La musique, on en écoute tous. Elle est partout : dans notre voiture, notre téléphone ou encore lors de soirées. En tant que consommateurs, on est loin de s’imaginer ce qui fait fonctionner cette grande industrie. A l’ère d’internet, du téléchargement illégal et du streaming, comment l’industrie musicale évolue-t-elle ?
L’ascension du disque
Il faut dire qu’entre les années 1980 et la fin des années 1990, l’industrie musicale connaît ses plus beaux jours. En commençant par la cassette, et le vynile, qui à eux seuls, ont partagé, de manière plus ou moins égale, toutes les parts du marché durant les années 80. Mais le vynile se voit vite remplacé par le CD (compact disc), arrivé quelques années plus tard. En moins d’une décennie, le disque connaît une véritable hégémonie et s’impose avec plus de 95,5% de part du chiffre d’affaire de l’industrie phonographique. A l’âge d’or du CD, entre 1990 et 1998, l’essentiel de la production phonographique est déjà assuré en France comme dans le monde par les labels indépendants et majeurs : Universal Music, Polygram, EMI, CBS Records, BMG Entertainment ou Warner Electra Atlantic Records. De manière fulgurante, la cassette disparaît.
L’arrivée d’internet ou le bouleversement de l’industrie phonographique
Au début des années 2000, l’arrivée d’internet chamboule totalement l’industrie musicale, mais surtout celle du disque. Alors qu’il occupe le monopole des ventes depuis les années 1990, en un lustre, le CD chute de manière vertigineuse en un lustre. En cause : Les MP3 et mobiles amenant aux téléchargement illégaux et les partages P2P (envoi de musiques de particulier à particulier via les téléphones portables). Petit à petit, la consommation de musique physique diminue pour laisser place au streaming et au téléchargement légal sur internet. Les MP3, mobiles et autres engins technologiques envahissent notre paysage et pour de plus en plus de profils, il est désormais plus simple de consommer la musique de manière digitale plutôt que d’acheter des albums en physique. De plus, les services de consommation vidéo commencent à voir le jour et à prendre de plus en plus de place : c’est le cas de Youtube et Dailymotion. L’industrie du disque rencontre donc une forte crise en 2002, puis en 2007, avant de se stabiliser voire de voir ses ventes augmenter depuis quelques années.
Quand le streaming relance l’industrie
C’est dans les années 2013 et 2014 que l’industrie phonographique et surtout celle du disque connaissent une nouvelle croissance. Grâce aux services de streaming et aux abonnements payants, un nouvel essor est apporté à ce marché dégringolant. Les téléchargement illégaux restent un combat pour l’industrie musicale mais ont considérablement baissé grâce aux nombreux services de stream émergents : Apple Music, Deezer, Spotify, Soundcloud ou encore Tidal. C’est cependant à partir de 2015 que l’industrie musicale fait enfin état d’une nouvelle croissance et respire pour la première fois depuis 1997.
2016 : la « révolution » musicale
On peut le dire : le streaming a littéralement relancé le marché mondial de la musique. En cinq ans, le nombre d’abonnés payants aux plateformes de stream est passé de 8 à 68 millions. Parallèlement, l’industrie du disque a connu une progression de 5,6% en 2016. Un véritable exploit pour un marché connaissant une forte crise depuis des années. Grace aux services comme Deezer, Spotify, Apple Music ou le plus récemment devenu payant Soundcloud, l’économie musicale est relancée. A ce jour, le streaming représente plus de 58% du chiffre d’affaire mondial de l’industrie phonographique. En seulement un an, les abonnements payants ont progressé de plus de 60%.
En 2016, la fédération internationale de l’industrie phonographique (IFPI) enregistre un chiffre d’affaires de 15,7 milliards de dollars et une croissance de 5,9% : soit l’ascension la plus importante enregistrée depuis 1997. Malgré cette impressionnante progression, le chiffre d’affaire mondial reste inférieur d’un tiers à ce qu’il était au début des années 2000. Le chemin est encore long pour assurer prospérité aux producteurs et surtout aux artistes.