Tous les articles par Mathilde Perrigault

Etudiante en deuxième année de journalisme à l'EFJ Paris Passionnée par le monde de l'information (Politique étrangère, Géopolitique, Société, Culture) Mélomane en puissance à ses heures perdues. Spécialisée dans les musiques électroniques et actuelles.

Quelques pistes en anglais sur le nouveau journalisme

https://www.journalism.co.uk/news/how-to-get-started-in-mobile-journalism/s2/a564666/

https://www.journalism.co.uk/tip-of-the-day/tip-here-s-how-to-make-the-most-of-snapchat-for-journalism/s419/a616521/

https://www.journalism.co.uk/news/app-for-journalists-lightt-for-filming-and-editing-mobile-video-/s2/a631080/

http://www.theguardian.com/world/ng-interactive/2016/apr/27/6×9-a-virtual-experience-of-solitary-confinement

https://www.journalism.co.uk/news/the-guardian-s-first-virtual-reality-project-lets-viewers-experience-solitary-confinement/s2/a632602/

http://www.prnewsonline.com/topics/media-training/2016/04/19/a-checklist-to-help-you-take-command-of-your-media-training-sessions/#.VxdVpkyO5is.twitter

http://www.npr.org/sections/codeswitch/2016/04/18/474671097/how-social-media-smeared-a-missing-student-as-a-terrorism-suspect

https://medium.com/the-local-news-lab/how-four-of-the-smallest-newsrooms-in-america-are-using-video-a30dce2b153a#.2nbf6exuu

http://www.cjr.org/the_feature/center_for_investigative_reporting.php

http://www.cjr.org/innovations/how_journalists_can_use_anchor_to_make_social_media_audible.php

http://www.cjr.org/analysis/huffington_post_highline.php

 http://www.nytimes.com/2015/12/06/public-editor/margaret-sullivan-new-york-times-public-editor.html

http://www.nytimes.com/2015/12/13/public-editor/keep-the-flame-lit-for-investigative-journalism.html

https://www.journalism.co.uk/news/-nicar2016-3-tips-for-using-data-for-breaking-news/s2/a618607/

https://www.journalism.co.uk/skills/data-security-tips-for-journalists-from-nicar16/s7/a618548/

http://www.techrepublic.com/article/immersive-journalism-what-virtual-reality-means-for-the-future-of-storytelling-and-empathy-casting/

« Le compte Twitter d’un journaliste est sa carte de visite » John Thompson.

Ceci n’est pas l’un de ces articles pour vous dire que vous utilisez mal Twitter. Ce réseau social peut être utilisé de tellement de manières, et tant que les gens l’utiliseront il restera toujours aussi incroyable et premier sur sa diffusion de l’information. Mais en tant que journaliste on devrait se poser la question, en soit qui suis-je sur Twitter? Et quels sont mes objectifs ?

Voici à quoi un journaliste devrait ressembler

Etre visible, que ce soit par un lieu, un nom, une publication, un titre.

Etre crédible: vous êtes susceptible d’être l’un des meilleurs témoins pour couvrir un évènement, vos informations doivent être donc facilement vérifiables.

Etre accessible : Vos followers pourront donc vous faire assez confiance pour vous donner des conseils.

Voici quelques conseils pour bien réaliser vos objectifs.

Tout d’abord, lors de la création de votre compte, écrire un nom correctement et en entier. Exemple: John Thompson et non johnthompson, john ou encore JT.

Préciser votre email dans votre bio ainsi que le titre exact de votre emploi, un reporter n’est pas un journaliste web !

Si vous voulez évitez les spams, vous pouvez masquer votre email. Par exemple, ‘john[at]journalism.co.uk’ ou ‘john at journalism co uk’.

S’il vous reste de la place vous pouvez aussi inclure un numéro de téléphone ou votre compte skype si vous préférez.

Ensuite, précisez votre localisation, c’est à dire le lieu où vous travaillez plutôt que celui de votre maison. Si vous êtes un correspondant étranger, pensez à mettre à jour votre position à l’emplacement que vous êtes en train de signaler (mais rappelez-vous de la changer lorsque vous quittez la zone).

Dans les paramètres de votre compte, à l’emplacement pour inclure un fil URL il est recommandé de préciser votre compte Linkedln. Si vous n’êtes pas inscrit sur ce réseau, c’est le moment de s’y mettre et de créer votre profil, cela vous aidera à être plus crédible.

