Bilan du XV de France version Saint André

A la veille de la coupe du Monde, le XV tricolore n’a pas encore balayé ses doutes quant à la compétition. Si Saint André rêve d’être champion, le chemin est encore long. Entre ses choix, ses faiblesses et ses lynchages médiatiques, retour sur le bilan du sélectionneur aux résultats les plus faibles de l’histoire.

Arrivé à la tête de la section nationale en 2011, Philippe Saint-André a débarqué avec des rêves pleins la tête. Il succédait à l’époque Marc Lièvremont qui avait emmené ses joueurs en finale du dernier mondial en Nouvelle Zélande. Les bleus étaient passé à un tout petit point du sacre (8-7).

PSA, lui, veut aller au bout, et il y croit. Seulement il est difficile d’imaginer un titre pour l’équipe de France, qui n’a guère brillé sous l’ère Saint André. Depuis sa prise de pouvoir, le pourcentage de défaite des bleus s’élève à 58 % ! Un bilan très lourd, qui lui vaut le rôle du sélectionneur au plus mauvais bilan de l’histoire du XV de France, soit le plus mauvais.

Outre le faible pourcentage de victoires, Philipe Saint André a surtout fait basculer l’équipe de France au 7ème rang mondial, soit derrière le Pays de Galles et l’Irlande, et juste devant l’Argentine et les Fidjis. Pour rappel, la France se classait troisième derrière l’Australie et devant l’Afrique du Sud à l’arrivée de PSA. Moins quatre places donc…

Explications  

La France ne fait plus peur ! A peine devant l’Argentine, nation nouvelle du rugby, les bleus n’ont plus les moyens depuis quelques années de se confronter aux meilleurs. Les explications sont diverses et variées, mais la plus évidente reste sans aucun doute la faiblesse de jeu de cette équipe de France.

Même avec un rajeunissement conséquent de l’éffectif, PSA a pris la décision de rétrograder son style de rugby, pour un jeu beaucoup moins spectaculaire, et beaucoup plus « bulldozer ». Inefficace donc, face à des nations qui ont su mettre en place un rugby moderne, qui s’appuie sur la vitesse, et la justesse technique. Pas de spectacle  pour cette équipe de France très ennuyeuse, mais surtout pas de mise en danger pour l’adversaire.

La faute à la non alternance du jeu. L’attaque est inexistante chez les bleus, qui se contentent tour à tour d’essayer de franchir seuls, ballon en main. Un jeu beaucoup trop stéréotypé et jamais alterné. Les ouvreurs français servent simplement de relais, mais ne prennent plus d’initiatives.

Si les bleus ne créent donc pas d’occasions d’essai, ils ne peuvent pas non plus compter sur les butteurs ! Les français sont beaucoup trop « limites » techniquement dans ce domaine. Un handicap qui pourrait couter cher dans une compétition où chaque point est précieux. En plus du faible taux de réussite français, PSA n’a pas non plus de butteur attitré. Chaque match les français sont deux ou trois à s’essayer à l’exercice. C’est beaucoup trop hasardeux pour une sélection nationale.

Enfin, l’instabilité de l’éffectif de PSA. Plus de 81 joueurs ont été essayés par le sélectionneur français. A partir de là, impossible de créer de noyau ou même d’équipe type. Impossible non plus, de créer de la constance dans un groupe comme celui de l’équipe de France, puisque c’est au total 17 charnières qui ont été essayées, quand en Angleterre on est seulement à quatre, comme en Irlande ou en Nouvelle Zélande, qui sont les nations références.

Les Choix forts de Philippe Saint André

Même si le bilan est pour le moins décevant pour PSA, le sélectionneur du XV de France a néanmoins fait quelques choix forts…

Notamment  la révélation de nouveaux joueurs. Wesley Fofana par exemple, qui a su séduire le sélectionneur français en 2012 pour devenir aujourd’hui l’un des cadres du XV. 11 essais marqués en 35 matchs. Il y a également la révélation Yoann Maestri, le deuxième ligne toulousain. Il a franchi le pas comme Fofana en 2012. Il est depuis un titulaire indiscutable. Brice Dulin fait lui aussi parti de ces jeunes que Saint André a lancé dans le bain en 2012. Il a comme ses partenaires été une vrai révélation pour les bleus même si Spedding lui fait de plus en plus d’ombre.

