Comment la précipitation conduit les journalistes à publier des erreurs

Dans cet article du Guardian, Kevin Rawlinson se penche sur le phénomène du « click-baiting ». Derrière cet anglicisme barbare, la référence à une pratique controversée mais adoptée par une part non négligeable et grandissante des rédactions web : Être le premier à livrer l’info, quitte à relayer des faits erronés. Le tout accolé à une titraille racoleuse.

Dernier exemple en date, l’affaire Josh Raby. Ou comment l’histoire d’un twittos américain en quête d’une crème glacée a déchainé les passions et fait les choux gras de nombreux médias anglo-saxons. Tout serait parti d’une série de tweets romancés postée par le jeune homme et relayée par ses quelque 740 followers, dans lesquels le plaisantin décrit une soi-disant virée au Mc do ayant tournée à l’absurde voire au bizarre. Devant l’engouement et les très nombreux retweets, les médias en question n’ont pas creusé plus que ça et ont livré l’histoire brute de décoffrage, avant que Josh Raby ne révèle le pot aux roses : il a simplement écrit un paquet de sottises pour divertir ses contacts sur le réseau social.

Kevin Rawlinson avance plusieurs éléments pour expliquer ces mauvais comportements qui nuisent autant à la profession qu’à ceux qu’elle est censée servir : les lecteurs. Ces dérives sont selon lui en grande partie dues à la pression qui règne dans les salles de rédaction, elle-même conséquence des difficultés auxquelles doit faire face l’ensemble du secteur média. Et pour cause, les budgets de fonctionnement de la plupart des groupes de presse diminuent d’année en année, ce qui les pousse à reléguer la déontologie au second plan, pour se concentrer sur l’augmentation du nombre de lecteurs, synonyme d’accroissement des revenus publicitaires.

Comme une mise en garde, l’auteur revient sur les conséquences de ces articles pièges à clics, en citant aussi bien des journalistes que des personnalités en vue du milieu éditorial. Notamment Margaret Sullivan, public editor au New York Times. La rédactrice, dont le rôle est de vérifier la fiabilité et la véracité des informations publiées par le média confie son inquiétude et rappel à quel point il est important de prendre du recul et de conserver un esprit critique.

Sourced through Scoop.it from: www.theguardian.com

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