• La réalisation de ce reportage a a été notre premier plongeon dans le grand bain du tournage audiovisuel. Et notre première utilisation, en situation, du matériel, avec lequel nous nous sommes senties de plus en plus à l’aise au fur et à mesure des jours de tournage.

• Nous souhaitions initialement illustrer notre reportage en suivant un  donneur  en situation de donner sa moelle osseuse par prélèvement sanguin et un patient en situation de recevoir sa transfusion de moelle osseuse. Malgré nos nombreuses démarches, et en raison principalement des difficultés rencontrées exposées ci-dessous, nous avons un peu manqué d’images d’illustration, ce qui s’est fait sentir lors du montage puisque nous avons du parfois utiliser des plans fixes de photos ou opter pour des plans  un peu trop longs.

La première difficulté a consisté à concilier notre fenêtre de tournage, du 9 au 20 novembre avec trouver le planning programmé des dons et des greffe de moelle osseuse. Ainsi, bien que 2000 patients par an  en France reçoivent une greffe de moelle, nous avons du renoncer à filmer un patient en train de recevoir sa transfusion de moelle osseuse car aucune date de transfusion de greffe n’était prévue sur cette période.

En France, en 2014, 241 donneurs français ont été appelés pour effectuer un don de moelle osseuse : il n’y a donc pas de don tous les jours.  Après de multiples échanges avec l’Agence de Biomédecine et la Direction de la coordination des dons des Etablissements Français du Sang (EFS), nous avons obtenu l’autorisation de suivre un don de moelle osseuse, programmé au CHU de Créteil le lundi 23 novembre. L’EFJ nous a accordé un prolongement exceptionnel de la mise à disposition du matériel de tournage pour cette date. Mais, suite aux nouvelles mesures de sécurité entrées en vigueur après les attentats de Paris du 13 novembre 2015, cette autorisation nous a finalement été retirée le matin même du 23 novembre. Les centres EFS ont reçu l’interdiction de recevoir toute présence extérieure pour assurer la sécurité des nombreuses personnes venues donner leur sang. Les prochains dons programmés qu’il  nous était proposé de suivre étaient le 1er décembre 2015 en Ile de France et le 25 novembre 2015 en province, hors fenêtre de tournage.  Nous avons alors obtenu de l’Agence de Biomédecine l’autorisation d’utiliser dans notre reportage ses photos de machine de prélèvement par aphérèse ou de poche de moelle osseuse.

Un grand nombre de nos rendez-vous, y compris ceux pour les tournages dans les hôpitaux, avaient été obtenu pour la semaine du 16 au 20 novembre. L’impact des mesures de sécurité, adoptées suite aux attentats de Paris du 13 novembre, sur notre planning de tournage, a été la seconde difficulté rencontrée.

Nous avions, par exemple, prévu de tourner des images d’actions de terrain de sensibilisation du grand public au don de moelle osseuse. La course de la Sans Raison à Vélizy, le dimanche 15 novembre, devait nous permettre de suivre  l’association Laurette Fugain sur ses stands d’information, mais elle a été annulée le samedi par arrêté préfectoral. Aucune des autres associations contactées pour le reportage n’avait d’actions de terrain prévue avant la fin du tournage.

Les interviews des médecins de l’hôpital Saint Louis, qui avaient répondu positivement à notre demande, ont été décalées à la fin de la deuxième semaine. Malgré l’interdiction de caméra et de présence presse dans l’hôpital sur cette deuxième semaine, nous avons pu obtenir l’autorisation de tourner les interviews dans les bureaux des médecins et de tourner rapidement quelques images dans les couloirs de leurs services.

• Une troisième difficulté rencontrée à été la complexité du sujet. Notre problématique initiale était : Pourquoi y -a-t-il si peu de donneurs de moelle en France et quelles sont les solutions préconisées pour remédier à cette situation ?   Le don de moelle osseuse étant très peu connu, nous avons décidé de consacrer une première partie de notre reportage à expliquer la moelle osseuse et l’importance du don de moelle osseuse. Nous nous sommes alors rendues compte en cours de montage qu’il ne nous serait pas possible de développer comme nous le souhaitions la problématique initiale. D’une part, parce que le nombre d’informations données dans un format court risquait d’être trop important, et d’autre part parce que le peu d’images d’illustration à notre disposition ne permettait pas d’exploiter les interviews posées des différents intervenants. Nous avons donc changé d’angle pour traiter la question à travers les besoins en nouveaux donneurs, et n’avons évoqué que succintement les raisons du manque de donneur et les solutions proposées.

Le tournage et le montage de ce reportage ont donc été l’occasion de nous confronter à plusieurs problématiques très concrètes et source d’un riche apprentissage.