Pour votre photo de profil, il est recommandé d’utiliser une photo actuelle, c’est-à-dire pas celle de votre animal préféré, d’un personnage de dessin animée ou de votre enfant !                   Idéalement, ce serait un portrait plan serré de votre visage, cela vous rendra plus accessible et moins obscure .

Tweetez régulièrement mais en ne se contentant pas seulement de diffuser. On y pense pas parfois, mais ce que fait un journaliste au jour le jour peut être fascinant pour beaucoup de gens, il ne faut donc pas avoir peur de partager la minutie de votre journée de travail. Et il est acceptable de mélanger ses tweets professionnels avec ses tweets personnels. Cela vous rendra plus humain!

Savoir illustrer vos tweets par des vidéos, des liens et photos autant que possible est très important pour accroître votre engagement. L’utilisation de liens pour expliquer le fond d’une information ou pour l’illustrer aidera vos followers à rester informés sur le déroulement de vos activités. Même s’il s’agit de médias concurrents, vous ne pouvez pas être le meilleur partout, alors pourquoi ne pas reconnaître quand les autres le sont ?

Source: Journalism.co.uk

Alors, vous avez le MoJo ?

Ordinateur sur les genoux, l’appareil photo à la main, caméra vissée à l’oeil, le MoJo vit et travaille souvent dans sa voiture en envoyant plusieurs fois par jour ses éléments, ensuite publiés sur le site web du journal pour lequel il travaille. Tel est le job de Chuck Myron,  un journaliste mobile (MoJo)  pour le Fort Myers New Press. Dans un article du Washington Post de 2007 on nous explique cette nouvelle façon de travailler dans le journalisme. Ce journaliste de l’high tech  ne dispose donc pas de bureau, « sa voiture est sa salle de presse ».

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Mais avec l’avènement des smartphones, les choses ont bien changé pour les MoJo. 

En effet les 27 et 28 Mars 2015 se tenait à Dublin la MoJoCon une conférence mondiale dédiée aux MoJo, un évènement réunissant tous ces nouveaux journalistes de l’high tech avec à leur tête Glen Mulcahy, journaliste à la RTE, chaîne de TV irlandaise.

Pour eux l’Iphone est  un nouveau moyen de filmer,  et voient en leur smartphone un véritable outil de reportages vidéos. Le point fort de son utilisation réside dans la diversité de ses fonctions: on peut filmer de plusieurs façons différentes, qu’on ne retrouve pas sur une caméra notamment avec l’apport des applications comme les timelapses par exemple.

Dans son article intitulé Comment débuter avec le journalisme mobile, le site web anglophone Journalist.co.uk nous explique les différentes techniques pour réussir à filmer avec un smartphone,  et d’aborder ce choix de travail.  On y trouve le kit spécialement conçu pour le MoJo, et les applications à utiliser pour réussir.

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En ce qui concerne la France, la tendance se fait doucement mais sûrement. Seul Reuters, en 2009 avait suivi le mouvement, contrairement à l’AFP son principal concurrent,  qui restait sceptique. « Nous ne sommes pas encore totalement transformés en  « one man band », mais on va certainement s’en rapprocher », constatait Patrice Collen, Directeur de l’information de l’AFP.

 

Quand le New York Times s’approprie la réalité virtuelle pour couvrir des évènements.

Une nouvelle manière de raconter l’information, voilà ce que semblent vouloir nous dire certains grands médias comme le New York Times, qui a déjà commencé à créer sa propre application en réalité virtuelle (VR).  A travers l’utilisation d’un masque ou de lunettes 3D  la personne se voit projetée dans une immersion totale, et permet d’être au plus proche de la réalité d’un évènement. C’est un domaine tout à fait inédit du journalisme 2.0.

Vivre en direct un évènement plutôt que le lire dans un journal.   

Le New York Times est l’un des pionniers à avoir lancé son application pour diffuser des reportages en réalité virtuelle.  

Pour se faire, le quotidien américain a tout d’abord envoyé à ses abonnés 1,3 millions de Google Cardboards, le fameux masque en bois de Google.  Puis ils ont lancé l’un de leurs premiers films tournés avec une caméra à 360°.

The Displaced.
The Displaced.

En Septembre 2015, ils ont sorti The Displaced un film de 11 minutes en VR à 360° .  » Dans ce document, vous suivez la vie de trois des 30 millions d’enfants chassés de leurs foyers dans la crise mondiale des réfugiés ».  Un documentaire qui a d’ailleurs obtenu l’une des premières places dans la catégorie de Storytelling innovant du World Press Photo Multimedia Concours 2016. « Le paysage médiatique est en constante évolution et l’avenir n’est pas fixé », avait déclaré Lars Boering , le directeur général de la Fondation World Press Photo.

