Tous les articles par Léa Dubois-Romo

BTS: le groupe qui bat tous les records

On ne les arrête décidément plus. Après le carton de leur album « Wings » sorti en octobre dernier, les Bangtan Sonyeondan, plus communément appelés BTS, sont déjà de retour avec l’album « You Never Walk Alone » ! 

Récompensés en décembre des prix de « Meilleurs Artistes de l’année » et de « Meilleur album de l’année », les sept membres proposent cette fois-ci un repackage de « Wings », soit quatre titres inédits venant compléter les quinze déjà existants. L’un d’entre eux, « Spring Day » s’est positionné hier à la 8e place de l’iTunes américain, « Not Today » suivant de près à la 11e position. Du jamais vu pour un groupe de Kpop.

Il faut dire que les BTS bousculent les codes de l’industrie tant par leur liberté d’expression que par leur implication dans la production de leurs albums. On vous en parlait déjà en janvier lorsque leur leader Rap Monster partageait un titre très personnel pour le nouvel an. Attirant l’attention à leurs débuts grâce à leurs chorégraphies complexes, c’est désormais par des clips à l’esthétique incroyable qu’ils s’imposent sur le marché. 

Alors que la promotion de leur dernier titre « Blood Sweat&Tears » s’inspirait ouvertement du roman « Demian » de Herman Hesse, faisant au passage exploser les ventes du livre partout dans le monde, cette fois les références artistiques sont multiples. De Snowpiercer à Inception sans oublier Big Fish, de la nouvelle « Ceux Qui Partent d’Omelas » de Usula LeGuin à l’artiste contemporain Christian Boltanski, le clip de « Spring Day » touche par sa beauté autant que par toutes les interprétations pouvant en découler.

Par ailleurs, en atteignant les 10 millions de vues sur Youtube en moins de 26 heures et 40 minutes, « Spring Day » établit un nouveau record, dépassant ainsi le clip de « TT » du groupe féminin TWICE qui avait atteint ce pallier au bout de 40 heures et 31 minutes. « Spring Day » bat également le record du clip de Kpop obtenant le plus de vues en moins de 24 heures, autrefois détenu par… ces mêmes BTS pour « Blood Sweat&Tears ».

Annoncé pour le 20 février dans un teaser mystérieux qui dure une trentaine de secondes, le clip de « Not Today » promet d’ores et déjà d’émerveiller autant -si ce n’est plus !- les fans du monde entier.

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Mariapia Borgnini: l’art-thérapiste

Vous ne la connaissez peut-être pas encore, mais Mariapia Borgnini est une artiste à ne pas sous-estimer.

Du haut de ses 65 ans, elle a exposé individuellement comme collectivement, en Suisse comme à l’étranger, et participé en tant que jurée à de nombreuses remises de prix. Et elle ne s’arrête pas : son exposition Enoisullillusione est actuellement ouverte au public au Musée cantonal d’art de Lugano, en Italie.  Mais alors, qu’est-ce qui rend Mariapia Borgnini incontournable ? 

Tout d’abord, son rapport à l’art. Mariapia puise dans ses interrogations personnelles, dans ses doutes, pour créer. Mais plus que de vouloir s’exprimer et partager ces sentiments, elle cherche à questionner ses spectateurs. Le but de ses expositions, c’est d’encourager l’autre à regarder au plus profond de lui même et ainsi peut-être trouver des réponses. C’est en cela que cette passionnée de psychologie travaille l’art-thérapie. Elle utilise l’art pour se soigner et soigner les autres. 

C’est notamment le cas de son exposition Enoisullillusione, qui est la contraction du mot « illusione » et de sa version miroir. Illusione. Enoisulli. Enoisullillusione. Un titre qui met tout de suite sur la piste de l’intention de l’artiste: que l’on expérimente cette exposition comme le fait de se regarder dans un miroir. S’interroger ainsi sur l’image que nous renvoient ses oeuvres. La plus parlante des créations à découvrir lors de la visite est celle d’un petit train qui tourne en rond, très faiblement éclairé, portant le mot « enoisullillusione » qui se reflète indéfiniment sur le mur blanc de la salle. Lorsque l’on demande à Mariapia pourquoi avoir choisi de placer ce mot sur ce petit train, elle nous parle de l’enfance. Ce jouet nous rappelle cette douce période où les vérités se reposaient sur ce que l’on voyait, le reste du monde n’étant alors encore qu’une question d’imagination. C’était déjà une certaine forme d’illusion. Mais était-elle bonne ou mauvaise ? 

