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Astolfo Zingaro : Le grand énigmatique

Autodidacte de la peinture, Astolfo Zingaro, d’origine italienne, voit ses œuvres affichées dans de grands salons parisiens.  Retour sur son parcours.

 

Antre typique du peintre. D’innombrables tableaux qui tapissent les murs, des photographies à n’en plus savoir compter, des pinceaux qui se bousculent pour trouver une place, des chiffons qui attendent sagement d’être sali à nouveau, un sol criblé d’éclats de peinture. Quant aux pots de peinture entassés les uns sur les autres, eux, font partie intégrante du décor. Et puis il y a Astolfo Zingaro, qui se fond parfaitement dans cet artistique bazar. Polo rouge, pantalon en toile, chaussures noires, le tout parsemé de peinture. Un original cliché.

 

Vivant à Montmarte depuis sa plus tendre enfance, il observe des heures durant les « mecs » de la place Dutertre, ces artistes de rue dévoués à leur art, donnant vie à chaque détail qui les entoure. C’est à cet instant qu’il s’est épris de la peinture. C’est à cet instant qu’il a su que la suite serait difficile.

Il peint sa toile. Ah Il hésite. Tantôt gestes assurés tantôt plus timides, il remet une couche. Comme il l’exprime si bien de petite voix roque, « c’est la toile qui nous conduis, à partir du moment où on veut diriger on se crispe ». Cheveux gris qui trahissent son âge, petites lunettes rondes au bout du nez, air renfrogné. Il semble être un homme simple parmi tant d’autres. Difficile de s’imaginer que cet autodidacte a connu un certain succès dans de grandes villes d’Europe. Paris, Toulouse, Lyon, Nevers, Lausanne, Genève, Berlin. Il cache bien son jeu.

Il confie qu’il aimerait « peindre haut en couleur ». Ce désire parait plus qu’évident. Les photos en noir et blanc, le portrait accroché au mur, la représentation des murs de Montmartre, le tableau imbibé de peinture noire et rouge, même son accoutrement de peintre. Tout est terne. Seule la lumière qui émane de l’extérieur donne de l’éclat à ces œuvres, « en monochromes de Gris ». Il finit par avouer toujours faire la même chose.

Art abstrait ou figuratif ? Son cœur balance. De nature classique, l’artiste, d’origine italienne, s’adonne aux natures mortes et aux paysages. Les œuvres qui tapissent son mur en témoignent. Mais ça ne lui suffit pas. Fasciné par les civilisations anciennes il entreprend une série de voyage qui va décupler son champ artistique. Le Népal, l’Inde, Le Mexique lui servent donc de passerelle vers l’abstrait et les œuvres qui l’entourent en sont le résultat. Faudrait-il encore en être sure « je ne suis pas abstrait mais je suis extérieurement abstrait ». Comprendra qui pourra. Après un acheminement tumultueux, Zingaro « espère être allé au bout de l’aventure ». Est-ce le cas ?