Coulisses

Ligne de conduite

 

Iter

Contexte : Début 2009… Jean-Marc Manach découvre une faille “dans le système extranet d’Iter, un projet nucléaire international”. (voir son mail)

thju

C’est le point de départ de notre premier sujet de grande enquête.

Devant la charge de travail conséquente, il ne pouvait pas creuser le sujet seul. Il nous a donc proposé de travailler à ses côtés et ainsi voir ce qu’on pouvait trouver. Nous partions donc à l’aveugle chercher une hypothétique aiguille dans une botte de foin.

Dans cette faille, nous avions accès à :

  • une base de données avec la liste de tous les participants au projet en 2009 (394) (détail entreprise, travaux…) (Capture d’ecran)
  • des centaines de documents d’entreprise (+ ou – confidentiels),
  • plans détaillés du réacteur,
  • coûts voyage…
  • signatures de charte du travail, conditions de travail,
  • sons, vidéos

Nous étions une équipe de onze journalistes le premier jour. Nous nous sommes logiquement répartis le travail : par groupe de deux ou trois, il s’agissait de se renseigner sur le projet ITER et ses enjeux d’une part, et d’effectuer des recherches par mots-clés d’autre part.

Après quelques jours de recherche, nous avons perdu trois journalistes en route. 

Au bout d’une semaine de travail, nous avions compris l’importance du projet faisant l’objet de nombreuses publications. Pour ce qui est des documents relatifs à la “faille”, nous nous sommes servis du logiciel “overview”/lien sur lequel on peut télécharger des documents, puis effectuer des recherches par mots-clés sur l’ensemble des pages.

Nous avons également trié les participants sur un tableau excel dans le but de savoir s’ils faisaient l’objet d’une habilitation “secret-défense”, mais surtout s’il existait des caractéristiques qui pourraient attirer notre attention (domaine d’activité, liens avec d’autres entreprises).

Nous avons identifié deux personnes sur lesquelles nous avons fait des recherches approfondies. Mais aucune de ces informations n’était intéressante pour notre enquête.

Les opérateurs bouléens nous ont beaucoup aidé au cours de ces recherches. (exemple → site:mioga.finances.gouv.fr intext : “confidential” “habilitation sécurité” flietype : pdf).

Nous avons identifié un certain nombre de questions sans réponse que nous avons ensuite envoyées à des ONG et à un physicien. Les premières ne nous ont pas répondu alors que le physicien Pierre Peguin nous a expliqué qu’il n’avait pas le temps de se plonger dans le document qu’il ne jugeait pas vraiment sensible.

peguin

Nous nous sommes alors focalisés sur les habilitations “secret-défense” qui apparaissaient sur les fiches des participants au projet. Est-ce légal de divulguer ce genre d’habilitation d’Etat ? Cette question était la principale raison de notre enquête, nous l’avons jugé trop mince pour continuer.

Au final, ce sont deux personnes habilitées “secret-défense” qui ont retenu notre attention, sans pour autant trouver des informations exploitables.

Le travail sur le projet Iter aura duré une semaine et demie


Marchés publics

Après « l’échec ITER », Jean-Marc Manach nous a communiqué un nouveau sujet : la non publication des listes des marchés publics conclus au sein de la DGSE (Direction Générale de la Sécurité Extérieure).

Nous avons donc commencé à rassembler toutes les informations nécessaires : le cadre législatif, les différentes plateformes de publication concernant le ministère de la Défense.

Nous avons créé plusieurs feuilles spreadsheets dans lesquelles nous avons aspiré les données de data.gouv.fr, nous avons aussi créé des tableaux croisés dynamiques. Il a ensuite fallu répertorier toutes les entités présentes sur les différentes plateformes et inclure leurs données, “à la mano”, dans les spreadsheets.

Tableau méthodo

Nous avons procédé à de nombreux calculs pour faire ressortir des chiffres clés. Pour ce faire, il a fallu utiliser quelques formules sur le tableur telles que :

Formule méthodo 2

Formule methodo 1

 

En cherchant les listes de marchés conclus des entités du ministère de la Défense, entre 2009 et 2014, sur les différentes plateformes de publication, nous avons découvert que beaucoup ne les publiaient pas. Un travail de longue haleine, pendant lequel nous avons été confrontés à de nombreuses difficultés, notamment concernant l’utilisation des plateformes.

Nous nous sommes aussi rendus compte que les données n’étaient pas toujours les mêmes en fonction des plateformes. Les tableaux terminés, nous avons contacté les entités qui ne publiaient pas afin de connaître leurs raisons.

Pour savoir si le problème était propre au ministère de la Défense, nous nous sommes penchés sur le ministère de l’Agriculture après avoir reproduit la même démarche qu’avec les données du ministère de la Défense. Par ailleurs, nous nous sommes penchés sur le Conseil Constitutionnel, l’Assemblée Nationale ou encore l’Elysée.

Nous avons donc décidé d’angler notre enquête autour de « l’usine à gaz » : les difficultés que le citoyen pourrait rencontrer dans sa quête de « transparence ».