De par sa passion pour la psychologie, Mariapia Borgnini connait un nombre incalculable de notions concernant le mécanisme de l’esprit humain. Entre deux explications de création, elle cite la capacité négative de John Keats. Le poète anglais avait à son époque évoqué ce concept comme étant la façon que l’on pouvait avoir à se complaire dans le mystère et le doute, de ne pas prêter autant d’attention à la raison. C’est sa façon à lui de justifier sa capacité à écrire de la poésie. C’est cette même capacité que Mariapia utilise. Elle puis dans ses doutes l’inspiration, et comme elle touche ainsi à des questions universelles, ses oeuvres peuvent résonner chez le spectateur. Ainsi, que ce soit à travers ses oeuvres ou à travers son processus de création, l’artiste doute, mais crée, et ainsi trouve le moyen d’accepter à bras ouverts cette incertitude. 

Elle se réfère également à l’écrivain irlandais Samuel Beckett et son fameux « Ever tried. Ever failed. No matter. Try again. Fail again. Fail better. » Autrement dit, on ne s’améliore qu’en acceptant l’échec comme faisant partie du processus. Ainsi, elle trouve toujours la limite à sa propre incertitude, elle ne se perd pas dans ses doutes. 

« Nous avons tous besoin de l’illusion et de l’utopie pour vivre », conclut-elle. 

Le retour de l’homme aux lunettes noires

Il n’avait rien sortit depuis 2015, et le voilà enfin de retour : Zion.T sort son nouvel album « OO » aux huit titres aussi géniaux les uns que les autres. 

Kim Hae Sol, aka Zion.T, est un chanteur et rappeur sud-coréen. Après des débuts prometteurs en 2011 et un premier album en 2013 salué par la critique, il gagne surtout en popularité grâce à son titre « Yanghwa BRDG » et à ses nombreuses collaboration avec le chanteur RnB Crush. 

Grâce à sa voix et son style unique, l’homme aux éternelles lunettes de soleil remporte de nombreuses récompenses en 2015, dont le prix de « Meilleure Performance Vocale » pour sa chanson « Eat ». En 2016, il participe en tant que mentor et juge à l’émission « Show Me The Money » où il est alors admiré par tous les candidats pour sa capacité à créer une ambiance pour chacune de ses performances.

Après une infection des sinus qui l’oblige à repousser la sortie de son second opus, Zion.T revient donc en février avec « OO », un album haut en couleur. « J’espère que cette chanson ne sera pas un tube », chante-t-il au début de son titre phare « The Song ». Cette chanson est destinée à ses fans, et mêle un rythme soul à la voix plus RnB de l’artiste.

On en profite pour vous recommander également les deux collaborations présentes dans l’album : la très personnelle « Complex » avec G-Dragon du groupe BigBang, ainsi que « Sorry » avec le rappeur Beenzino, que l’on n’hésitera pas à écouter en boucle tout le mois de février !

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Rencontres francophones de la Vidéo Mobile 2017

Le 2 février 2017 se sont déroulées les premières rencontres de la vidéo mobile, organisé par Samsa.fr à l’ambassade de la Roumanie à Paris. Les étudiants de première année à l’EFJ ont pu non seulement y assister mais également travailler en partenariat avec Samsa pour couvrir les différentes conférences sur Twitter, ainsi que  pour réaliser quelques interviews.


Voici les interviews que j’ai réalisées en binôme avec Eléonore Korady :

Jean-Guillaume Santi, responsable Snapchat Discover chez Le Monde.fr

Fabrice Lorvo, avocat spécialisé en droit des médias.

Alexis Delahousse,  directeur de rédaction à BFM Paris.


Nous avons également créé et organisé le Moment Twitter de l’événement :

Cave Me In: la collab’ qui vient de sauver 2017

Gallant, l’étoile montante de la scène américaine, s’est allié au rappeur Tablo et au chanteur Eric Nam pour produire une chanson mêlant rnb et hiphop. L’occasion rêvée de faire un petit retour sur ces artistes bourrés de talent.

Gallant a débuté en 2014 avec l’EP « Zebra » qu’il a produit seul. Il est alors découvert par le label Mind of a Genius, et sort en 2015 son morceau le plus connu, « Weight in Gold ». Il est alors acclamé par de grands artistes tels que Seal et Elton John, ainsi que par la critique. Son passage à Coachella est même considéré par le magazine Billboard comme étant le meilleur moment de tout le festival. Son album Ology sorti en 2016 est également considéré par la suite comme l’un des meilleurs de l’année. 

Agé de 36 ans, Tablo est rappeur, compositeur, parolier, producteur et même écrivain. Accompagné des deux autres membres de son groupe Epik High, il a fortement participé au fil des ans à rendre le hip hop populaire en Corée du Sud. En performant au festival Coachella en 2016, Epik High est notamment devenu le premier groupe coréen à s’y produire. Que ce soit dans l’album Map The Soul, Remapping The Human Soul, ou Shoebox, le groupe est connu pour dénoncer les problèmes de société et ce, d’une manière toujours très poétique. Tablo représente ainsi à ce jour l’un des rappeurs les plus influents de la scène coréenne. 

