A trois on y va : triangle amoureux équilatéral

A trois on y va. Si cela sonne comme une incitation à se lancer, ce n’est pourtant que le titre du sixième film de Jérôme Bonnell. Après Le temps de l’aventure, le cinéaste signe une romance…à trois. Une histoire à la fois comique et mélancolique, mettant en scène Anaïs Demoustier, Sophie Verbeeck et Félix Moati.

Les trois acteurs qui entament leur montée dans le 7ème art, incarnent avec brio trois jeunes, légèrement paumés et perdus dans les méandres de l’amour. Ils ne sont plus des ados, mais pas encore de vrais adultes. Ils sont à un point de bascule, au bord d’une vie future. Ils se cherchent, se trouvent, se retrouvent, se perdent. Le réalisateur souligne dans cette œuvre, un sujet qu’il aime tant aborder : le mensonge dans les relations amoureuses, mais aussi la souffrance et la culpabilité qui découlent de l’infidélité. Avec des malentendus et des portes qui claquent, A trois on y va emprunte au Vaudeville, mais avec ambiguïté et vérité des sentiments, l’opus fait également un petit clin d’œil à Marivaux.

Jeunes et épris l’un de l’autre, Charlotte, incarnée par Sophie Vernbeeck aux faux airs d’Alexa Chung et Micha, joué par Félix Moati (révélé dans LOL et récemment vu dans Libre et assoupi) viennent de s’acheter une maison près de Lille. Charlotte le trompe depuis quelques mois avec Mélodie. C’est Anaïs Demoustier (oui, oui on la voit partout, à croire que l’actrice a le don de se dédoubler), qui campe le rôle de la jeune femme. Il ne se doute de rien, mais inconsciemment, se sentant sûrement un peu délaissé, Micha tombe également sous le charme enfantin de Mélodie. Entre textos, quiproquos, malaises et baisers volés, elle se retrouve au sommet d’un triangle amoureux. Elle devient complice du secret de chacun et l’amante des deux… Parce qu’au final, deux personnes qui en aiment tellement une troisième et se voient parce que leurs regards convergent vers elle, finissent inéluctablement par se trouver et tomber amoureuses.

Dans ce genre de relations, là où d’ordinaire le conflit, le mensonge et la jalousie règnent, le cinéaste a su avec beaucoup de talent instaurer la paix, le désir, la passion, mais surtout la liberté. Il n’y a aucune barrière. Au final, c’est une histoire qui génère presque du fantasme, voire de l’utopie. Une histoire qui résonne universelle et intemporelle. Une histoire qui rappelle qu’en 2015, justement aujourd’hui, nous sommes libres d’aimer qui nous voulons.

(Sortie DVD 5 août 2015)

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