Archives de catégorie : International

Les deux Corées : un débat pour la jeunesse

Le compte à rebours est lancé. Dans quelques heures Donald Trump, président des Etats-Unis, rencontrera Kim Jong Un, leader de la Corée du Nord, à Singapour. Alors que ce sommet historique entre les deux puissances est sur le point de se produire après des années de tension et des mois de négociations diplomatiques, qu’en pense la jeunesse sud-coréenne ?

Jeon Hae Rim*, Kim Ji Won*,  Koh Ha Yeon*, Alina, Diane et Hyung Jung sont toutes des femmes, étudiantes comme salariées, âgées entre 21 et 27 ans, et ont accepté de partager leur ressenti sur les récents événements.

[Disclaimer – Ces sept femmes ont toutes étudié dans une université pour femmes à Séoul, ce qui leur a permis d’acquérir une ouverture sur le monde que d’autres parties de la population sud-coréenne n’ont pas eu l’occasion d’avoir. Les personnes interrogées ne se connaissent pas, et ont témoigné séparément.]

Le rapprochement entre la Corée du Nord et la Corée du Sud

Après des années de négociations et d’échanges plus ou moins houleux avec la Corée du Nord, ces derniers mois ont semblé porter un certain message d’espoir auprès de la jeunesse qui voit là une véritable avancée vers une future réunification de la Corée. « Beaucoup de Coréens pensaient que la réunification serait presque impossible après la détérioration des relations avec le Nord », explique Kim Ji Won, étudiante en Culture et Tourisme. « Mais après le premier sommet entre [le président Sud-Coréen] Moon Jae In et [le leader Nord-Coréen] Kim Jong Un cette année, ainsi que la déclaration de la fin de la guerre, nous avons recommencé à croire en la réunification ». De son côté, Koh Ha Yeon, étudiante en Littérature Anglaise, déclare avoir été « sous le choc » après la rencontre entre les deux dirigeants. « Bien sûr, je soutiens la réunification, mais je pensais que ça n’arriverait jamais. Même si nous risquons de rencontrer beaucoup d’obstacles à l’avenir, je me dis que nous faisons les premiers pas vers notre réunification, et la démocratie ».

Toutefois, certaines interrogations et inquiétudes demeurent. Jeon Hae Rim, étudiante en Sciences Politiques, se réjouit des rapprochements diplomatiques avec la Corée du Nord, mais ne peut s’empêcher de se sentir déçue quant au déroulement des événements. « Lors de leur première entente, les leaders s’étaient accordés pour garantir la paix sur tout le territoire. Pourtant, un exercice militaire avec les Etats-Unis a suffit pour remettre en suspens les relations avec le Nord. C’est cette instabilité qui me déçoit. » Hyung Jung, diplômée en Ingénierie  et désormais salariée, rejoint l’opinion de Hae Rim et s’inquiète également des impôts que pourraient avoir à payer le Sud pour aider l’économie du Nord en cas de réunification.

L’implication des Etats-Unis

Un autre sentiment commun se démarque concernant l’implication des Etats-Unis dans le processus d’entente avec Kim Jong Un. Pour la majorité des personnes interrogées, la meilleure solution aurait été de laisser les deux Corées s’accorder sans intervention étrangère, qu’elle vienne de l’Amérique ou d’ailleurs. « La participation des Etats-Unis aux échanges avec le Nord nous a fait réaliser que notre nation n’a pas encore assez de pouvoir pour gérer la situation seule. Tout cela nous met un peu mal à l’aise », explique Alina, étudiante en Droit. « Surtout lorsque l’on voit le peuple américain acclamer le président Trump en disant qu’il est celui qui a tout rendu possible, et qu’il mériterait même le prix Nobel de la Paix… »

Diane essaie tout de même de relativiser. La jeune femme, diplômée en Langue Française et désormais salariée en entreprise, soutient l’intervention nord-américaine. « Je sais bien que certains ne voient pas la participation des Etats-Unis d’un très bon oeil, mais je pense qu’elle représente au contraire une véritable assurance pour garantir la paix à la Corée du Sud. Leur puissance militaire est incontestable ». Hyung Jung rappelle également que d’un point de vue historique, puisque les Etats-Unis ont aidé les deux Corées à délimiter leur frontière, il est indispensable que le pays soit présent pour discuter des nouvelles relations entre les deux Etats.