Retracer des évènements uniques.

Lors des attentats du 13 Novembre, l’équipe du New York Times s’est rendue sur les lieux et s’est initié à la VR . Contrairement à The Displaced,  il ont travaillé en interne sans une société spécialisée en réalité virtuelle. Intitulé Vigils in Paris,  le film illustre  les lieux de mémoire : les places, les sites d’attaques et les monuments. Des endroits rapidement construit comme un moyen de transformer la tristesse en force.

Credit Leslye Davis/The New York Times
Credit Leslye Davis/The New York Times

« En tant que journalistes, c’est essentiel de pouvoir montrer aux lecteurs la réalité la plus proche d’un évènement, et la VR nous permet de faire cela d’une manière entièrement nouvelle. »

Avec ces documentaires, le quotidien assume donc le rôle de porte-drapeau d’une nouvelle manière de produire de l’information, aussi bien dans la conception que dans la réalisation.

 

Sources:

http://gizmodo.com/virtual-reality-now-lets-you-live-the-news-1747206008

http://lens.blogs.nytimes.com/2016/04/23/times-virtual-reality-film-wins-world-press-photo-award/

http://www.nytimes.com/2015/11/21/world/europe/finding-hope-in-the-vigils-of-paris.html

La vente au kilo d’Emmaüs

« Allez faut profiter mesdames ! » clame une vendeuse d’Emmaüs. Ce matin c’est l’heure des affaires à la boutique porte de Montreuil. En effet depuis mardi se déroule la vente au kilo. Pour 10 euros on peut acheter un kilo de produits aussi bien des vêtements, chaussures, livres, cd et jouets. Une véritable affaire pour les plus aisés, et rentable pour les plus démunis. C’est dans un quartier du XXème arrondissement de Paris à la croisée du boulevard Davout que se trouve cette boutique.

Situé au pied d’un immeuble elle s’étend sur quelques mètres où l’on peut y lire l’effigie Emmaüs. Les vitrines contournées par des murets bleus nous dévoilent l’envers du décor. Un véritable bric à brac semble s’étaler à travers.                                                                                     

A l’intérieur du magasin, clients et vendeurs se promènent entre les différentes allées. Des étales de chaussures et de sacs prédominent l’entrée où des mains pressées partent à la recherche de la perle rare pendant qu’un transistor fait résonner la radio. Sur la droite sont disposé des vêtements hommes : un petit écriteau affiche la liste des prix. Pour trois fois rien, le client peut se refaire une garde robe. «Emmaüs est une association dont l’objectif est de permettre aux plus démunis d’acheter des habits de qualité et de marques pour très peu » explique la gérante du magasin.

Emmaüs vente kilo

Cette semaine avec la vente au kilo c’est encore plus intéressant. « Un pull qui vaut 7 euros vaudra 1 euro 50 avec la vente » poursuit la gérante. «ça, je viens de lui peser ça lui a couté 3 euros 50 » renchérit une vendeuse. L’expérience a débuté il y a deux ans lorsque la boutique a changé ses produits en vendant de plus en plus de prêt à porter. Au début ce n’était que de la vaisselle et des produits pour la maison. Maintenant il y a spécialement une boutique pour la vaisselle un peu plus haut au 121, boulevard Davout. Aujourd’hui ce sont les vêtements qui dominent dans le magasin et son succès auprès de la clientèle a permis de débuter les ventes mensuelles au kilo. « Chaque début de mois du mardi au samedi on fait une vente au kilo » indique la patronne.

Au milieu du magasin, une cliente essaye des chaussures près des étales entre les vêtements femmes. Plus à gauche c’est le rayon enfants. On pourrait penser qu’il s’agit d’un vieux bazar où s’entasse des fringues en tout genre vintages et rétro, assimilable à une friperie. Mais la gérante de la boutique reste à cheval sur certains principes « Les vêtements que l’on vend ici nous vienne de dons mais cela peut être aussi des fins de série des invendus de boutiques, c’est pour cela qu’on peut très bien y trouver des vêtements neufs » et souligne « Tous nos vêtements qu’ils soient neufs ou usagés sont lavés avant d’être vendus».                               

En flânant un peu plus, sont disposés dans une étagère, livres, cd, vinyles et dvd. Derrière les étalages, une femme est occupée entre les différents choix d’habits que sa fille essaye dans une cabine. Les pas des clients trépassent et s’arrêtent entre les allées, les langues et les couleurs se mélangent pour ne former qu’un brouhaha chaleureux. Les vendeurs quant à eux se mêlent aux clients. «Ce sont des salariés en insertion, on ne fait pas de bénévolats. » précise la gérante. Pendant que certains rangent des stocks d’autres encouragent les clients à essayer un habit, une relation de partage semble s’établir.

