Le french flair et l’essai du bout du monde

Le French flair, le jeu à la française, c’est une illumination, une bouteille de rugby champagne qu’on ouvre au sabre, un essai improvisé venu du bout du terrain, splendide et vertigineux, où la quasi-totalité de l’équipe participe à l’action. Un moment de folie, une fierté nationale, un grand instant de rugby, qui soulève les foules lorsque le ballon est aplati derrière la ligne adverse.

Ce qui compte avec le french flair, ce n’est pas la victoire. Il n’a pas toujours apporté de titre au XV de France. Il a donné plus au rugby français. Certains diront que le french flair n’est qu’une illusion. Pour d’autres, il représente l’identité du jeu français craint à travers la planète ovalie.

Cette philosophie du beau rugby et du spectacle à la française a permis au XV de France de marquer de nombreux essais qui se sont inscrits dans la légende.

Le plus significatif et le plus marquant est sûrement celui de Sadourny le dimanche 3 juillet 1994 face aux Néo-Zélandais dans le mythique stade d’Auckland. Battus 22-8 huit jours plus tôt par les Bleus, les All Blacks pensent tenir leur revanche. Alors qu’ils mènent 20-16 à trois minutes de la fin du match, un miracle va se produire. Philippe Saint-André, ailier et capitaine du XV de France, récupère un long ballon dans ses 22 mètres et mène une attaque éclaire. Un crochet de s’écraser face à l’impact de la marrée noire. Dans le feu de l’action, 9 joueurs français touchèrent le ballon et Sadourny aplatie l’essai du bout du monde, donnant ainsi une deuxième victoire d’affilée face aux All Blacks, ce qui n’était jamais arrivé et n’arriva plus. Voir la vidéo ci-dessous :

C’est peut-être la solution du XV de France version 2015 et au désormais triste Top 14 : croire au French flair.