Présidentielle : un débat sociétal en question

En pleine élection présidentielle, la médiation et la vivacité de l’information politique, favorisent le bon consortium du débat public. Dans ce contexte, le journaliste se présente comme un éclaireur des consciences, pour améliorer les acceptions de la vie politique sur le quotidien des français. Une tâche ardue se présente à tous les directeurs de publications et grands reporters, pour éviter de revivre le second acte, d’un 21 avril noir.

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► Réunis autour de Christine Kelly, coordinatrice au CSA, David Pujadas (France 2) et Jean-Michel Apathie (FranceInfo), ont pris la parole à tours de rôle, pour débattre de l’avenir du journalisme politique, à l’ère des sondages et des fake news, en pleine campagne présidentielle.                                             (© Jérémy Larquet/EFJ)

         Animée par Christine Kelly (CSA), cette conférence eu pour thème principal, l’avenir du journalisme politique, à l’heure des élections présidentielles de 2017. En amont, de ces rencontres EFAP-EFJ, ce débat permis de rassembler des opinions innovantes, dans le domaine de l’information politique, comme nouveaux supports du traitement de son information, lié aux sondages et aux scandales.

Les sondages : motivation du vote ou banalisation de l’opinion ?

❖ Au sein des grandes élections nationales, comme les Législatives ou les Présidentielles, les sondages occupent une place prépondérante dans le traitement de l’information. Or, depuis quelques années, ce rôle devient obsolète voire imparfait, dans la manière dont-il y apporte un éclairage, souvent erroné. De ce fait, « La motivation des sondages accentue le phénomène du clivage de l’opinion », critique sévèrement Jean-Michel Apathie. Dans ce sens, cet outil temporel, naquit des modernisations de la société, d’un rapport de force de la politique.

❖ Les sondages favorisent le bon déroulement de la démocratie participative. Les citoyens sont ainsi directement impliqués dans ce processus sociétal, qui place l’électorat au coeur d’un enjeu de modernité. Par ailleurs, cet outil de communication de la société, fait ressortir la dynamique électorale des options. Pour David Pujadas, « Ce nouvel outil médiatique permet un meilleur traitement de l’actualité politique ». Dans ce contexte, « L’attitude de ce corps indépendant, offre une objectivité variable et pluridisciplinaire, aux convictions personnelles des électeurs », rajoute ce dernier.

❖Les multiples institutions de sondages incarnent la communication d’un organe d’information politique. Une variable populiste qui pèse sur les choix identitaires du lectorat, à l’image du tiraillement de la population française, sur le « Vote Macron » par défaut, au premier tour. « Ce ressort d’un média faussé, sur la formation de l’opinion publique, banalise ce clivage général », constate Jean-Michel Apathie. Par ailleurs, « cette cuisine électorale, ne favorise pas l’indépendance morale des spectateurs », confirme celui-ci, tant le jeu politique demeure modelé par les affaires.

« La motivation des sondages accentue le phénomène du clivage de l’opinion politique »

 

Affaires politiques : scandales et révélations chocs de la campagne

❖Fillon, Le Pen, Macron, les révélations successives de leurs casseroles politiques témoignent du mauvais fonctionnement du système en place. En effet, ces scandales ne permettent pas de clarifier le débat public. Ceux-ci influent de manière plus importante, sur la mise en forme de la rubrique politique des titres de presse, comme Le Canard Enchaîné ou Le Monde. « Cette compilation du mensonge politique, est le facteur déclencheur du mépris de l’opinion publique », condamne Jean-Michel Apathie.

« La clarification du débat public sur les affaires, permet de montrer l’importance d’un contraste idéologique, sur l’éthique et l’exemplarité au coeur de l’exercice du pouvoir», explique David Pujadas (France 2). Ainsi, cette consultation de l’information dans les rédactions, doit avoir une certaine distance nécessaire, pour traiter la véracité des faits. Une singularité, dans le traitement de son information, permettant un nouveau décryptage des plus hautes sphères secrètes de l’État.

« Face au développent massif des scandales et autres affaires, le journaliste se doit de retranscrire avec fidélité, le quotidien de la société, surtout en politique », clame David Pujadas. Des shows télévisés comme « Punchline », « Dimanche en Politique » en « L’Émission Politique », décryptent, diffusent et structurent la pensée de leur téléspectateur. Une innovation dans le monde des médias, qui se doit désormais d’être objective envers tous les partis, même le Front National, pour faciliter la meilleure compréhension de son public.

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► Trois invités de prestige, pour animer ces rencontres EFAP-EFJ, autour des cas de figures médiatiques de la campagne présidentielle                       (© Jérémy Larquet/EFJ)

Échéances et objectifs de la campagne présidentielle de 2017

❖Avec les élections présidentielles qui arrivent à grand pas, le journalisme va connaitre une forte période de transition, dans laquelle la société de communication va y avoir une influence considérable. En effet, « Les prises d’otages médiatiques du FN caractérisent un manque flagrant de curiosité, dans laquelle le système d’abolition des médias a du mal à se mettre en place», insiste avec précaution Jean-Michel Apathie. En effet, le journaliste politique par les affaires qu’il mène au quotidien, notamment lors du Pénélope Gate, renforce sa crédibilité aux yeux de ses lecteurs. Un pouvoir médiatique pourtant de plus en plus critiqué par les candidats Macron et Le Pen, comme non représentatif des suffrages populaires. Pourtant, comme le rappelle David Pujadas, « Ils (les poltiques) nourrissent les rancœurs et frustrations du système, qui mettent en périls la citoyenneté ». 

❖ La position traditionnelle du journaliste, de l’éditorialiste ou du consultant média, est en pleine transition sociale. Ces nouvelles évolutions facilitent la revalorisation de leurs compétences, et plus particulièrement avec les scoops des affaires, d’enrichir les contenus de l’actualité politique. Avec cette activité nouvelle du journaliste, le traitement des techniques digitales, vont donc permettre aux médias généralistes, de proposer aux lecteurs, des contenus éditoriaux spécialisés, en vue du prochain quinquennat à venir.

#Décryptage : Revivez l’essentiel du débat post-premier tour entre Jean-Michel Apathie et David Pujadas, sur la web-tv de l’EFJ Paris !