Médias aux finances indépendantes et participatives

Ululue, Kickstarter, KissKissBankBankn nombreux sont les sites de crownfunding qui n’ont plus besoin de faire leur réputation sur le net. Le « crownfunding » ou financement participatif, c’est la possibilité de trouver des fonds pour un projet. De nombreuses start-ups ont ainsi connu le succès et la rentabilité grâce à l’argent d’anonymes.

Aujourd’hui, alors qu’une partie de la presse se dit en crise et en recherche de liquidités d’autres nouveaux médias, généralement des médias web, trouvent leur financement pour se développer dans la poche de milliers de particuliers garantissant une indépendance vis-à-vis de la publicité ou d’industriels. Bolloré, Drahi, Dassault, les grands magnats de la presse française ont justement mauvaise presse pour avoir censurer l’information qui devait se diffuser sur leurs différents canaux. Comment peut-on laisser son journal critiquer le monde des affaires lorsqu’on trempe dedans?

Le crownfunding devient ainsi une nouvelle possibilité de créer un média libre, indépendant. Au cours des neuf premiers mois de 2015, les projets crowdfunding consacrés au journalisme ont recueilli plus de 1.740.000 $ sur Kickstarter. Les projets de crownfunding ont également augmenté passant de 17 à 173 durant la même période. De quoi s’émanciper de toutes contraintes éditoriales?

Snapchat, un nouveau support de diffusion de l’info

En 2011, des étudiants de l’université de Standford développent une application qui va bouleverser totalement le paysage multimédia. Aujourd’hui, Snapchat, c’est une valorisation de plus de 16 milliards et encore plus de « snaps » (photos éphémères) échangés chaque mois. La particularité de cette application est l’éphémère, une limite de temps de visualisation. Particulièrement prisée des jeunes depuis sa création, Snapchat a su évolué et mettre en place des « stories » (des photos et vidéos visibles durant 24 heures) postées par des médias. Vice, National Geographic, Fusion, de nombreux médias s’arrachent la possibilité d’être visible par des dizaines de millions d’utilisateurs.

En rajoutant Snapchat Live, Snapchat vise à développer l’instantané, le direct permettant aux utilisateurs de découvrir et surtout de publier ce qu’ils souhaitent. Un nouvel outil qui risque de changer la nature du journalisme. En choisissant un thème chaque jour, un évènement, un lieu, voir une action comme une attaque terroriste à Bruxelles par exemple, Snapchat permet aux utilisateurs locaux de prendre le contrôle de la diffusion d’informations et ainsi d’influencer nos perceptions de l’actualité. Ceci laisse place à l’autonomie mais aussi à la propagande. Comment des millions de jeunes vont pouvoir prendre du recul sur quelques minutes de vidéo ? Inversement, la possibilité de monter la réalité, c’est aussi lutter contre les informations biaisées et présentées par des gouvernements par exemple. Là, le nouveau journalisme prend tout son ampleur…

Mobile journalist: journaliste sans moyens?

En 2009, CNN sortait une application iReporter. Le principe est simple, n’importe qui peut publier sur le site de CNN iReporter une vidéo, un reportage,… La plupart des contributeurs, des personnes lambdas, se transforment ainsi en journaliste-citoyen.

Pour améliorer la qualité du contenu, Nicolas Becquet, journaliste au quotidien L’Echo, présente le parfait kit du Mojo (mobile journalist) lors du colloque international des rédactions à Amsterdam en 2014. Il démontre ainsi qu’aujourd’hui, créer de l’information multimédia ne nécessite plus obligatoirement du matériel inaccessible pour la majorité et que n’importe qui peut apporter de l’information pertinente. Avec un smartphone et quelques accessoires, on peut arriver à filmer, prendre le son, monter, éditer et diffuser, le tout dans une qualité professionnelle.

En 2016, avec les nouveaux smartphones et autres tablettes, la définition de l’image ne cesse d’augmenter et permettent de filmer en 4K pour certains, une qualité d’image qui n’est même pas encore entrée dans la norme des télévisions. Etre Mobile Journalist (Mojo), le journalisme de demain?

Pistes sur le nouveau journalisme