Et Eric Nam dans tout ça ? Repéré pour ses talents de chanteur, l’artiste a surtout gagné en popularité en animant l’émission After School Club destinée aux fans internationaux de kpop. Peinant à se faire une place dans l’industrie musicale malgré des titres de qualité, Eric Nam décide finalement d’arrêter son métier de présentateur pour se consacrer entièrement à la musique. Ainsi, il sort en 2016 son album très RnB « Interview », mais c’est son titre « Can’t Help Myself » qui cartonnera le plus auprès du public de par sa tonalité plus pop. 

Mais alors, d’où est née l’idée de faire collaborer ces trois artistes ? De Coachella peut-être ? Tout ce que l’on sait, c’est qu’alors que Gallant se rendait à Hong Kong en tant qu’invité spécial des Mnet Asian Music Awards, il en a profité pour filmer avec Tablo et Eric Nam le clip de Cave Me In dans les rue de la ville. Et le résultat est à la hauteur de ce à quoi l’on pouvait s’attendre. 

Entièrement en anglais, « Cave Me In » est une chanson d’amour dont la production rappelle celles des années 90. Découpée en trois parties avec d’abord Gallant, puis Tablo, et enfin Eric Nam, elle permet à chacun de briller librement sans interrompre ou être interrompu. Ce n’est qu’à la toute fin que leurs voix s’entremêlent pour conclure le morceau. Ainsi, on le sait déjà, « Cave Me In » est l’un des meilleurs morceaux de 2017.

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2NE1: La fin d’une époque

Alors que le 25 novembre dernier, le label YG Entertainment annonçait la séparation du groupe 2NE1 après 7 ans de carrière, le groupe a cependant sorti une dernière chanson en guise d’adieux.

2NE1, à prononcer « twenty one » ou « to anyone », regroupe quatre membres: CL, Dara, Bom et Minzy. Après des débuts remarqués en 2009, les 2NE1 trouvent rapidement leur public avec des sons pop-electro et des clips aux concepts uniques. Le groupe devient rapidement l’un des plus appréciés de l’industrie. Le titre « I Am The Best » constitue toujours à ce jour l’un des clips de kpop les plus vus sur Youtube. L’actrice américaine Emma Stone avouait même en 2015 être une fan de la chanson.

Cependant, en 2014 les choses basculent lorsqu’un scandale autours de Bom survient, et le groupe est obligé de se retirer de la scène. Tandis que Bom reste extrêmement discrète, Dara joue dans différents dramas en 2015 et CL prépare ses débuts dans l’industrie américaine. Après une ultime apparition surprise lors des Mnet Asian Music Awards de 2015, le groupe disparait à nouveau et les fans ne savent plus s’ils doivent attendre un grand retour ou redouter un disband.

Le 5 avril, suite à de nombreuses rumeurs la concernant, la YG Entertainment annonce que Minzy ne renouvellera effectivement pas son contrat, ce qui entraîne dès lors son départ de l’agence ainsi que son départ du groupe 2NE1. Le label promet toutefois que les trois membres restante reviendront pour l’été 2016 avec des chansons « plus 2NE1 que jamais ».

Une promesse qui ne sera finalement pas tenue. A la place, la leader CL a fait ses débuts aux Etats-Unis avec sa chanson « Lifted » et ce n’est qu’en novembre 2016 que l’annonce du disband tombe avec l’effet d’une bombe. Un véritable choc pour tous les afictionados de kpop qui n’y croyaient pas. 

Afin de réconforter les fans, 2NE1 sort donc en ce début d’année 2017 une dernière ballade d’adieux. « Goodbye » mêle ainsi les voix de CL, Dara et Bom tandis que le clip les met en scène en noir et blanc. On peut tout de même remarquer la présence de Minzy sur les vidéos d’archive qui défilent. 

Talentueuses jusqu’au bout des ongles, on ne peut qu’espérer de revoir prochainement les membres et ex-membre du groupe dans des activités solo. C’est déjà bien parti pour CL, et Minzy a signé chez le label Music Works. Dara ayant déjà joué dans plusieurs dramas, une  reconversion en tant qu’actrice serait aisée. La seule dont l’avenir semble incertain est Bom, puisque le scandale la concernant semble refaire surface à chacune de ses apparitions. 

Ainsi, si l’on ne peut s’empêcher d’avoir le coeur serré face à ce disband annonçant la fin d’une époque, on a cependant choisi chez Equalizer de rester optimiste en leur disant simplement « au revoir ».

Et surtout : « A bientôt. »

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Zingaro : le peintre autodidacte

Dans un appartement de Montmartre, au beau milieu d’un joyeux bordel de pots de peintures, de toiles et de dizaines de pinceaux éparpillés, il est là. Astolfo Zingaro, peintre d’origine italienne, aujourd’hui âgé de 85 ans. 

