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Roumanie : démission du ministre de la Justice

Depuis la chute de Nicolas Ceaucescu, et la fin du communisme dans le pays, en 1989, un tel rassemblement ne s’était jamais vu en Roumanie. En raison : un décret gouvernemental, notamment appuyé par Florin Iordache, le ministre de la Justice, allégeant grandement la législation concernant la corruption, dépénalisant certaines infractions et évitant ainsi à de nombreux politiciens corrompus d’être punis. A noter que cette mesure fut aussi critiquée par l’Union Européenne.

« Depuis que je suis arrivé au ministère de la justice, j’ai effectué toutes les démarches nécessaires pour remédier à une série de problèmes sensibles. (…) Toutes mes initiatives ont été légales et constitutionnelles. Malgré cela, cela n’a pas été suffisant pour l’opinion publique, c’est pour cela que j’ai décidé de présenter ma démission. »

C’est ce qu’a déclaré le ministre de la Justice, Florin Iordache, lors d’une conférence de presse donnée au siège du gouvernement. Il s’agit de la seconde démission ministérielle depuis l’adoption de ce décret des plus controversé. En effet, Florin Jianu, le ministre des milieux d’affaires, avait quitté son poste suite à la promulgation du décret, en guise de réaction et de protestation.

Cette réaction populaire fait suite aux autres mouvements anti-corruption à travers le monde, comme en Corée du Sud, où cela mena à la destitution de la présidente Park Geun-hye (9 décembre 2016) ainsi qu’à l’arrestation de Lee Jae-yong, l’héritier de Samsung, suite à un vaste scandale de corruption impliquant l’éminence grise de la présidente : Choi Soon-sil, qui fut aussi qualifiée de « Raspoutine Coréenne » par certains opposants. On peut aussi parler de la destitution de Dilma Roussef, fin août 2016, pour avoir manipulé les chiffres du budget afin d’être réélue, ce qui avait scandalisé les Brésiliens (près de 60% d’entre eux souhaitaient son départ à la découverte de ces manipulations, en avril 2016).

Antoine Barré