Un clivage entre l’ancienne génération et la nouvelle

Alors que dans le pays l’ancienne génération continue régulièrement de protester contre la destitution de l’ancienne présidente Park Geun Hye suite à des affaires de corruption, la jeunesse soutient en majorité les politiques de Moon Jae In. Si Ji Won pense que les avis sur les nouvelles relations avec le Nord diffèrent en fonction des positions politiques de chacun, la situation semble légèrement plus compliquée.

Selon Ha Yeon, il existe un véritable clivage dans le pays entre les opinions de l’ancienne génération et de la nouvelle. Un clivage que Diane explique par l’Histoire de la Corée. La jeune génération n’a pas subi les mêmes expériences que l’ancienne génération. Les jeunes n’ont pas connu la guerre et ne partagent donc pas la même vision du Nord que leurs grands-parents. Pour Hyung Jung, « la guerre c’est de l’histoire ancienne ». D’après Hae Rim, c’est même cette différence de vécu qui empêche d’engager une réelle conversation entre les deux générations, puisque l’une pense que le Nord est l’ennemi qui a provoqué la guerre et l’autre a appris à l’école que les Coréens sont un peuple de frères et de soeurs attendant la réunification. « Si je dis à ma grand-mère que je suis favorable à une réunification des deux Corées, elle me répond que je soutiens les espions nord-coréens présents dans notre pays ».

Une opinion à garder pour soi

D’ailleurs, de manière générale, personne ne parle vraiment de politique. Dans les universités de Séoul, les professeurs créent des silences pesant quand ils essaient d’aborder avec les élèves les événements en lien avec la Corée du Nord. La principale raison pour laquelle peu de personnes ose s’exprimer sur les questions politiques est la peur d’entrainer des disputes.

« J’étudie les Sciences Politiques, alors forcément j’en parle avec mes camarades » explique Hae Rim, « mais en dehors de ce cercle je n’en parle pas ouvertement ». De même, si Diane essaie parfois d’aborder certains sujets avec ses amis, elle se force à rester la plus neutre possible afin de ne jamais blesser qui que ce soit ou de créer des tensions. Pour Ji Won cependant, cela dépend des sujets de discussion. « On ne parle pas trop politique en ce moment avec mes amis, mais à certains moments ça nous est arrivé. Par exemple, lors de la destitution de Park Geun Hye, on était très fiers de nous être battus pour la démocratie. Quand je me dis que nous avons également été les témoins de la fin de la guerre, je suis d’autant plus fière. Nous vivons réellement des événements historiques pour notre pays. »

* Les noms ont été changés pour garantir l’anonymat des personnes interrogées.

#LasVegas relance le débats sur l’acquisition d’armes aux USA

Il n’a pas fallu attendre longtemps après l’attentat terroriste de Las Vegas – le plus meurtrier de l’histoire moderne américaine – pour que les voix s’élèvent à nouveau concernant l’acquisition d’armes aux Etats-Unis. 

Le président Donald Trump, à l’époque encore candidat à la Maison Blanche- avait remis à sa manière le sujet sur le tapis après l’attentat meurtrier du Bataclan à Paris. En commentant l’attaque pour appuyer sa campagne en faveur du port d’armes par les civiles, beaucoup s’étaient révoltés contre le manque de décence du personnage et la bêtise de sa remarque.

Presque deux ans plus tard, voilà que le débat refait surface, puisque cette fois, la tuerie s’est déroulée sur le sol américain, et que « the bad guy » était armé légalement. Ainsi, plusieurs voix se sont manifestées sur les réseaux sociaux notamment pour appeler – encore une fois – à renforcer le contrôle des armes et ne pas laisser n’importe qui s’en procurer. Parmi celles-ci, notamment Bernie Sanders, figure de plus en plus incontournable de l’opposition  démocrate à la politique Trump.