On voit apparaître aujourd’hui un changement de clientèle. « Ces vêtements sont destinés à ceux qui n’ont pas beaucoup d’argent mais aujourd’hui de plus en plus d’étudiants viennent, c’est une véritable nouvelle clientèle ! C’est peut-être le côté rétro de certains vêtements qui les attire » s’amuse la gérante.                                                                                 

La boutique Emmaüs est de plus en plus visible grâce à son site et le succès de sa vente au kilo mensuelle n’est sûrement pas sans lien. «C’est pour cela que les gens sont au courant j’imagine » en conclu la patronne. Des étudiantes sortent de la boutique, une l’air ravie explique sa venue « j’ai entendu parler de la vente au kilo sur le site le bonbon.com, c’est la première fois que je viens » puis une autre continue « Une amie m’avait parlé de cette boutique, c’est la première fois que j’y vais, histoire de repérer les bonnes affaires. C’est vraiment sympa ! ». 

L’endroit semble animé par une belle atmosphère en cette matinée : entre chaleur humaine et partage. Les habitués ou amis des vendeurs viennent faire un tour et claquer une bise ou deux pendant qu’une cliente règle son kilo à la caisse. L’affaire est dans le sac !

Article réalisé dans le cadre de mes cours d’écriture journalistique en Novembre 2015.

Propos recueillis à la boutique Emmaüs, Porte de Montreuil Paris XXème.

Un artifice d’envergure.

« Parce que l’expression artistique contribue à éveiller les esprits, la Fondation EDF a souhaité donner un éclairage particulier au grand débat de cette fin d’année 2015 sur les enjeux climatiques.» résume Jean-Bernard Levy (PDG du groupe) sur son exposition du moment: Climats Artificiels. Alors que ce mois de novembre voit débuter la COP21, la fondation expose des oeuvres retraçant les conséquences du réchauffement climatique. Un événement artistique à la fois actuel et engagé où des artistes tentent d’exprimer de manière poétique et métaphorique une réalité inquiétante.

 C’est sur un joli passage à l’intersection de la rue de Sèvres, dans le VIIème arrondissement parisien que se trouve la Fondation EDF. Avant de passer la porte telle une mise en bouche, une légère fumée se libère doucement d’une voie d’aération. On est prévenu, des choses artificielles s’y cachent derrière.

L’équilibre précaire. Dès l’entrée une atmosphère particulière semble émaner du lieu. Le spectateur se retrouve bercé dans un univers calme et lumineux. Peut-être es ce le blanc des murs, la lumière qui domine ou le calme demeurant. Seulement c’est une illusion de croire qu’il s’agit d’une exposition comme les autres. En tendant un peu l’oreille, des bruits se font entendre. De l’eau semble couler comme la pluie qui tombe sur le bitume. L’exposition débute avec « L’équilibre précaire » – nom donné à l’environnement de l’ensemble des œuvres du rez-de-chaussée – traduisant l’équilibre environnemental incertain que connaît notre société. On y rencontre certains aspects des conséquences du réchauffement climatique comme la fonte de la glace. Concrétisation de l’artiste Cécile Beau nous présente l’installation d’un bloc de glace qui s’effondre peu à peu, laissant au sol des débris assimilables à des grains de sels. Une femme explique à son amie que ce n’est pas du sel mais le résultat de la fonte de la glace. L’élément aquatique est très présent. En effet, plus loin une projection vidéo de l’artiste Ange Leccia met en avant le mouvement d’une vague qui se fait et se défait. Ce mouvement immuable met en perspective l’écume de la vague. 

Ange Leccia, La Mer Source photo : http://la-selection-de-zoe.com/2016/01/29/climats-artificiels-une-vision-contemporaine-et-metaphorique-des-enjeux-climatiques/
La Mer, Ange Leccia
Source photo : http://la-selection-de-zoe.com/2016/01/29/climats-artificiels-une-vision-contemporaine-et-metaphorique-des-enjeux-climatiques/

La présence de l’eau se fait de plus en plus entendre. Il s’agit de l’œuvre Kyklos de Charlotte Charbonnel, où s’observe le mouvement de l’eau à l’intérieur d’une structure en inox. Une pompe hydraulique laisse l’eau se disperser.        