Outre le lancement de certaines pépites dans la compétition internationale, Saint André a au fil des années mais surtout cet été, accentué la préparation physique. Intensification des séances musculaires, des séances de cardio, stage en montagne pour travailler sans oxygène, et crossfit en veux-tu en voilà. Une décision plutôt judicieuse en vue d’un mondial qui s’apprète à être intense. Mais au delà de ça, une volonté de développer la puissance des bleus, qui montre de plus en plus un visage d’équipe impactrice.

Les Choix faibles 

Même si PSA a lancé de nouvelles pépites au sein du XV, il a également renvoyé beaucoup de cadres au placard. Notamment François Trinh Duc, Aurélien Rougerie ou Maxime Médard, qui en plus d’êtres les cadres du XV tricolores, réalisent de superbes prestations en club.

Des joueurs essayés aux postes qui ne sont pas les leurs. Si les français se sont souvent retrouvés en difficulté c’est parce que PSA prend un malin plaisir à faire quelques expériences. Il n’est pas rare de trouver des centres aux ailes, des troisièmes lignes devenir secondes lignes, etc… Un très mauvais choix car l’équipe de France n’a que trop peu de matchs de préparation pour se permettre pareilles fantaisies.

Enfin, les joueurs issus de la formation française. Ces joueurs étrangers naturalisés français pour y avoir jouer 3 ans, et donc sélectionnables. PSA est devenu le sélectionneur à en avoir le plus abusé. Sur son groupe des 31 qui partent pour le mondial,  ils sont 5 en tout. L’ennui ? c’est qu’ils sont loin de faire l’unanimité. Pas les plus brillants en club, ni en sélection, ces JIFF comme on les appelle ont provoqué une énorme polémique, car rien ne justifie leur choix. Un choix faible donc pour PSA qui a divisé l’opinion mais qui a surtout laissé de véritables pépites françaises à la maison, comme Maxime Machenaud, Teddy Thomas ou encore Maxime Médard.

(ENCADRE)   PSA en 5 points !

Yoann Huget, le joueur le plus apprécié du sélectionneur ! Evoluant au même poste que son « patron » , il semble que l’ailier du Stade Toulousain ait fortement tapé dans l’oeil de PSA.  Il est depuis son arrivée en sélection nationale, le joueur le plus utilisé par son entraîneur.

Mermoz, éternel exclus ! Le 3/4 centre de Toulon n’a jamais eu sa chance avec PSA. Auteur de belles prestations en club, 2 fois champion d’Europe, et une fois Champion de France, le joueur passe toujours à la trappe. Régulièrement appelé dans les groupes de préparation, Maxime Mermoz est très vite renvoyé quand le groupe se réduit.

Le Pays de Galles, bête noire de PSA ! En quatre confrontations, il n’est jamais parvenu à aligner une équipe capable de battre les dragons rouges. Les Gallois n’ont pourtant jamais été de véritables rivaux pour le XV de France, mais il sont devenus depuis quatre ans, la bête noire des bleus.

Pascal Papé élu suppléant ! Même si Thierry Dusautoir reste le capitaine indétronnable de cette équipe de France, Pascal Papé le seconde ligne, est devenu le deuxième choix de PSA. En l’absence du capitaine, c’’est le seconde ligne qui prend le relais. Un choix particulièrement surprenant étant donné l’attitude de celui ci, souvent jugé pour mauvais coups ou fautes à répétition. Encore un choix faible..?

L’éviction de Trinh Duc, drame médiatique ! C’était la surprise de l’été. Le demi d’ouverture finaliste de la coupe du monde 2011 et vainqueur du grand chelem a été évincé du groupe qui disputera la coupe du Monde. Un choix plutôt confus compte tenu du talent et de l’expérience de celui-ci.

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