Jeudi 16 mars

  • Comment faire émerger les médias de demain ?

La conférence qui était présentée par Stéphane Rabut a retenu toute l’attention du public. Les différents intervenants ont donné leurs conseils pour réussir à créer le média du futur : la motivation, les aides à la presse de l’Etat, l’autonomie , l’encadrement par des associations ou des journalistes sont des éléments essentiels pour émerger dans le monde des médias numériques. Il s’agît également de trouver le bon compromis entre conviction éditoriale et modèle économique sans oublier que les médias de demain ne sont pourront également être décliné sur papier.


  • Les quotidiens dans 10 ans

La conférence sur le thème « Les quotidiens dans 10 ans » a accueilli les directeurs de la rédaction du Parisien, de Nice Matin et de Libération. Est-ce la fin de l’information pour tous ? Les quotidiens s’intéressent de plus en plus à leurs lecteurs et songent à adapter leurs contenus pour eux. Le boom de l’information gratuite sur internet met-il en danger l’audience des quotidiens ? L’enjeu pour les quotidiens dans les dix prochaines années est de continuer à vendre leurs produits tout en informant les lecteurs et de mettre en place des solutions de monétisation en tenant compte des articles gratuits déjà lus afin d’orienter les lecteurs vers l’abonnement et/ou en bloquant l’accès à ces articles. Quoiqu’il en soit, l’avenir des quotidiens reste flou et plein de doutes.

En 2017, la diffusion de la presse quotidienne demeure la principale source d’information des français. La nouvelle approche média offerte par les quotidiens, notamment sur la diversité de ses contenus plurimédias, renouvelle la vie de la presse papier. En effet, le lecteur s’informe désormais sur des plate-formes sociales, à partir de contenus payants. Le phénomène de consolidation de l’information, favorise une concentration et un pluralisme de la presse française, à l’image du Canard Enchaîné et de Mediapart. Ainsi, d’ici une dizaine d’années, le phénomène de dislocation des modèles économiques de la presse, influent sur une brique socio-professionnelle en pleine refonte.


  • Diversité dans les rédactions : briser le tabou des quotas

Petite rétrospective de la conférence portant sur la « Diversité dans les rédactions / Le tabou des quotas ». Un débat animé par John-Paul Lepers où sont intervenues Samira Djouadi (Fondation TF1), Nassira El Moaddem (Bondyblog), Audrey Lebel (Prenons la Une), Mai Lan Nguyen-Conan (Viavoice diversity et club XXI è siècle) et Géraldine Van Hill (CSA). La diversité n’est pas encore un acquis. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 36% de femmes à l’antenne et parmi elles seulement 20% d’expertes. La part des personnes en situation de handicap ne dépasse pas 1% ! En ce qui concerne les personnes «de couleur», leur représentation au sein d’un journal d’information ne s’élève qu’à 10%. Faut il instaurer un quota dans les rédactions ? Selon une étude effectuée par Viavoice, une majorité de non se dégage sur cette épineuse question. Selon Mai Lan Nguyen-Conan, les quotas auraient un impact contre-productif alors, Doivent-ils être un objectif ou solution ? D’après Audrey Lebel, les quotas seraient un mal nécessaire qui garantirait la diversité cependant, le quota comme « solution à long terme » doit être impérativement suivit d’une sensibilisation car imposer des objectifs sans s’attarder sur les raisons de cette mesure n’aurait aucun intérêt. La présence de quotas n’est-elle pas un miroir de notre société ?


  • Ils se sont lancés cette année

Lancer son média sans modèle économique défini, voilà le défi des nouveaux titres qui se sont creescette année. D’Explicite au site Les Jours, en passant par The Conversation, les objectifs sont les mêmes. Des investisseurs difficiles à démarchés tout en promettant une indépendance, des crownfounding qui permettent tout juste de financer les reportages… Le problème est plus financier qu’intellectuel. Cependant certains journalistes comme Didier Pourquery, incitent des étudiants de facultés et professeurs à écrire pour le médias The Conversation. « L’actu c’est le partage », voilà le crédo de ce tout jeune médias qui connaît déjà une certaine reconnaissance des grands déjà en place. Dès le départ, tous nous disent que « la démarche est avant tout journalistique ». Pourtant tous ne sont pas journalistes. Un des trois fondateurs de CFactuel, Maxime Juramy, est ingénieur. L’avenir de la presse d’information a pour but de faire « comprendre l’information et non de la suivre ».


  • Rapport sur la loi Bloche

Créée en 1958, la loi Bloche permet aux journalistes de renforcer leur liberté, leur indépendance et le pluralisme des médias. Elle permet d’encadrer davantage les médias. Animé par Loïc Hervouet, la conférence s’est transformé en débat auquel ont participé les intervenants tels que : Leila de Camarmond, Sophie Lecointe, Emmanuel Poupard, Olivier Ravanello et Nathalie Sonna. Deux grands points en sont ressortis : Le CSA face à la loi Bloche et l’utilisation de cette loi par les journalistes. Au moment de répondre aux questions du public, la tension est monté d’un cran. Les échanges se sont transformés en altercation. L’animateur a été contraint de mettre fin à la conférence sur cette opposition.