Il faut savoir que les « mass shooting » sont presque devenus chose commune aux Etats-Unis, tout comme le taux très élevé de morts par arme à feu. Beaucoup de civils restent fermement attachés à leur droit de pouvoir être armé. Plus que politique, le débat est culturel pour la population, d’où sa division sur le sujet.

 

Article rédigé à partir des informations de l’AFP.

Illustration de l’article en vidéo Adobe Spark

Le danger Breitbart

Steve Bannon, journaliste américain d’extrême-droite et récemment nommé haut conseiller de Donald Trump, veut créer un Breitbart à la française.

Breitbart News est un site d’extrême-droite très actif aux Etats-Unis. Créé en 2007 par Breitbart, le site a été repris à sa mort (en 2012) par Stephen – dit « Steve » – Bannon.  Connu pour ses positions contre tout ce qui pourrait d’après lui représenter une menace pour « l’identité blanche », Steve Bannon multiplie les déclarations choc depuis des années. Breitbart News représente aujourd’hui le journal  américain le plus représentatif du courant de pensée alt-right.

Face à la montée du nationalisme en France et en Allemagne, Bannon cherche à s’implanter dans ces deux pays européens afin d’aider des politiciens de droite à accéder au pouvoir. « Marion Maréchal Le Pen est la nouvelle étoile montante » a-t-il notamment clamé. La nièce de Marine Le Pen n’a pas tardé à commenter cette déclaration sur twitter : « Je réponds oui à l’invitation de Stephen Bannon […] de travailler ensemble. »

Si la liberté d’expression permet la création de ce type de presse en France, l’incitation à la haine est quant à elle punie par la loi. Ainsi, on ne pourrait voir paraître une copie pure et dure de Breitbart News dans le pays des droits de l’Homme.

Mais même camouflées, les idées de Stephen Bannon pourraient effectivement alimenter le replis identitaire de certains français, voire l’accentuer. Affaire à suivre…

1er débat Clinton vs Trump: qui a gagné ?

Le 26 septembre 2015 s’est déroulé le premier débat présidentiel américain opposant la candidate démocrate Hillary Clinton au candidat républicain Donald Trump.

Diffusé à la télévision, mais également sur des plateformes de streaming, il représente à ce jour le débat présidentiel le plus suivi de l’Histoire, avec une audience mondiale dépassant les 80 millions de spectateurs. Dès le lendemain, il semblerait qu’une majorité de la presse internationale considère la candidate démocrate comme grande gagnante de la soirée.

En effet, la stratégie mise en place par Hillary Clinton, pourtant des plus simples, a consisté à mettre en avant le caractère provoquant de Donald Trump. Tout d’abord, afin de casser l’image plus calme que ce dernier essayait de mettre en place, elle n’a cessé de lui répondre en l’appelant par son prénom, « Donald », tandis qu’il s’adressait à elle de façon plus formelle en rappelant son titre de « Sénatrice Clinton ». C’est ainsi que rapidement Donald Trump a repris une attitude très agressive malgré lui.

Enfin, pour contrer les remarques et les accusations virulentes du candidat républicain, Hillary Clinton a tâché, pour accentuer le contraste, de soit répondre calmement, soit de lancer de longs regards vers la caméra en souriant constamment.

Cependant, chercher à savoir qui des deux candidats a remporté ce premier débat n’est pas le seul enjeu de ce genre de rencontre politique, car les réponses importent autant que l’attitude. On peut malheureusement noter que si Donald Trump a beaucoup usé de son temps de parole, il n’a pas pour autant répondu aux questions posées. La sénatrice, elle non plus, n’a pas été très claire dans ses propos.

Le prochain débat est prévu pour le 4 octobre. S’y affronteront alors les candidats à la vice-présidence.  L’occasion peut-être de mieux affirmer les positions de chacun sur les sujets importants de société, telle que l’immigration, le chômage  et la santé.