numérique sont à la recherche d’innovations depuis quelques années pour redorer le blason de l’information en la rendant plus accessible et plus attractive. Le Mojo c’est réaliser du contenu rapidement, à moindre coût, et pouvoir le diffuser en direct ou dans un délai très bref sur les réseaux sociaux.

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Patricia O’Callaghan, et plein d’autres journalistes ont raconté leur expérience du Mojo. Cette dernière filme et réalise des reportages à l’aide de son smartphone. Elle édite même parfois le contenu directement sur son mobile, ce qui la rend complètement indépendante, voire autosuffisante.

«Je trouve que  c’est une compétence très utile. Elle a ouvert tellement de possibilités pour moi, je ne peux pas imaginer la vie dans la salle de rédaction sans ça maintenant . » a-t-elle confié. En somme, le Mojo, très facile à faire, est une véritable révolution qui a déjà bouleversé les médias…

La panoplie parfaite du Mojo (cliquez-ici

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Quelques conseils pratiques : 

Le site journalism.co.uk  a assisté à la Mojocon 2015. J’ai listé pour vous leurs conseils  pour devenir un excellent JRI Mobile…

Prenez soin tout d’abord de nettoyer votre objectif. ( Ca parait bête mais un grain de poussière et l’image est médiocre ). Assurez vous ensuite de toujours filmer à l’horizontal, sans oublier de régler le point d’exposition (ça prend une seconde).

Le plus important : vérifiez le cadre ET la stabilité de votre plan. Une image hors champ ou qui tremble est IN-U-TI-LI-SABLE. SI vous n’avez pas de trépied à portée de main, voici une petite astuce : tenez votre appareil horizontalement dans la main, paume face à vous. Avec votre deuxième main, venez agripper l’avant bras qui tient le smartphone et bloquez légèrement en serrant. Vous êtes désormais transformé en stabilisateur.

Pour ce qui est du son, le mieux reste d’être équipé de micros. Pour une interview, accrochez un micro filaire à votre interlocuteur en le reliant par le câble à votre smartphone. Vous pouvez également vous équipez d’une perche pour les reportages. Vérifiez avant de partir que le son et propre avec des écouteurs. Si vous tournez avec plusieurs sources, audio et vidéo, faites un « clap » qui vous aidera au montage à synchroniser vos pistes.

Quelques applications utiles : (cliquez-ici)

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©journalism.co.uk

Vous avez désormais toutes les cartes en main pour faire du Mojo, et comprendre ce qui se passera à Dublin le 29 et 30 avril !

source : https://www.journalism.co.uk

Réseaux sociaux : le grand terrain de jeu des médias

Si Twitter et Facebook sont devenus en quelques années les acteurs majeurs de l’information, les médias en quête d’innovation ont étendu leur visibilité sur les réseaux sociaux. En streaming ou en direct, le « story-telling » est plus que jamais au coeur de l’information avec de nouvelles applications… 

La crise des réfugiés a provoqué dans le Monde une vague de médiatisation et d’indignation. La diffusion de contenu sur Snapchat ou Périscope a permis aux journalistes de donner au public des images brutes en direct rendant la population plus proche de l’information.

Journalism.co.uk a retenu trois organisations qui ont fait des réseaux sociaux la principale source de diffusion d’information lors de cette crise. La BBC, Bild et Time.

«La BBC est vraiment désireuse d’atteindre un public plus jeune  (Surtout 18-35 ans). Je suis allé voir mon rédacteur en chef et je lui ai dit « pourquoi ne pas essayer quelque chose de nouveau? Je voulais raconter l’histoire différemment pour un nouveau public », a déclaré Ravin Sampat, journaliste de la BBC.

Avec un kit composé d’iPhones, de microphones et de chargeurs, Sampat a voyagé pendant une semaine avec les migrants de la Grèce à la Macédoine, de la Serbie à la Hongrie en passant par l’Autriche. Chaque jour il produisait du contenu sur Snapchat qu’il décrit comme un « documentaire numérique jour par jour ».

Avec beaucoup de réactions en ligne, Sampat et la BBC ont crée une nouvelle manière de raconter les histoires et captiver l’audience.

Paul Ronzheimer est journaliste pour Bild (Allemagne), et Tyler Borchers journaliste pour le Time. Comme leur confrère Sampat, ils ont suivi les réfugiés dans leur périple mais se sont servi de l’application Périscope, qui fonctionne avec Twitter. Celle-ci permet de diffuser du contenu en direct et dans le monde entier. L’expédition du premier a suscité l’intérêt de 33.000 followers !

« C’était énorme de voir  l’intérêt qu’il y avait dans cette histoire », a confié Ronzheimer à Journalism.co.uk . «J’avais parfois entre cinq et six mille téléspectateurs en direct – et une vidéo a été rejoué 90.000 fois ! »

« Nous voyons Periscope comme une fenêtre sur le monde », a  quant à lui déclaré Borchers . «Je pense que cette expérience a démontré à notre salle de rédaction que les gens veulent une perspective authentique sur l’histoire et sur le terrain. »

Ces applications sont donc des acteurs indéniables de la transformation des médias. Un moyen de relier le public à l’information, en démontrant que le journalisme de terrain a encore un rôle très important.

