Donald Trump

Quelles conséquences politiques en France après l’élection de Donald Trump ?

 

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Alors que les réactions fusent partout dans le monde, chacun dans la classe politique française a trouvé le moyen d’y voir une validation de sa propre stratégie, de son programme ou encore de sa propre position pour les élections présidentielles de 2017.

Le Pen et Sarkozy surfent sur la vague Trump.

Le milliardaire américain offre une victoire par procuration à Marine Le Pen et sans surprise, elle fut l’une des premières à exprimer sa joie sur Twitter. La présidente du Front Nationale a adressée ses « Félicitations au nouveau président des Etats-Unis Donald Trump et au peuple américain, libre ». La victoire du populisme aux USA donne de quoi accréditer, en tout cas l’hypothèse d’une accession au pouvoir du Front National. Les électeurs vont il le prouver en mai prochain, alors que le nombre de voix du Front National croît à chaque élection ? Le Brexit, la possible victoire de l’extrême droite à la présidentielle autrichienne, celle des conservateurs aux élections hongroises et polonaises, et maintenant l’arrivée à la présidence de Donald Trump sont autant de preuves inquiétantes de la percée des populistes dans le monde. Ce sont des sujets à prendre avec sérieux, alors que la présidente du parti d’extrême droite s’est faite discrète dans les médias depuis quelques mois. Pour le FN, le succès de Trump est riche de promesses pour leur candidate.

Marine Le Pen n’est pas la seule à s’intéresser de près à la méthode Trump. Nicolas Sarkozy, a formulé ses vœux de succès au nouveau président et a soutenu la décision du peuple américain « C’est un choix qui doit être respecté ». D’autant plus appuyée qu’à l’en croire, le message des électeurs de Trump serait exactement celui qu’il s’efforce de faire passer dans la primaire, celui d’être le candidat du peuple. Curieusement, l’ancien président de la République, a souhaité la victoire de Clinton. Le 23 mars, devant quelques centaines d’expatriés français, à Londres, il n’avait pas de mots assez durs pour dénoncer le « populisme » et la « vulgarité » du candidat républicain élu. « Je trouve terrifiant que 30% des Américains puissent se reconnaître là dedans (…) Ça me fait frémir aussi sur l’état d’une partie de l’Amérique profonde ».

Pour Benoist Apparu, Nicolas Sarkozy n’est pas le candidat du peuple qu’il prétend être. « Il ne faut pas avoir exercer le pouvoir quand on veut incarner l’antisystème » note le porte parole d’Alain Juppé, « Sarkozy a passé cinq ans à l’Élysée, il ne peut pas vendre aux Français qu’il ne fait pas partie des élites ». Alain Juppé prends lui aussi acte de la décision des américains et « veux souligner tous les risques que la démagogie et l’extrémisme font courir à la démocratie ». Pour le maire de Bordeaux et candidat à la primaire de droite, l’élection de Trump ne change rien à l’affaire de la primaire. A une dizaine de jours du premier tour, il ne modifiera en rien sa stratégie.

Le président du parti des Républicains, Laurent Wauquiez, a lui félicité l’élection de Donald Trump qui «sera donc notre interlocuteur, après l’alternance que nous souhaitons pour 2017 ». De son côté Jean-Frédéric Poisson a indiqué que « d’un point de vue français ou européen [sa] préférence irait vers Donald Trump ». La récupération politique est donc déjà en marche.

Les gauches

Ainsi, la gauche s’inquiète. Après avoir félicité Trump, « comme il est naturel de le faire entre chefs d’États démocratiques », François Hollande a dit dans son intervention que cette élection « ouvre une période d’incertitude ». « Nous devons regarder en face cette situation et prendre conscience des inquiétudes provoquées par les désordres du monde ». Les services de communication du Président de la République étaient tellement sûrs qu’il avait écrit en amont une lettre de félicitations à … Hillary Clinton. Une façon de montrer que l’onde de choc à eu aussi lieu à l’Élysée et que la prochaine rencontre à la Maison Blanche entre Barack Obama, Angela Merkel, Theresa May et François Hollande risque d’être plutôt une réunion de crise qu’une simple réunion post élections américaines.

À travers un communiqué le Parti Socialiste en prend acte de l’élection de Donald Trump et s’interroge sur la stratégie que déploiera le nouveau président des États-Unis de afin de combler les fractures sociales et raciales qu’il a lui même creusées durant la campagne. Ce résultat selon le parti de gauche, témoigne d’une crise de confiance d’un peuple envers ses institutions. Les socialistes ne cachent pas leur inquiétude sur les conséquences de cette élection qui bouleverseront, avec certitude, l’équilibre géopolitique mondial. Le parti appelle appelle les futures autorités américaines à travailler à la concorde et à la paix mondiale, et à respecter leurs engagements internationaux.

Le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, s’est d’ailleurs alarmé sur son compte Twitter : « La Gauche est prévenue ! Continuons nos enfantillages irresponsables et ça sera Marine Le Pen ». Une réaction qui n’a pas plu au neo candidat d’EELV Yannick, comme au patron du parti écologiste David Cormand, qui a tweeté «  Super, t’a vraiment rien compris au film, mon pote … ».  Côté socialistes « frondeurs », l’ex ministre Aurélie Fillipetti a jugé que « la gauche américaine aurait du être fidèle Bernie Sanders plutôt qu’a Clinton ». Une position que Jean Luc Mélenchon et ses proches développe depuis des mois. Eux aussi voient d’abord dans la défaite de Clinton la démonstration que les démocrates américains avaient besoin d’une vraie gauche pour faire face à un candidat populiste et xénophobe. «  Sanders aurait gagné ».

De quoi, aussi encourager un FN que toutes les enquêtes annoncent pour l’heure battu au second tour. « 95% des médias américains étaient contre Trump. Tout le monde s’est mobilisé contre lui. Ça ne vous rappelle pas quelqu’un ? » avait rapidement réagit le maire FN d’Hénin Beaumont, Steeve Briois. Les premiers pas de la présidence Trump donneront le tempo de la campagne du Front National. Un seul choix pourrait faire défaut au parti d’extrême droite celui d’une gauche presque rassemblé ou un vote utile pour le mieux placé pour battre le FN.

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