Mommy : un ascenseur émotionnel

« Mommy est le seul film dont je suis fier » a déclaré Xavier Dolan. Et il peut être fier ! A seulement 25 ans, le réalisateur québécois qui a déjà une belle filmographie à son actif, vient de signer son cinquième long-métrage. Un film indépendant brûlant, qui en dit long sur l’avenir du jeune et si talentueux cinéaste.

Parce que Mommy ne raconte pas. Mommy donne des frissons, hérisse les poils et laisse bouche-bée pendant des heures. Mommy prend par les tripes et entraîne aux côtés d’un trio incandescent aussi torturé qu’attachant, formé d’une femme excentrique, de son fils bipolaire et d’une voisine traumatisée. Un trio fusionnel qui navigue du début au dénouement, entre joies, peines, colères et tente de se forger une place dans ce monde cruel.

En haut du triangle : Anne Dorval, qui incarne avec brio cette veuve instable au style d’Erin Brockovich. C’est à dire un subtil équilibre entre le kitsch et le provocant. On note d’ailleurs le petit clin d’œil à Jane Campion, idole de Dolan. Parce que Diane ou «Die», femme qui se bat seule contre son époque ressemble étrangement aux héroïnes de la réalisatrice.

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Savant mélange d’émotions brutes et de scènes touchantes, Mommy n’est autre qu’un ascenseur émotionnel. Le format serré souligne l’étouffement et l’isolement, des personnages, jusqu’à la scène emblématique du film, rythmée par le titre pop mythique des années 90 : Wonderwall.

Quel réalisateur sait marier dans la même bande son et avec talent, Céline Dion, Andrea Bocelli et Oasis ? Dolan.
Une chose est certaine. Entre prix du jury du festival de Cannes, coups de gueules, scandales et polémiques, le jeune prodige du cinéma fait parler de lui. Talent à suivre.

Pour ceux qui n’ont pas (encore) vécu ce magnifique moment riche en émotions, il est temps de voyager en terre Dolan… 

(sortie DVD 18 mars 2015)

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