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Revenu de nulle part

 

Le 13 août 2016, dans l’enfer du stade olympique de Rio se tient une course pour l’histoire. Un 200m qui peut permettre au mythe Usain Bolt d’entrer encore un peu plus dans la légende de l’olympisme pour glaner un sixième titre en individuel sur 3 olympiades différentes après sa médaille d’or sur 100m. Un seul français en final, Christophe Lemaître, sortant de deux années très compliquées où il s’est vu voler la vedette du sprint tricolore par le talentueux Jimmy Vicaut(finaliste sur 100). Malgré cela, quelques espoirs sont permis pour le médaillé de bronze des championnats du monde de 2011 à Daegu suite à son élimination sous les honneurs en demi du 100m.

Après un report de plus d’une heure pour cause d’une pluie déferlante sur Rio, les coureurs entrent enfin en scène sur une piste trempée. Bolt au couloir six et Lemaître au sept. Il semble que les deux premières places soient déjà jouées si l’on s’en tient au 100m où le canadien André De Grasse a fait très forte impression. A peine dix secondes secondes après le départ de la course, on sait déjà que Bolt et De Grasse feront un et deux tellement leur supériorité est nette. Pour la troisième place, cela semble se jouer entre le britannique Adam Gemili et le néerlandais Churandi Martina. Christophe Lemaître, quant à lui, se trouve en septième position en sortie de virage mais il va faire son effort. Comme prévu, Bolt s’impose en 19’80 devant De Grasse également sous les 20 secondes. Malgré cela le jamaïquain est déçu de son chrono. La troisième place se joue entre Gemili, Martina et Lemaître qui revient comme une bombe sur les deux coureurs. A l’arrivée, tout le monde est incapable de départager les trois coureurs, ils semblent sur la même ligne, c’est donc la photofinish qui révèlera qui sera en bronze. Après de longues secondes d’attente insoutenable, Christophe Lemaître lève les poings vers le ciel et exulte, il est médaillé olympique en battant Adam Gemili au millième tous deux en 20’13. Cette dernière ligne droite va rester bien ancrée dans l’histoire de l’athlétisme français et nous rappelle un certain Marc Raquil aux championnats du monde de Paris en 2003 et son finish de folie sur 400. Avant ces Jeux Olympiques, qui aurait pu parier sur une médaille pour Lemaître qui semblaient ne pas être capable de rééditer ses prestations du passé. Cette médaille peut évidemment être qualifiée d’exploit, revenu de nulle part, ce bronze vaut de l’or et est historique dans l’histoire du sprint français.