Zingaro est autodidacte, il n’a jamais été dans une école d’art, jamais étudié touts les différents styles de peinture. Il raconte s’être simplement rendu un jour Place du Tertre, à Paris, et avoir observé les artistes présents sur place. Certains y proposent encore de nos jours des portraits aux touristes, d’autres vendent des paysages. Impressionné par toute cette volonté artistique, il se sent inspiré et se lance.

« C’est dur de tenir le coup », nous dit-il en peignant une nouvelle toile. Comme n’importe quel artiste débutant, Zingaro a douté, s’est remis en questions, a failli abandonner. « C’est douloureux » ajoute-t-il, alors qu’il est peintre depuis des années maintenant. Il nous parle de sa sensibilité, cette « putain de sensibilité » qui les caractérise, lui et ses pairs. Celle-là même qui est à l’origine de toutes ses oeuvres. Celle qui éveille l’âme autant qu’elle l’écrase. Celle que l’on adore détester. « On est tous pareil » conclut Zingaro en ajoutant un trait de peinture à son oeuvre. 

Concernant ses oeuvres, il se dit ne pas être dans l’abstrait. Qu’il n’est qu’extérieurement abstrait. Dans son cas, c’est la toile qui le conduit. S’il essaie de prendre le dessus, il se perd très vite et l’oeuvre est ratée. Il faut laisser faire sa sensibilité. Il sait que ses peintures sont majoritairement monochromes, qu’elles sont très grises. Il aimerait pourtant peindre des choses plus bestiales, plus fauves.

« L’art contemporain, c’est l’aventure », conclut-il.

Always : Rap Monster se met à nu pour le nouvel an

Rappeur, compositeur et parolier, Kim Nam Joon n’a que 22 ans mais exerce déjà une influence importante sur le milieu musical sud-coréen sous le nom de « Rap Monster ». Leader charismatique du groupe BTS qui est l’un des plus en vogue actuellement dans l’industrie de la K-Pop, il est également connu pour avoir été l’un des meilleurs élèves de son pays avant d’être recruté par le label BigHit Entertainment.

Depuis ses débuts il y a 3 ans, le rappeur n’a cessé de participer activement à l’écriture et à la production de ses chansons. D’abord dans les side-tracks des albums de BTS, puis dans sa mixtape « RM » sortie en 2015, Rap Monster se dévoile au monde à travers ses paroles. Doutes, solitude, anxiété, tant de sujets que peu osent aborder aussi publiquement dans une société qui ne reconnait pas encore vraiment les maladies mentales. 

Il faut dire aussi que dans la Kpop, peu d’idoles ont cette opportunité, cette liberté là d’expression. Le système repose sur une mécanique simple : les agences d’entertainment recrutent des jeunes talents, les entrainent puis regroupent les meilleurs d’entre eux en un groupe qui devra soit cartonner, soit être dissous. Les labels produisent les chansons, écrivent les paroles et créent les chorégraphies qui devront assurer ce succès. Cela laisse peu de place a priori aux idoles pour parler de sujets importants plutôt que d’histoires d’amour. 

Seulement, cela fait quelques temps que la mode est aux « self-made artists », c’est-à-dire à laisser les idoles être bien plus que de simples vitrines de la compagnie qui les produit. Leur participation à la production musicale comme à la création de chorégraphies est même devenue un véritable atout pour se démarquer. Et ce serait mentir que de prétendre que BTS n’y est pour rien, tant leurs textes sont reconnus pour être représentatifs de la jeunesse coréenne.

Ainsi, ce n’est pas très étonnant de la part de Rap Monster d’utiliser le nouvel an pour parler insécurités et dépression. Il y a un an, n’étant pas des plus heureux, il a alors posé ses émotions en musique. Se sentant bien mieux désormais et considérant que jeter « Always » serait un gâchis, il a préféré l’offrir à ses fans. 

« Lorsque j’ai ouvert les yeux un matin, j’ai souhaité être mort. » C’est sur ces mots que Rap Monster débute sa chanson. Tout le long il se questionne sur son existence, interpelle « Dieu » puis son père. Même l’accompagnement musical est lourd de sens.

Ce cadeau, le rappeur le destine à ceux qui se trouvent en difficulté. Dans le message qui accompagne son morceau, il déclare préférer les chansons tristes lorsque lui-même broie du noir. C’est là le réconfort d’un ami compréhensif qu’il partage pour débuter 2017.  

Un cadeau émouvant, incroyablement honnête et cru, en somme. Un cadeau pour rappeler que même lorsque l’on se sent perdu, il est toujours possible de retrouver son chemin. 

…Always. 

publié sur Equalizer