  • Les hebdos dans 10 ans

Les hebdomadaires doivent se renouveler. C’est le constat établi par les intervenants de la conférence, animée par Marc Mentre, président de Journalisme et Citoyenneté. .Parmi les journalistes présents, on trouve entre autres Eric Mettout de l’Express, Cyril Petit du JDD ou encore Franck Annese de SoPress. Tous pointent les erreurs commises par les groupes de presse, notamment lorsque les mensuels et les quinzomadaires sont venus concurrencer leurs hebdos. La plupart des invités appellent à plus de créativité de la part des médias et leur demandent d’accompagner l’évolution numérique. L’adaptation de SoPress au contexte médiatique actuel est ainsi mise en avant. La survie des hebdos dépendra donc de la capacité des médias à s’adapter à la nouvelle temporalité imposée par la mise à disposition immédiate de l’actualité chaude.


  • Présidentielle : le règne des communicants

La conférence animée par Aurore Gorius (journaliste pour le site lesjours.fr) pose une question essentielle : Quels sont les liens entre journalistes, sondeurs et communicants ? Face à un amphithéâtre bondé, les invités politiques sont sur la même longueur d’onde : il y a autant de place pour les journalistes que pour les chargés de communication. Simplement, nous expliquent-ils, le métier n’est pas le même. Historiquement ces deux métiers ont toujours été liés : « informer » n’est pas « communiquer » et vice-versa. Pourtant, le journalisme se confond de plus en plus avec la communication, surtout en politique. Le débat suscite beaucoup d’interrogations dans le public où les demandes de micro se multiplient ! Quand les questions fusent, la plupart sont à l’attention de Frank Louvrier, l’ancien conseiller en communication de Nicolas Sarkozy. On lui reproche d’être à l’origine « d’une langue de bois », il corrige le public et parle de « code de langages ».


  • Rapport 2017 de l’observatoire de la déontologie

L’information au coeur de démocratie est le principaux thème du 4ème rapport de l’Observatoire de Déontologie de l’Information (ODI). Patrick Eveno, président de l’ODI, souligne que la démocratie n’a de sens que si les médias ont un minimum de liberté d’expression. À ses côtés, Michèle Léridon, directrice de l’information de l’AFP et Marcel Desvergne, ancien directeur de l’association des lecteurs du Monde, s’accordent sur le fait que les journalistes doivent se juger eux-même. L’ODI le permet. Mais le sujet du conseil de presse en France a échauffé les esprits. Patrick Eveno soutient que « dans les sociétés contemporaines nous avons besoin d’un organisme collectif ». Certains, comme Dominique Pradalié, tendent à dire que le gouvernement serait prêt à mettre en place un conseil de presse en France. Une idée qui continue de diviser les journalistes.


  • S’informer dans 10 ans

Cinq intervenants sont venus pour débattre autour du nouveau rôle du journaliste, la place de l’information et des médias ainsi que leurs nouvelles règles sur les réseaux sociaux. Au cœur des discussion : la véritable influence du community manager et sa situation vis à vis de l’actualité. Le rôle des commentaires et de la culture participative sur les publications suscite de nombreuses interrogations. Les réseaux sociaux sont devenus plus qu’un moyen de transmettre l’information, ce sont maintenant de véritables outils de travail.


  • Trump, Brexit : des journalistes hors-sol

La dernière conférence de la journée accueille Henri Maler (Acrimed), Michèle Léridon (AFP), Céline Pigalle (BFMTV) et Jérôme Fénoglio (Le Monde). Jérôme Fénoglio ouvre le débat en expliquant que le « terrain de jeu » du journaliste n’est plus seulement celui très concrêt de l’événement mais aussi celui de l’internet et du data. Alors que la conférence portait sur Trump, le Brexit et les journalistes hors-sol, les interventions se sont rapidement orientées vers la question des sondages. Pour Céline Pigalle de BFMTV, il faut mettre à distance les sondages et d’autant plus les sondages politiques. Henri Maler, quant à lui, assure que le « journaliste qui privilégie le sondologue sur le sociologue est un journaliste hors-sol ». Et c’est sur la diversité dans les rédactions que s’est  achevée la dernière conférence de la journée. Un thème récurrent lors de la plupart des conférences.


  • Prix des Assises

« Je suis impressionnée et contente d’avoir été invitée pour être la présidente du jury » remercie Anne-Claire Coudray, journaliste et présentatrice du 20h de TF1, en ouvrant la cérémonie des remises des prix des Assises du Journalisme. Le premier prix, « enquête et reportage » est attribué à Karam Al-Masri et Rana Massaoui pour « Couvrir Alep, la peur au ventre, et le ventre vide ». Dans la catégorie « recherche » le prix va à François Robinet pour « Silence et récit. Les médias français à l’épreuve des conflits africains. » Dans la catégorie « journalisme », la récompense est attribuée à Laurent Mauduit pour « Main basse sur l’information ». Aude Lancelin obtient, elle, un prix spécial pour son controversé « Le monde libre». Pour clôturer, dans la catégorie « Grand prix du journalisme 2017 », Édouard Perrin remporte le prix avec « Premières lignes, cash investigation ».

La couverture des Assises du Journalisme et de l'Informartion de Tours