La terre n’est pas très loin du burn out semble vouloir nous prévenir l’artiste Stéphane Sautour. En réalisant à l’encre de chine une diptyque représentant notre planète. L’une quelque peu flou et l’autre totalement, il témoigne certainement de la montée des eaux sur les continents. Métaphore dénonçant sans aucun doute un certain burn out environnemental.

Burn out, Stéphane Sautour Source photo: http://slash-paris.com/

La cohérence des oeuvres amène ensuite le spectateur face à la métamorphose de certains éléments naturels. Présages de H.Berrada traite justement de ces métamorphoses naturelles et mutations auxquelles notre planète serait ou est déjà sujette. Par le biais de prototypes, l’artiste réalise dans des aquariums certaines mutations possibles. L’inquiétude et l’intérêt commencent à faire réfléchir l’amateur artistique. « Il y a des oeuvres vraiment variées, toujours cohérentes, ça fait un peu comme pleins d’échantillons qui témoigneraient des changements et des réactions.» commente une étudiante en art.

Descente aux Abîmes. Modestement appelée « catastrophes ordinaires »  cette deuxième étape de l’exposition fait froid dans le dos. C’est « une rêverie cauchemardesque autour des phénomènes dont l’origine naturelle ou artificielle est indistincte. »  définit le communiqué de presse de la fondation. Après un premier passage dans un état climatique quelque peu stable, la descente des escaliers vers le sous-sol est semblable à celle des enfers. Changement de décor : Entre bruitages inquiétants et atmosphère nébuleuse. La présence d’un  néon blanc en forme d’éclair, orchestré par un bruit orageux – une installation de l’artiste Cécile Beau – semble être une invitation dans l’obscurantisme d’un état climatique perturbé. Plusieurs pièces s’ouvrent ainsi au spectateur dans le noir complet. La projection vidéo Sillages par exemple – des artistes Cécile Beau et Nicolas Montgermont – rejoue un tremblement de terre en utilisant l’enregistrement d’ondes sismiques. Dans une autre pièce, Champs d’Ozone représente le ciel parisien immergé par une nappe nuageuse. Les artistes ont exploité des données sur la qualité de l’air et les ont  transposé dans leur environnement naturel (le ciel de Paris) pour atteindre ce résultat. Cela amène à une certaine réflexion du spectateur sur les codes de reconnaissance de la pollution.

HeHe, Champs d'Ozone
HeHe, Champs d’Ozone

Retour vers le ciel. Pour finir, la dernière étape de l’exposition amène au premier étage. La lumière revient, laissant de côté nos inquiétudes ressenties au sous-sol. L’étage présente cette fois-ci les prototypes d’un nouveau monde artificiel. Des tableaux représentent par exemple la tour Eiffel ou l’Opéra Garnier recouverts de verdure et peuplés d’animaux. « C’est un peu grossier » fait remarquer un étudiant en Arts.

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Village Green

Au centre de l’étage des « villages green » pendent au plafond, il s’agit de biosphères autonomes de verdures. Le spectateur peut y insérer sa tête à l’intérieur, tel un clin d’œil sur la relation de l’Homme à la nature et son besoin de la contrôler. Enfin la fameuse installation de Tetsuo Kondo Cloudscapes, littéralement le nuage. Une nappe de fumée enfermée dans une grande boîte en verre donne l’illusion d’entrer à l’intérieur d’un nuage. « Certaines œuvres ont un côté « ludique ». Comme la boîte de verre où on entre dans un nuage, ou les installations avec des plantes dans lesquelles on peut insérer nos têtes et se retrouver dans la boîte avec la végétation autour de nous à quelques centimètres.» commente une élève en arts plastiques. Le spectateur se retrouve alors acteur où une véritable interaction entre l’œuvre et son destinataire s’établit. En effet après s’être engouffré dans le nuage, une sensation d’étouffement et de chaleur gagne le spectateur tel un effet d’altitude. L’exposition va ainsi plus loin qu’un simple regard artistique.                                                 

Sky Tv, Yoko Ono

Pour terminer, la chaîne Sky TV de Yoko Ono diffuse l’enregistrement du ciel en temps réel retranscrit sur un moniteur, afin que le spectateur puisse le voir de manière intérieure et extérieure. Un poste de télé mais aussi une fenêtre à ciel ouvert semble vouloir comparer l’artiste. Aujourd’hui la Sky TV traverserait le ciel blanc de Pékin. La pollution y est si dense qu’elle cache les couleurs du ciel. « Observer attentivement c’est déjà changer le monde » souligne justement la fondation EDF.

Article réalisé dans le cadre de mes cours d’écriture journalistique en Novembre 2015.