Petit mode d’emploi réalisé par The New York Times :

Retrouvez le podcast de Journalism.co.uk : 

 

source : https://www.journalism.co.uk/news/-a-day-by-day-digital-documentary-how-news-outlets-are-covering-the-refugee-crisis-on-snapchat-and-periscope-/s2/a567769/

 

Souffle intemporel dans le Passage

Dans la rue de Montmartre bifurque une insolite petite allée. Le charme du passage des Panoramas et de  ses commerces presque d’époque, semble ne pas connaitre de péremption.

La flânerie sommeille encore. Il est 9h30 en ce mercredi matin de novembre, et les promeneurs ne daignent pas encore pointer le bout de leur nez. Les commerçants sont à leurs postes, mais le passage semble démuni de ses visiteurs.

Pourtant, les candélabres qui ornementent les parois de l’avenue sont tous allumés. Ils pointent à toutes les vitrines, d’une lumière orangée, tamisée, qui interpelle tout de suite l’oeil du passant.

Les enseignes éclairées des commerces du passage, offrent une superbe harmonie lumineuse et colorée… L’atmosphère est très singulière…

Un livreur de fruits et légumes entame sa traversée. Il est au coeur de toutes les attentions portant à bout de bras un sac rempli d’oignons, et un autre de pommes de Terre. Il porte une polaire grise, sur laquelle est inscrit :  « François a la patate ! »

A l’entrée du chenal, la rue Montmartre. Une très longue artère, polluée par les vrombissements assourdissants des deux roues, des camions et des voitures. Ils s’accompagnent du remugle abject provoqué par la pluie sur le bitume.

Heureusement, la flânerie est couverte. Un somptueux toit composé de plaques de verre, façon artisanale, protège le passage de la pluie. La petite crêperie à l’entrée, et ses délicieux parfums protège elle, des effluves qui s’échappent de la rue Montmartre.

Les restaurateurs commencent à dresser les tables en terrasse. Il est 10H, la journée commence pour les serveurs qui se pressent de sortir les chaises. En passant d’un bout à l’autre du tunnel, on se rend compte des multiples variétés culinaires qui sont proposées dans le passage des panoramas. Cuisine marocaine, italienne, bretonne ou tout simplement française.

Les cartes volontairement dressées sur les façades ou les présentoirs des brasseries mettent l’eau à la bouche… Particulièrement celle du Caffe Stern. Le cahier est composée de deux planches de métal plaquées or, majestueusement placées sur un pupitre, doré lui aussi.

A l’intérieur, le nom des plats est écrit en Italien. La suavité de la langue transporte le marcheur dans les cuisines italiennes.

Dans les vitrines du bistrot, des loups empaillés sont installés en guise de décoration. De magnifiques bêtes au poil impeccable. Des colliers de diamants parent leur cou. Impérieux, ils dominent indéniablement le sentier.

En face, se tient le restaurant Noglu, qui fait aussi office d’épicerie. La vitrine du commerce donne directement sur la cuisine. Le chef, un jeune homme d’à peu près trente ans, prépare son saumon. Sur une grande planche en bois, il allonge le poisson et l’émince d’un bout à l’autre avec un énorme couteau. Pendant ce temps, le serveur lui apporte une bassine remplie de pommes de terre découpées en frite. Elles baignent dans l’eau pour éviter qu’elles ne noircissent. Il est onze heures, le service ne devrait pas tarder…

Collée au restaurant, une toute petite boutique expose, sur un étalage, des milliers de cartes postales anciennes. Bien triées par catégories de régions, elles remontent parfois deux siècles en arrière. Certaines sont vierges, mais la plupart sont déjà bien remplies. Beaucoup d’entre elles sont illisibles, mais il n’est pas impossible de déchiffrer des messages écrits cent ans plus tôt. Des lettres d’anniversaires, ou bien des voeux pour la nouvelle année…

Autour de ce magasin exigu, d’autres échoppes se partagent la clientèle passionnée de timbres. Ils sont peut-être six en tout dans le passage, à se disputer le marché philatélique. En vitrine, des timbres ou bien des cahiers de collection sont présentés. Des pièces également, ainsi que des sceaux datant des siècles anciens pointent sur les étagères des devantures. A l’intérieur, ça sent le livre ancien. Ce parfum si fort qui rappelle les bibliothèques, et les vieilles quincailleries.

Une atmosphère qui sort complètement les badauds de l’ambiance parisienne quotidienne. Dans le passage, Paris n’a ni la même odeur, ni le même visage. Le temps semble complètement décalé. Ainsi l’heure, la saison ou bien l’époque sont presque impossibles à deviner une fois enfoui  dans le tunnel…